19. Nightmare II
Élo est là, nue, rieuse, tandis que je parcours de mes mains, ma bouche, ses courbes féminines et me perds entre ses cuisses. Elle m’encourage de sa main à la butiner longuement, et l’instant d’après, je me retrouve en elle, mon sexe pénétrant frénétiquement le sien sous ses soupirs de plaisir. Nos doigts s’entrelacent dans l’étreinte, je l’embrasse à pleine bouche, je sens que nous allons venir ensemble à chacun de mes va-et-vient… Quand soudain retentit une détonation, une résonance qui me déchire les tympans et met en pause la fusion érotique de nos corps emmêlés. Il pleut du sang sur les carreaux de mes fenêtres, les paupières lourdement fardées d’Élodie se referment. Sa peau laiteuse, si chaude, devient subitement froide, glacée ; elle ne respire plus. Je la secoue vigoureusement pour la ranimer, hurle son prénom à m’en casser la voix, seulement elle ne revient pas. Alors je m’effondre sur sa poitrine, en larmes, en convulse presque avant de me rendre compte que c’est moi qui ai son sang sur mes mains…
Cédric se réveille en sursaut, en panique totale, au milieu des photos d’Élodie. Dans son sommeil, il s’est blessé avec un coupe-papier et en saigne, tachant d’écarlate le visage de son amour perdu. Il le caresse machinalement, mais dans un éclair de lumière sombre, croit voir son sourire s’effacer, sa figure se distordre, sa gorge bleuir à vue d’œil. En balayant sang et larmes du revers de sa main, l’image retrouve ses couleurs d’antan : Élodie y demeure vivante, belle, sexy.
Radieuse pour l’éternité. L’éternité…
Annotations
Versions