21.
Les pas crissent dans la neige. Autour de vous, le silence, éraflé à l’occasion, par le murmure du vent. À perte de vue, le blanc domine, fraichement saupoudré d’une fine couche de neige cristalline.
Godalbertus a l’habitude de voyager dans ces contrées. Vous, à l’inverse, soufflez comme un phoque, trébuchez en grand dodo que vous êtes, au point de manquer à maintes reprises, de vous étaler dans la poudreuse.
Le temps parait s’étirer. À la grisaille succède, la chaleur partielle du ciel bleuté, vous faisant regretter le port de votre fourrure en poil de glouton détrempée. Ainsi suez-vous à grosses gouttes des heures durant, gravissant des dunes enneigées, contournant des ravines à pic, jusqu’à enfin, gagner les portes d’un petit havre côtier.
Les fragiles habitations, sagement alignées le long d’une route maintenant à peine esquissée, sont livrées depuis des années, sinon des siècles à la fureur de la glace. Leurs charpentes congelées, reflètent les maigres rayons du soleil sur votre visage.
Godalbertus ne marque aucun arrêt, pour votre plus grand désarroi. Détaché de votre pauvre mortalité, il déambule jusqu’aux bras tendus de l’océan impassible. Plusieurs embarcadères s’y succèdent, déserts, à l’exception des deux derniers.
À l’un est amarré un esquif effilé, pourvu d’une simple voile noire et d’un curieux orifice à sa poupe. Au second, plus classique, un modeste galion de faible tonnage, louchant sur la caravelle de siècles passées.
Ainsi rendus devant vos potentiels moyens d’échappatoire, Godalbertus se tourne vers vous :
“Choisissez. La mer attend depuis des années de pouvoir les prendre sur son dos, aussi je vous en confie un. Vous êtes capitaine, vous saurez les naviguer… je l’espère… je le sais.”
Si ses paroles sont vraies, alors peut-être, votre tourment touche à sa fin. Vous le remerciez et…
- … choisissez l’esquif. (25)
- … choisissez le galion. (26)
- … lui proposez de vous accompagner. (27)
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