18. Balade tendue

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Je réfléchissais à toute allure depuis que Shirahoshi m'avait montré la horde qui arrivait vers nous, un instant plus tôt. Le bruit de l'explosion avait attiré les zombies vers la base et même si la nuit était silencieuse, ils continueraient à avancer tout droit vers nous. Il me fallait faire quelque chose pour les dévier de leur route. Il était hors de question que je les laisse arriver jusqu'aux grillages de la base. Pas avec Gretha qui était toujours en train de se remettre de sa mésaventure dans le hangar. En plus, je n'avais aucune idée sur la solidité des grillages, pouvaient-ils endurer le poids d'une horde ? Je n'avais jamais été confrontée à une situation comme celle-là.

— Shirahoshi ... Tu as déjà vu une horde comme ça ? demandais-je.

La jeune fille me regarda sans comprendre où je voulais en venir.

— Je veux dire... Si on ne fait rien, est-ce que la horde passera son chemin voyant qu'il n'y aucune proie ou est-ce qu'elle s'acharnera sur les grillages de toute façon ?

Ils étaient une masse grouillante, impossible de connaître leur nombre exact.

— Je... je ne sais pas.

— On ne peut risquer de perdre la base pour l'instant. Pas avec Gretha dans cet état et...

— La machine ? s'interrogea Shirahoshi.

— Oui... Si elle marchait vraiment...

Je regardai à nouveau l'avancée de la horde. Elle progressait lentement. Il était possible de la déporter ailleurs. Lancer à nouveau une grenade dans le tas me semblait plus aléatoire cette fois-ci. Shirahoshi me regarda avec un air inquiet et m'interrogea du regard sur la marche à suivre. Il fallait que j'agisse pour les protéger. Il fallait que je sécurise la zone le temps que ma sœur soit remise sur pieds et qu'on en sache plus sur cette machine qui pouvait changer nos vies.

— Je vais les attirer ailleurs. Faire du bruit avec la voiture pour les emmener loin de la base.

La jeune fille se tourna vers moi et hocha lentement la tête.

— Je vais faire un paquet de kilomètres alors ça pourrait prendre du temps. Je vais partir tout de suite pour pouvoir les détourner au plus tôt de la base. Toi, tu restes ici. Je te laisse veiller sur la base, dis-je d'une voix calme et autoritaire.

— Entendu. Je vais rester là pour surveiller. J'irai voir Gretha-san quand elle sera plus reposée.

— Aide-moi avec le portail pour sortir puis remonte ici.

Le ton de la jeune fille était redevenu plus posé. J'avais pris les choses en main et cela semblait l'avoir rassurée. Il fallait donc que j'assure. Je quittai alors le toit, laissant les jumelles à vision dans les mains de Shirahoshi qui me suivit sans un mot. Je dévalai l'escalier en réfléchissant intensément. Je quittai le bâtiment avec un plan d'action en tête. Je rejoignis ma voiture en vitesse. Je fis un arrêt par le coffre pour remplir mes chargeurs de balles au cas où. Je vérifiai le tranchant de la dague que j'avais glissé dans ma botte et m'installai au volant.

La jeune fille m'avait ouvert le portail afin que je puisse quitter la base. Je démarrai, sortis et me dirigeai vers la horde. Je n'avais pas besoin de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur : je savais que la jeune fille était déjà en train de refermer le portail puis repartir sur le toit.

Le lever du jour était pour bientôt mais je dûs tout de même allumer les phares du véhicule. Je n'eus pas besoin de rouler pendant très longtemps pour rejoindre la horde. Le sol était assez praticable, il n'y avait pas trop de sable dans cette zone, c'était plus une terre sèche. Arrivée à une quarantaine de mètres de la horde, je klaxonnai longuement. Le bruit les attira vers moi. La horde se détourna de sa course initiale et se tourna dans ma direction. Je me mis doucement en route vers l'ouest. Le ronflement du moteur était un bruit continu qui faisait venir les zombies vers ma voiture.

Pour les emmener loin de la base, je choisis de rouler pendant au moins trente-cinq kilomètres, je regardai le compteur pour vérifier la distance parcourue et je notai le kilométrage dans un coin de ma tête. Un coup d'œil dans le rétroviseur me rassura. Toute la horde était bien derrière moi, aucun n'avait choisi de faire l'école buissonnière et je roulais à faible vitesse pour qu'ils continuent de me suivre. La horde était très lente à tel point que je pus admirer le lever de soleil dans mon rétro, si je faisais abstraction des zombies à moitié décomposés au premier plan. J'ouvris la fenêtre pour avoir un peu d'air et criai en passant ma tête par l'ouverture :

— Allez les affreux ! Je vous emmène en balade !

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