Paralysé, vous demeurez là, planté raide entre les gaules, fixant votre visiteur du Nord. Lentement, des suites du passage d’un ange et de toute la clique de Saint-Pierre, il s’avance. Vos phalanges se crispent autour d’une canne et… contre toute attente, le chevalier prend la parole :

“Inutile de jouer les coqs, je ne vous veux aucun mal. Au contraire, je vous apporte une échappatoire. Il vous faut partir, tant que vous le pouvez encore.”

Troublé par ses paroles et encore plus par l’autorité imposée, vous restez un moment cois. Un bref moment uniquement, car vos lèvres balbutient, sans vous attendre :

“Qui… Qui êtes-vous exactement ?”

Au tour du chevalier de vous considérer, stoïque. Saint-Pierre revient, ses chérubins aussi, seul l’ange se fait botter la chemise, lorsque le gonze en armure se présente, d’une courbette :

“Je m’appelle Godalbertus de la Roberta, mais je vous en prie, prénommez-moi God.”

Devant votre silence, il enchaine :

“Je vous renverrai bien la politesse, mais puisque les mots semblent vous manquer, je ferai court : partez d’ici. Au nord, siège la maitresse de ces terres. Qui sait quel sort, elle pourrait vous réserver si jamais elle venait à apprendre qu’un naufragé s’est échoué sur son rivage glacial.”

Plus ébranlé qu’un branle ébranlé, vous n’articulez d’abord un mot. Enfin, vous…

• … lui demandez des précisions. Après tout, vous n’êtes pas venus vous encastrer dans un iceberg pour une démonstration d’éloquence. (16)

• … lui faites remarquer, que votre navire étant échoué, vous serez bien en peine de mettre les voiles vers une autre contrée, idéalement plus chaleureuse. (17)