Lilas regardait son relflet illuminé par un doux soleil, ses yeux azur et ses cheveux blonds comme les blés lui donnaient une allure de poupée. Sa petite taille, ses joues roses et ses habits pastels renforçaient cette image qu'elle renvoyait. Mais son entourage savait qu'elle ne faisait que ressembler à une poupée.

 Loin d'être fragile, Lilas réussissait à gagner au bras de fer contre ses deux frères ainés. Elle n'avait pas les manière d'une poupée et souvent, il lui arrivait de zozoter. Elle avait été très embêtée par cela petite, ce qui l'avait poussée à apprendre à se défendre.

 Cependant, elle avait une poésie qui habitait son être, la rendant mélancolique. Elle errait dans les plaines et les forêts, telle une âme en peine, attendant sa libération. Elle ressemblait dans ces moments à une de ces apparitions mystiques. Ces parents étonnés par tant de tristesse et de calme, trouvaient une rare sagesse dans leur enfant, et parfois, tard le soir, murmuraient qu'elle serait triste si on la fiançait à un type sot. Ils avaient essayé de l'abrutir en la laissant devant la télé mais s'étaient lassés de l'entendre youyouter dès que les protagonistes de ses séries s'embrassaient.

 Ce n'était que bien plus tard qu'ils avaient découverts qu'elle faisait ça pour déjouer leur plan et errer à nouveau. Utopie pour elle, puisque ces parents trouvèrent une autre solution en l'obligeant à aller à l'école. Mais cela lui fut bénéfique, même qu'elle découvrit le mot irriter et l'utilisa pour expliquer à ses parents son état. Elle était irritée par toutes leurs manigances. Oui oui, elle savait bien que ses parents voulaient son bien. Mais il ne fallait pas qu'ils s'inquiètent. Après cette petite discussion il fut plus faciler de papoter avec son entourage, et sa mélancolie s'en alla un peu.

 Lilas était donc une fille parlant peu, mais heureuse. Forte et sachant se défendre, malgré son apparence.