Figure evanescente
Là où une histoire s’achève, des mots continuent leurs écumoirs
Trépas au tourment, attendu et imprévisible, qui n’est qu’une finalité jamais nouvelle
Là où l’orbe jaune s’élève dans un ciel encore pétrifié par les frimas de la nuit noire
Bruissant les fleurs, leur apportant une délivrance qui ensorcelle.
Là où des mots rencontrent une finalité, pensée est dépravée
De tout espoir malgré le renouveau intense du printemps offrant un cadeau somptueux
Monotonie terrifiante d’un train de vie sans réel choix, printemps immaculé
D’un changement personnel, juste entrecoupé d’un travail rigoureux.
Prenez le temps de sentir l’odeur printanière
De ces fleurs tantôt meurtrières, tantôt salvatrices
Arbres immenses, forêts éternelles, poumons de notre terre
Pensées vagabondes, tristimanie jamais nouvelle, auspices.
Là où une histoire s’achève, une saison s’assoit sur le trône doré
Mille flambeaux, chaleur ardente, divines pensées puantes
Là où l’été enflamme la terre, brûle l’humain dépravé
Sécheresse meurtrière, l’heure est comptée à ces créatures répugnantes.
Balade au coeur des montagnes et forêts pour sentir la fraîcheur
De l’ombre éternelle, joyeuse et aimée
Que lorsque le feu est insupportable, que lorsque tue sa chaleur
Malheureux mortels, joyeux et dépravés.
Mère de tous, les oreilles sont toutes sourdes
Aux hurlements de la femme qui brûle sur le bûchée
Sécheresse meurtrières, trépas certain, créatures balourdes
Aux pleures de la femme dont les flammes déciment sa silhouette, autrefois, immaculée.
Là où une histoire s’achève, le voile se lève
Les muses entonnent un chant, plaisent les Dieux
Prières personnelles, moment de paix intérieur, s’achèvent
Les moissons, végétation morte, souhait radieux.
Entendez-vous les corbeaux qui chantent ?
Gourmandise terrifiante, la récolte a commencé
Gare à ces âmes égarées, les morts marchent
Dent sucré, terreur quotidienne et clamée.
Fermez-bien vos portes, misérables mortels
Vos maux m’affligent, vos maux déciment la terre
Dévoreurs en chemin, personne n’est immortelle
Vos maux vous affligent, vos maux détruisent la terre.
Là où une histoire s’achève, les mots s’essouflent
La colère évolue, le froid pétrifie
Empyré éternel, les espoirs fleurissent
Bouillonne la rage de l’hiver, le vent électrifie.
Bonhommes de neige de plus en plus rare par endroit
Paysage figé dans la glace, éternels frimas
Yule sonne l’heure, entonnent les voix, accroît
Le souhait d’Ostara, d’un délicieux sabbat.
Au détour d’un lac gelé, j’avance vers l’Arbre Sacré
Où repose les cendres versés d’un guerrier sacrifié
Ainsi s’achève mes dernières paroles avant le siècle d’après
Où peut-être aura disparu l’humanité.
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