15. Faible

4 minutes de lecture

Lui…
Je l’ai découvert sans m’y attendre véritablement. Je n’avais pas encore conscience du cauchemar que j’allais vivre alors…

Je sortais tout juste de ma première hospitalisation en psychiatrie. Hospitalisation relativement agréable, sauf dans mon esprit. J’ai même des souvenirs factices qui se sont crée tellement je l’avais inconsciemment mal vécu.

À ma sortie, j’ai retrouvé mon téléphone portable sur la table de nuit dans ma chambre… À la maison. J’ai donc directement envoyé à SMS à K… Cette personne si chère à mon coeur. Cette personne que je connaissais depuis déjà cinq ans. Cette personne si proche qu’elle me connaissait comme si elle m’avait faite, et inversement. C’était, à l’époque, la seule personne capable de me comprendre…

« J’étais en HP… Je viens de sortir »
C’est les seules choses que j’avais trouvée à dire, pour un premier sms depuis un mois d’absence, sans le prévenir de mon départ là-bas. Celui-ci ayant été tellement précipité, que je n’avais pas pu lui en parlait. En attendant sa réponse, mon coeur me serrait tellement que j’avais peur de mourir dans l’instant s’il me répondait par de la colère.

Non, ce ne fut pas le cas… Il me fait un :
« Coucou. Oh ? Pourquoi :/ »
Avec ce smiley, qu’il utilisait si souvent. Tellement que je pouvais voir distinctement, devant mes yeux, cette même expression alors qu’il n’était pas le moins du monde présent dans la pièce.

Ce fût un réponse fatidique que je lui envoya…
Lui dire ce que j’avais eu… Et que j’avais malheureusement, encore…
Ne connaissant pas les termes exactes à l’époque de ma pathologie…
« J’ai… des voix dans ma tête… Des fois, elles me disent des mauvaises choses, ou elles me font faire des mauvaises choses, sans mon accord... »

Mon souffle s’était coupé, je n’arrivais pas à respirer, jusqu’au moment où :
« Ah ?… Courage. Tu sais, moi aussi, j’ai des voix dans ma tête. »

Vraiment ?…
Mais, ça ne peut pas être possible…
J’avais d’abord souris. Pensant qu’il avait dit ça pour me remonter le moral et m’aider à affronter mes problèmes.

K…
La personne que j’avais le plus aimé dans toute ma vie…
Même encore aujourd’hui, je le dis, je le sais.
Ce garçon… Avec qui j’étais sorti pendant trois ans et demi et qui était mon premier vrai petit ami. Puis, bien plus tard, on s’était remis ensemble plusieurs fois, sans jamais aboutir en fin de compte…

À l’époque, on était plus ensemble depuis au moins huit mois. Mais envers et contre tout. J’avais acceptée sa décision. Certes. J’avais tellement pleuré… Tant que je n’avais pas pu aller au collège pendant presque quatre jours entier…
Cet amour si fort me dévoré de l’intérieur.

Mais envers et contre tout, nous étions resté amis. Des amis qui se comprenaient sans dire un seul mot, rien qu’avec un regard.

C’est seulement quelques jours plus tard que je sus réellement qu’il ne simulait pas. Il ne faisait pas semblant pour m’aider. J’en suis encore sur aujourd’hui. Ce ne pouvait pas être du théâtre.

Il était entré dans ma chambre. Assit sur mon lit, près de moi, me caressant la joue, comme il le faisait toujours si bien… Comme un petit rituel resté de notre relation sentimentale…
Il me souriait, pour enfin me dire que c’était vrai ce qu’il m’avait dit. Sans que je lui pose la question, il avait comme toujours, deviné mes pensées.

Soudainement, il ferma les yeux pour enfin s’effondrer de tout son poids sur mon lit. Comme inerte. Pour, quelques secondes plus tard, revenir à lui. Totalement différent du garçon que j’avais connu jadis…

Il avait le regard plus dur, plus affirmé. Et sa voix…
Mon dieu, sa voix…
Elle était beaucoup plus grave. Mais naturelle, pas forcé.
Plus grave et plus confiante.

Mon ami étant timide de nature, cela m’avait marqué.
C’est à son regard, de ses prunelles mordoré que je su que le cauchemar avait commencé…

Cette entité se nomma alors Drayner.
Un être d’une cruauté extrême.
Il avait décidé que j’étais à lui…

Cela dura un an, en tout et pour tout.
Un an de pure terreur.

Il se servait de mon ami pour m’atteindre, à l’époque, j’étais relativement craintive et peureuse, pensant aux autres avant tout.
Il lui faisait du mal, devant moi.
Le faisant revenir à lui, il lui infligé des douleurs mentales telles qu’il se mettait à hurler à pleine voix, son corps convulsant devant mes yeux…

Tout cela pour me briser…
Et il a réussit…

Ce fut torture physique, car oui, il me frappait, m’étranglait… Il décidait aussi des vêtements que je devais porter en journée… J’acceptais, docile, pour ne pas nuire à mon ami, que j’aimais encore sincèrement.

Torture mentale aussi. Tout type de stratagème pour me faire plier étant bon à prendre.
Jusqu’au jour ou il s’était mis en tête de me violer. Me le disant expressément avec ce timbre de voix si froide, qu’elle résonne encore aujourd’hui dans tout mon être.
Il avait presque réussi… Mais se lassa, ne pouvant pas m’attacher pour que je ne bouge pas.
Par contre, il m’avait forcé. Forcé à lui faire une fellation…

Depuis, pendant au moins un an, j’ai eu peur des hommes… Même de mon père…
Et encore aujourd’hui, le sperme me terrifie. Avec ce qui va avec…
Même s’il a disparut de l’esprit de mon ami aujourd’hui, mon esprit est brisé.
Ses souvenirs me hantent encore profondément.
Sa voix me fait encore trembler et son regard, me soumet instantanément…
Je suis faible face à lui…
J’ai toujours été faible…
Et je le serais toujours, même sans lui…

Car son souvenir est la pour me le rappeler...

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