3

Une minute de lecture

Au bout du couloir où Madame aimait danser se trouvait un téléphone qui sonnait à quatre heures chaque nuit, annonçant la venue du Baron. Madame exigeait toujours à toute heure le silence quand nous devions préparer les chambres des invités. Gare à ceux qui osaient faire le moindre bruit ; coups de fouet et doigts tranchés en étaient la punition. Madame, une Mère dévouée envers son enfant, qui me prenait sous son aile quand elle le voulait. Réveiller les morts était un exercice quotidien. Si j’étais un monstre pour autrui, j’étais son petit ange préféré. Les ficelles du métier, toutefois, je les avais apprises avec Monsieur, mon Père, si imposant. Les couloirs aussi lugubres que joyeux inspiraient à tout invité un sentiment malaisant, qui se résultait souvent en mauvais pressentiment. Les hommes et femmes respectables finissaient toujours pendus, la tête parfois plantée dans un piquet. Madame et Monsieur, mes bien aimés parents, m’avaient laissé comme héritage ce beau manoir à ma mort. Depuis lors, je hantais ces murs, me nourrissait des âmes qui pourrissaient et dévoraient les pauvres malheureux qui pénétraient en ces lieux. Madame et Monsieur, sans doute, se prélassaient ailleurs et terrorisaient encore une fois le monde. Peut-être laisseront-ils une nouvelle progéniture quelque part…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire AresPhóbos ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0