La Machine Tourne

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Ta mère a mis les vêtements propres dans le sèche-linge, et tu t'es assise devant, ta musique dans les oreilles, pour la regarder tourner. Tu regardes les choses tourner, et tu te demande pourquoi tu la regarde.
Tu te rappelle quand t'étais petite, quand tu t'asseyais par terre avec ton frère et que tu la regardais tourner. T'aimais bien ça, regarder la machine tourner.
C'est réconfortant. Et t'aimes pas quand les gens insinuent que tu dois sacrément t'emmerder pour faire ça. T'aimes pas les gens qui viennent et te demandent ironiquement si c'est bien ou si c'est passionnant. C'est pas que ce soit intéressant mais ça fait du bien, et tu t'en fous que ça soit pas quelque chose de passionnant, t'as juste envie de regarder et de laisser ton esprit errer.
Ta maman se souvient que t'aimais ça, elle ne pose pas la question, elle constate juste que tu aime regarder. Elle te rappelle que t'aimais ça, et ça la fait sourire. Elle comprend pas forcément pourquoi tu fais ça mais elle ne commente pas, elle te laisse faire, et elle te dit juste d’une voix douce « tu regardes la machine tourner comme quand t'étais petite ? » et tu réponds oui, tu va juste la regarder tourner. Tu te concentre sur le tambour qui tourne et tu t’aperçois même pas qu'elle est allé s'occuper d'autre chose ailleurs.

Tu te souviens de ta maman qui te disais de pas toucher la vitre parce que c'était trop chaud, mais t'étais curieuse, alors tu touchais quand même. Ça faisait du bien, mais au bout de quelques secondes ça commence à chauffer trop fort alors t'enlèves ta main. T'avais envie d'essayer de tester pendant combien de temps tu pouvais tenir avant que la chaleur te fasse retirer ta main. T'essayes. Et t'aime bien voir les choses tourner derrière ta main immobile.
Assise toute seule dans ta cuisine tu poses tes mains contre la vitre, parce que c’est chaud et que t’as froid, mais aussi parce que t’aimes bien l’idée du contraste, tu touches avec curiosité cette porte comme une frontière fragile entre le monde et les choses qui tournent.
Tu t’es toujours demandé ce que ça ferait de l’ouvrir en route, est-ce que les choses continueraient de tourner? Mais tu l’as jamais fait parce que tu sais très bien que ça ne donnerait pas quelque chose de bon. Mais tu colles ta main à la vitre comme pour essayer de la traverser. Tu suis le mouvement avec ton doigt, et tu savoures l’exquise texture du verre chaud sous ta peau.

T'aimes bien voir les couleurs se mélanger, t'aimes bien voir les gouttes d'eau sur la vitre, emprisonnées avec toutes les petites peluches grises qui finissent aspirées dans un trou ou qui se noient dans l’eau condensée sur le bas du hublot. Tu savais pas trop où ça partait.
T'aimes bien voir les vêtements se coller à la paroi, comme si elles voulaient s'échapper, et tu demande pourquoi ils font ça.Tu regarde presque avec angoisse la lingette qui est restée coincée dans l’espace entre la vitre et le tambour, tu sais pas pourquoi mais tu te dis que ça ne marchera pas comme ça le devrait si elle reste là, et t’aimes pas tellement quand les choses ne sont pas exactement là où elles devraient être, ça te donne l’impression qu’un équilibre a été rompu.

Tu te rappelles ton père qui te disait que si tu faisait tourner un panier plein assez vite à bout de bras,  les choses dedans ne tomberaient pas. La force centrifuge, il t'avait expliqué. Alors t'as essayé. T'as pris ton panier et t'as mis des choses dedans, et tu le fait tourner, vite, moins vite, plus vite, t'as envie de savoir à quel moment ça ne marche plus et que les choses tombent.
Si t'avais été bonne en math t'aurais juste pu apprendre l'équation et calculer la réponse, mais les chiffres dansent devant tes yeux et tu les aimes pas, ces chiffres abstraits que t'arrives pas à concevoir, tu préfères essayer et faire des expériences, un peu comme quand t'as plongé un cachet en gélule noir et rouge dans un verre d'eau pour voir ce que ça fait (ça gonfle et ça se dissoud) ou quand tu retires un bonbon de ta bouche toutes les deux secondes pour voir la couleur et la couche de sucre fondre et révéler ce qu'il y a en dessous.
Alors t'as essayé, t'as mis des trucs dans ton panier et tu les as fait tourner pour voir comment ça marche. Plus tard t'en as su un peu plus mais t'avais six ans, et t'avais envie de comprendre et dans tes livres t'as lu que c'est en partie pour ça, de concert avec tout un tas d'autres forces que t'expérimenteras aussi, que les planètes tournent autour du Soleil, et t'étais contente de le savoir. Ça avait du sens et t'aimais bien comprendre la mécanique des choses. Ta joie a été grande quand t'as su que le Soleil tournait dans l'espace autour du centre de la galaxie, et que dans l’univers, tout tourne.
Mais tu te disais, si je lâche mon panier il s'envole et tombe loin, alors, qu'est-ce qui se passerait si le Soleil décidait de lâcher les planètes ? Et ça, ça t’inquiétait un peu, mais t'étais sure que si ça devait arriver ce serait dans très longtemps.

Quand tu regardes la machine tourner tu te demande si c'est pas la même chose qu'avec ton panier. Est-ce que c'est la force centrifuge qui fait se coller les vêtements contre la paroi du tambour ou contre la vitre ? Ou est-ce que c'est autre chose. Tu saura plus tard, gamine, t’es assez curieuse et déterminée pour trouver tes réponses.
Ça te rappelle l'attraction de fête foraine que t'avais faite avec ton grand frère quand vous étiez mômes, le train fantôme, avec ses drôles de choses qui bougent et qui tournent, le grand cylindre tournant à traverser en dernier. T'étais tombée dedans, tu t'étais fait mal à la cheville, et tu te souviens de ton frère qui a agrippé tes poignets et t'as tiré vers la sortie.
Vous vous aimiez tellement ton frère et toi, vous étiez inséparables et il te protégeait. C'était un temps heureux où on regardait les choses tourner, et où il les regardait avec toi. Mais un jour ça ne l’a plus intéressé et il a changé.Toi t’as changé aussi pour pas mal de choses mais pas pour les choses que t’aimais faire, imaginer, et observer.

Ta maman revient et s'assoit un moment, mais tu t'en aperçois pas, elle ne parle pas, mais c'est bien. T'aimes pas les gens qui parlent quand ils ont pas une question à poser où un truc intéressant à dire. Et t'aimes pas parler non plus.
Bien sûr t'aimes bien les sons que peut faire ta voix, et l'effet que ça fait quand ça résonne dans ton corps, mais t'aimes pas parler. T'aimes pas parler pour demander le sel ou pour commenter ce que tu fais et ce qu'il se passe. Tu te contentes de dire l'essentiel, et les gens ont un peu de mal à comprendre. Tu vois pas trop l'intérêt de dire bonjour ou merci, mais t'essaies de le dire quand même, parce que les gens aiment bien ces choses-là. Toi t'aimes bien le silence et les choses qui tournent. T'aimes bien te contenter de dire l'essentiel, les choses que tu peux dire autrement qu'avec des gestes et des sons inarticulés. Ça sert à rien toutes ces phrases qu'on prononce pour dire des choses qui n'ont pas de substance. Tu préfères l'idée que ta voix doit servir à quelque chose d'autre. T'aimes bien chanter, parce que les choses que tu dis sont plus belles et ça résonne en toi comme un écho. Ça dit plus de choses que ça n'en a l'air, et t'aimes l'effet que ça fait dans ta poitrine et la façon dont ça réchauffe.
T’aime bien parler longtemps de choses que t’aimes et que tu sais parce que t’as toujours pensé que ça devait être partagé. Ca sert à rien de savoir que la Terre est ronde si on peut pas transmettre ce savoir aux autres. Alors t’aime bien apprendre des choses aux autres, t’oublies juste un peu parfois que peut-être ils le savent déjà ou que ça ne les intéresse pas. Alors ils se moquent de toi et disent que t’arrêtes jamais de parler, mais en fait, tu ne parles quasiment jamais. Et souvent même, magré le fait que t’aies quelque chose à dire, tu restes silencieuse parce que t’oublies pas les moqueries et leurs airs de dire avec un regard “je m’en fous”. Alors tu dis rien et tu les laisse parler de choses qui leur plaisent et t’écoutes, parce que t’aimes ça, écouter quand les gens parlent de choses intéressantes, c’est comme ça que t’apprends et que tu remplis les tiroirs dans ta mémoire. Et depuis toujours tu poses des questions, et t’as finis par plus faire que ça, écouter et poser des questions. Mais quand tu parles, les autres te disent que tu fais que parler.

Alors tu ne dis rien, assise sur ta chaise, ton menton dans ta main et ton fond de café qui refroidit. De temps en temps tu te ramasses sur tes genoux, la tête dans le creux du bras, et on pourrais croire que tu dors, là, sur tes propres genoux. Mais t'as les yeux grands ouverts et tu regardes la machine tourner.
Tu te revois gamine, assise par terre, et tu te rappelles quand tu faisais tourner ton panier, quand tu regardait la machine tourner, comme tu avais peur du fond du tambour, espèce d'oeil de cyclope inquiétant, t'aimais pas ça, et t'aimes toujours pas le fond du tambour ni les petits trous qui donnent sur nulle part.
Tu te rappelles quand à la fin tu retirais le petit tiroir en bas à droite, et t'enlevais l'épaisse poussière du filtre. Et tu te demandais pourquoi, pourquoi c'était de la saleté et pourtant c'était si doux et ça sentait bon. Tu comprenais pas trop pourquoi on disait que c'était sale, t'aimais bien toucher ça, c'était tout doux et ça sentait le frais et le propre. Mais tu jetais parce qu'on te disait que c'était ce qu'il fallait faire. Ton père savait pas trop quoi répondre à ça et globalement tout le monde se foutait de savoir pourquoi on disait d'un truc tout doux qui sentait bon que c'était de la saleté.
Mais t'aimais bien faire ça, toucher la « saleté » dans filtre, et tu te demandais d'où ça venait et pourquoi y'en avait toujours autant.

Tu te rappelles que t'aimais passer des heures le cul par terre à regarder cette machine tourner, tu regardais ça comme si c'était la télévision, ta maman a dit tout à l'heure. Tu regardes les couleurs se mélanger et ta chaussette bleue disparaître et tu demande si elle réapparaîtra un jour. Tu regardes la lingette bleue coincée contre le hublot et tu la voit tout doucement devenir blanche, tu sais pas trop pourquoi et ça tu t'en fous un peu. Tu vois de temps en temps réapparaître des couleurs que tu pensais jamais revoir, coincées qu'elles étaient au fond du tambour, collées à ce fond gris anthracite inquiétant.

Tu la regardais parce que t'avais envie de savoir comment ça marchait, tu voulais comprendre pourquoi les vêtements restent pas collés contre la paroi du tambour mais tombent avant de faire un tour complet, tu voulais savoir où partait toute cette eau et pourquoi ça goûtait sur la vitre. T'aime bien les dessins que ça fait, d'ailleurs, ça fait comme des paysages, des forêts d'arbres noirs sur fond de montagnes embrumées. Et t'as envie de savoir pourquoi ça tourne comme ça, pourquoi les fringues se collent au hublot, tu te dis que peut-être elles aussi on peur du fond, même si tu sait que c'est absurde. Tu regardes ça tourner et tu penses aux galaxies spirales de ton bouquin d'astronomie, ces spirales qui tournent, qui tournent, qui tournent depuis des milliards d'années sans jamais s'arrêter et tu demande si un jour comme la machine elles arrêterons de tourner.

Tu te rappelles que t'avais peur de la buanderie quand t'avait quatre ans. T'aimais pas ça. Sa solitude, ses bruits, ses odeurs, ses monstres, son obscurité, t'aimais pas ça, et t'y allais pratiquement jamais. C'était un temps où t'avais peur du Croque-Mitaine, et tu t'es inventé un souvenir de cette créature, tu lui avais donné l'apparence de machines posées les unes sur les autres, un ventre sèche-linge et une tête en micro-ondes. Tu trouves ça con maintenant et ça te fait marrer mais tu vois, c'est un peu comme le petit gamin dans Maman J'ai Raté l'Avion qui a une trouille bleue du vieux poêle dans sa cave. T'avais peur de la buanderie à cause des machines et de ces bruits qu'elles faisaient, et tu lui as donné une apparence de Croque-Mitaine au corps de machines.

Tu rappelles que pourtant, t'aimais voir la machine tourner, et aussi loin que tu te souviennes t'as toujours aimé voir les choses sous un angle différent. Tu te rappelles comme t'aimais regarder le monde à l'envers en regardant la tête en bas entre tes jambes, le monde inversé derrière toi. Et t'aimais bien t'allonger par terre pour regarder le plafond en t'imaginant que le haut devenait le bas et que tu te déplaçait là-haut, enjambant les encadrement des portes pour passer d'une pièce à l'autre. Et quand y'avait pas de plafond tu t'imaginais tomber dans le ciel et t'avais peur, parce que t'as le vertige et que quand tu tombes dans le ciel y'a pas moyen de tomber quelque part, tu tombes à l'infini comme Alice dans le trou du Lapin Blanc.
T'aimais regarder les nuages avancer dans le ciel en te disant que puisque la Terre est ronde, ils avançait selon une courbe, ils tournaient. Et tu voulais vraiment savoir si les nuages avançaient ou si c'était un effet d'optique parce que la Terre tourne en-dessous d'eux.
Tu te souviens quand dans la cour de récré du collège tu regardait avec Benjamin les micro dépressions atmosphériques qui faisaient tourbillonner les feuilles d'arbres mortes, vous aimiez ça tous les deux, ça vous amusait. Il te manque, ton ami qui voulait être archéologue, ou alors paléonthologue, en ce temps-là, parce qu’il aimait découvrir des choses dans le sol; il est biologiste maintenant. Tu sais pas s’il est toujours à Rome ou à Berlin maintenant, ni s’il est revenu en France, mais tu sais que de là où il est il regarde les feuilles tourbillonner et il pense à toi, et tu penses à lui aussi souvent.
T'aimes aussi regarder l'eau s'écouler en tourbillon dans le trou de l'évier sous l'effet de la force de Coriolis, et tu demandais si c'était vrai qu'à l'autre bout du monde l'eau tournait dans le sens inverse.
Ca te fait penser aux cyclones et aux tornades, et quand tu y penses, tu te dis que c’est pas tellement surprenant que ce soit ton phénomène atmosphérique préféré.
T'aimes regarder les passants marcher, les suivre des yeux jusqu'à ce qu'ils croisent quelqu'un d'autre et alors tu suis cette autre personne jusqu'à ce qu'elle croise quelqu'un d'autre, et ainsi de suite et ça te donne l'impression qu'ils arrêtent jamais de marcher, ça fait comme s'ils tournaient.
T’aimes monter sur les manèges et voir le monde tourner tout autour. Et t’aimes aussi les grandes roues comme celles des Champs Elysées; t’es jamais monté dedans et tu le feras jamais parce que t’as peur des hauteurs mais t’aimes les voir tourner, toutes illuminées dans l’obscurité du soir. T’avais dix ans, et t’as pas été déçue quand ton oncle t’as dit qu’on pouvait pas y aller à cause des files d’attentes interminables, tant que tu pouvais les voir tourner.
T'aimes quand les jupes tourbillonnent quand on fait des pirouettes. T'aimes faire tourner tes colliers et les voir s'enrouler autour de ton doigt, tu les fait tourner.

Ta nièce te regarde par l'encadrement de la porte de la cuisine et elle sourit, et tu l'entends au loin demander à ta mère « pourquoi Clémentine regarde la machine ? » et j'entends ma mère dire « parce qu'elle aime bien. » Et c'est ça, même si t'as peut-être imaginé cette conversation, ça n'a pas d'importance, c'est simplement ça, t'aime bien regarder les choses tourner. T'aimes bien observer et chercher à comprendre tout en te laissant errer, en perdant la notion du temps.

T'as toujours aimé regarder les choses tourner, et t'aimes toujours ça. C'est apaisant et c'est une constante rassurante dans ta vie qui te semble chaotique et absurde. T'as l'impression que ta vie n'a pas de sens et que t'as foiré beaucoup trop de choses, et que tout se casse la gueule autour de toi. Mais quand tu regardes ta machine tourner, ta main sous le menton en te balançant d'avant en arrière doucement, les vêtements tournant au rythme de la musique que t'es en train d'écouter, c'est simple et c'est rassurant. Ça te réconforte et ça t'apaise. T'oublies toutes tes merdes et t'aimes le sentiment que c'est un point fixe sur lequel te rattraper. Ce n'est ni intéressant ni passionnant mais non, tu ne t'ennuies pas et t'aimes pas l’idée que les gens ne comprennent pas et se moquent de la façon atypique que t'as de regarder le monde.
Quand la machine s'arrête, t'es en paix et tu te sens bien, et tu te dis que le monde continue de tourner.

Tu te demandes si t'es la seule à aimer ça. Et t'écris, t'écris toutes ces choses que t'aimes voir tourner, t'écris les pensées qui tournent dans ta tête et tu te dis que peut-être quelque part dans le monde quelqu'un lira et se dira que lui aussi aime voir les choses tourner. T'es un peu inquiète que les gens se moquent et ne comprennent pas ce qui te plaît tant que ça et pourquoi t'as perdu trois heures entières les yeux fixés sur le tambour du sèche-linge, plus deux heures pour écrire ça. T'as toujours le mauvais souvenir des gamins de l'école qui t'insultaient et te frappaient, et les gens de ta famille qui t'isolaient et te rabaissaient, parce que t'avais une façon trop différente de la leur de regarder les choses. T'as passé tellement d'heures cachée et fuyant le monde qu'aujourd'hui t'as un peu peur que les gens sachent que t'aime regarder la machine tourner, t'as peur qu'ils pensent que t'es pas normale et que t'es une demeurée. On t'as tellement souvent traitée d'imbécile et de tarée qu'un jour t'as un peu fini par le croire aussi.
Mais tu te dis que quelqu'un d'autre quelque part aime ça aussi et te comprend. Alors t'écris maladroitement toutes ces pensées, t'as peur d'oublier de dire des choses et pas savoir exprimer ce que tu veux dire. Mais t'écris.

J'aime bien regarder la machine tourner.

[Texte écrit le 22-12-2015]

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