25. Décontraction

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Après plus d'une semaine de voyage, on arrivait enfin dans la ville de Sweetwater à l'approche de la nuit. Il ne serait pas malin de s'aventurer à l'intérieur des rues potentiellement bouchées avec le camion à cette heure-ci. Je trouvais une maison à l'extérieur de la ville et nous arrêtâmes les trois véhicules devant.

Nous sortîmes tous les cinq sur le trottoir. Max se tourna vers moi et rajusta sa casquette en attendant mes instructions. Le plombier n'avait aucun problème avec le fait qu'une femme soit à la tête de notre petit groupe. Il était même assez soulagé de ne pas avoir le poids de ce genre de responsabilités sur les épaules. C'était facile de s'entendre avec lui. Ce n'était pas le genre de type qui allait vous faire des crasses, même dans ce nouvel ordre mondial.

Pour Jared, c'était une autre paire de manche... J'avais vite découvert que l'ancien banquier était un bel exemple de macho. Il n'appréciait pas qu'une femme (et plus jeune que lui) soit en charge des opérations mais se pliait tout de même à mes directives. J'avais déjà eu affaire à ce genre de mec dans ma carrière et je ne comptais pas me laisser marcher sur les pieds. S'il faisait des siennes, je lui montrerais comment j'avais fait ma place dans une profession essentiellement masculine. Pour faire un semblant de rébellion, il ne cessait de m'affubler de ce sobriquet ridicule...

— C'est notre planque de la soirée, ma jolie ?

— Max, Jared, vérifiez le rez-de-chaussée, Gretha et Shirahoshi, l'extérieur, je me charge de l'étage.

Tous acquiescèrent et se dirigèrent vers l'endroit indiqué, couteau en main : mieux valait être discret. J'avais choisi cette maison car elle possédait un jardin clôturé ce qui nous permettrait de passer la nuit en sécurité après avoir confirmé que nous étions les seuls dans la propriété. À peine engouffrée dans la maison, je grimpai à l'étage. Je toquai quelques secondes avant d'entrer dans chaque pièce. Elles étaient toutes vides. Je rejoignis les autres.

— Vides.

— RAS en bas et dehors, répondit G.

On s'installa pour la nuit et on prit un rapide repas. Shirahoshi déambula un peu dans le salon et fouilla un peu les tiroirs. Elle finit par trouver un jeu de cartes et par convaincre les autres de faire une partie. Je déclinai l'invitation et m'assis dans la salle à manger pour nettoyer mon arme. À quelques mètres, les indignations et les rires fusaient autour de la table basse.

Après une demi-heure, à cause de leur insistance, je les rejoignis avec une bouteille de vin à la main, trouvée dans la cuisine. Je fus accueillie par les exclamations des adultes, cela faisait longtemps qu'on n'avait rien bu. Shirahoshi essaya de prendre une gorgée de vin mais je lui pris le liquide des mains et je lui fis remarquer que boire à son âge était interdit.

— Ahah, attention petite on ne plaisante pas avec l'alcool ! rigola Max.

— Notre jolie cheftaine veille au grain... s'esclaffa Jared.

Max lui mit un petit coup de coude gentiment pour le faire taire mais l'autre ne sembla pas comprendre le message.

— Une partie de poker ma jolie ? reprit-il.

— Prépare toi ! répliquai-je avec une pointe d'acidité.

— Attention, elle m'a déjà plumée mon argent de poche à maintes reprises, renchérit G.

— Hé, je ne joue pas très bien, bougonna la plus jeune.

Être à quatre sur une seule bouteille ne nous rendit pas saouls mais suffit à nous rendre légèrement joyeux. Cela faisait du bien de pouvoir se détendre un peu. J'avoue avoir triché. J'ai fait exprès de me coucher alors que j'avais des mains terribles en faveur de Shirahoshi. Cela avait l'air de lui faire tellement plaisir de se retrouver ainsi, avec un semblant de famille, elle qui avait tout perdu. Les autres n'ont rien remarqué car je savais rester de marbre en jouant. Quoique G m'envoya un léger sourire en coin quasiment imperceptible quand j'arrêtai de miser sur une main. Après la partie, nous allâmes nous coucher pour être en forme le lendemain.

Nous nous mîmes d'accord sur le fait que G et moi allions partager un lit et les deux hommes un autre pour laisser un lit simple à Shirahoshi. Je lui souhaitai bonne nuit et lui chuchotai que si elle avait besoin, elle n'avait qu'à m'appeler. Elle me fit un clin d'œil et rejoignit sa chambre. Tout le monde alla dans son espace pour dormir, bien content d'avoir un toit et un tel niveau de confort pour cette nuit. Je me déshabillai, lançai mes vêtements sur une chaise et allai m'engouffrer sous la couette auprès de Gretha...

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