Chapitre 2 : La rentrée des classes
Alex
8H30 – Thim arriva le premier au lycée et accueillit le dernier avec un rire moqueur. Lucas soupira et gara son vélo à côté du sien. Juliette descendit avec grâce et tint quelques secondes nos sacs pendant que je prenais soin de ranger mon engin à deux roues. Nous passâmes tous ensemble le portail du lycée et nous nous dirigeâmes vers le tableau d’affichage qui allait bientôt nous dévoiler nos classes respectives. Depuis le fond de la cour, je pus détecter la large masse d’élèves qui frétillait devant les listes de classe. La cloche retentit et la foule se dispersa nous laissant le champ libre. Je m’avançai et levai la tête pour trouver mon nom de famille – classe 3 – Marc regardait par delà mon épaule, tandis que Juliette cherchait son nom sur le tableau des premières. Je l’entendis pousser un cri et me retournai pour découvrir Lisa son amie d’enfance qui s’était jetée dans ses bras. Après un bref au revoir, nous nous quittâmes et elle gagna le bâtiment des premières – je sais à quoi vous pensez, cela fait 6 mois que l’on sort ensemble mais on ne s’est presque jamais embrassés.
Je gagnai ma classe aux côtés de Marc, – Lucas et Thim sont en 2 et Victor se retrouve avec un de ses voisins en 4 – et nous atterrîmes dans une salle assez contemporaine avec un grand tableau blanc. J’entendis des murmures sur ma gauche – je sais je suis assez célèbre dans ce lycée pour ma beauté et les filles ne cessent de me le rappeler chaque jour, d’ailleurs ça amuse mes potes – et des petits cris. Nous décidâmes de nous asseoir au fond de la classe du côté de la fenêtre comme à notre habitude et partîmes dans une grande conversation avec nos voisins de devant. La sonnerie retentit pour la deuxième fois et chacun regagna sa place dans un bruit assourdissant. Les conversations se turent et une élégante dame entra dans la classe. La plupart des garçons s’exclamèrent tandis que les filles nous criaient de nous taire. Madame Pouff la plus belle prof du lycée se tenait devant nous. Elle s’installa sur l’estrade et ouvrit le cahier d’appel après avoir jeté un coup d’oeil à la classe.
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Les cours du matin se déroulèrent sans problème et nous rejoignîmes nos amis pour la récréation. Le lycée est assez contemporain et surtout gigantesque. Puisque le directeur voulait que ses élèves respirent l’air frais, il avait donc installé des parterres de fleurs et des étendues de pelouse pour que les élèves puissent s’y coucher. Lucas, Thim et Victor nous attendaient au terrain de foot où d’autres terminales faisaient le pied de grue. Un match débuta sous les encouragements des filles et nous levâmes les yeux dès qu’elles chantonnaient le nom du garçon pour qui elles étaient là. Je tournai la tête vers le banc des supporters pour essayer d’apercevoir Juliette bien que je la savais non friande de ces attractions là. Mes doutes se confirmèrent assez vite, elle n’était pas là. Je soupirai et repris mes marques. La cloche retentit sur le magnifique but que je venais de marquer. Nous nous empressâmes de remonter dans nos salles de classe et de regagner nos places avant que Mr Thenor n’entrait dans la classe pour son cours de mathématiques.
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17H00 – fin des cours. Nous rendîmes à Mme Pouff notre fiche d’identité en sortant de la classe – je ne sais jamais ce que font les profs de ces fiches car ce sont les mêmes chaque année, je n’ai pas changé de nom ni de prénom pendant l’été que diable –, je ris de ma bêtise et rejoignis Marc en dehors de la classe. Nos camarades nous saluèrent et nous nous rendîmes dans la cour pour attendre nos amis. Leur entrée se fit en fanfare – je n’aurais donc jamais de répit avec eux – de telle sorte que tous les élèves s’étaient retournés sur leur passage et nous nous dirigeâmes vers le parking pour récupérer nos véhicules à deux roues en nous racontant notre journée.
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17H30 – Je franchis le seuil de ma maison et trouvai ma mère attablée avec mon adorable poupée qui quitta la table de manière précipitée. Anya se jeta dans mes bras et m’accueillit avec un baiser sur la joue. Je la déposai et enlevai mes baskets avant de fouler le parquet du salon. Je m’empressai de raconter ma journée à ma soeur et à ma mère qui rirent dès que je soulignais les éléments qui ne m’enchantaient guère tels que Mr Thenor ou la répartition de classe qui me séparait de mes amis. Comme je savais que les devoirs allaient pleuvoir dès le lendemain, j’ai profité de mon temps libre pour jouer avec Anya et aider ma mère à faire à manger.
Quand notre père rentra et nous vit tous à la tâche, il ne pût s’empêcher d’esquisser un sourire, puis après avoir déposé ses affaires, il alla aider la petite puce à mettre la table.
Les sujets du soir tournaient autour de nos journées, j’avais donc dû recommencer mon monologue à propos de ma rentrée et petit bout de chou détailla avec clarté la journée passée avec notre mère, journée assez riche car elles firent tout un tas d’activités et d’emplettes pour compléter le cartable du lendemain.
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21H00 – Anya monta se coucher avec notre mère qui lui lisait souvent une histoire avant de dormir et moi, je montai dans ma chambre pour appeler Juliette et raconter une troisième fois ma journée. Nous passâmes 1 h au téléphone à rire et nous nous promîmes de nous appeler chaque soir bien que l’on se voyait chaque matin. Une fois le portable posé sur la table de chevet, le réveil réglé pour mardi, je m’endormis sans peine, vaincu par cette journée mouvementée.
Matt
8H15 – J’arrivai devant un grand portail blanc et vis de joyeux lycéens se saluer et se faire la bise pour se dire bonjour. Les conversations, comme la précédente que j’avais entendue au terrain de basket, tournaient en grande majorité autour des grandes vacances. Tous étaient contents de se retrouver – je suis nouveau, je n’ai personne à saluer –, et une fois la grille ouverte, nous pûmes entrer. Une grande cour s’étendait devant moi et plusieurs bâtiments l’entouraient. Je fus assez surpris de la majesté de ce lycée – y’en a qui ont les moyens, pensai-je – et fixai depuis 5 min la foule d’élèves se presser vers le tableau d’affichage. Comme je vous l’ai déjà dit, je n’aime pas la foule, je cherchai donc un endroit à l’ombre et m’assis en attendant qu’il y ait moins d’élèves agglutinés comme des mouches, de toute façon mes blessures me faisaient trop souffrir pour rester debout.
La cloche sonna et je vis les élèves gagner leur classe tour à tour. Il ne restait qu’un dernier groupe devant le panneau, lui aussi avait dû attendre un moment avant de pouvoir consulter la répartition des classes. Une fois qu’ils partirent, je pus chercher mon prénom – classe 5 –. Les classes se divisaient de telle sorte qu’aucun élève ne puisse retrouver sa classe : les classes 1 à 4 étaient réservées aux terminales, de 5 à 8 pour les premières et les dernières classes réunissaient les secondes. Plusieurs bâtiments s’offraient à moi, je décidai de suivre mon instinct et me rendis dans le même bâtiment que les deux autres filles que j’avais entraperçues il y a quelques minutes. Avec soulagement, je trouvai ma classe facilement. Elle était moderne mais arborait tout de même un tableau à craie et une estrade. Je soupirai en voyant le nombre d’élèves, mais ne pus cacher mon soulagement quand je vis la place du fond près de la fenêtre encore vide. Sans perdre de temps, je me frayai un chemin à travers la masse et m’assis à la place convoitée.
La cloche sonna et les élèves s’assirent sans perdre de temps. – Je pense que je n’ai pas écouté le moindre mot qui sortait de la bouche des mes nouveaux professeurs – j’avais passé toute la matinée à regarder le ciel bleu et les oiseaux qui volaient librement. La cloche sonna. Les élèves, comme des automates, se levèrent et sortirent en courant de la classe.
« Tu penses aller voir Alex jouer ? demanda une brune à une blonde.
— Tu sais bien que je déteste ce genre de rassemblement puéril et il le sait très bien, répondit Juliette en regardant son amie.
— Ok comme tu veux. »
Puis les voix s’éloignèrent. Ce n’est pas parce que leur conversation m’intéressait que j’avais détourné les yeux de la fenêtre mais plutôt parce que je m’étais dit un court instant que je ne pouvais pas rester dans la classe pendant la récréation. Je me levai donc pour trouver un endroit calme pour me poser pendant ces 15 min.
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Mon attention se porta sur une porte sur laquelle on pouvait y lire « Silence une fois passé cette porte ». J’avisai que c’était le meilleur lieux pour être tranquille et poussai alors la porte de la bibliothèque. Des rayons entiers de livres se dressaient devant moi. Une dame, assise au comptoir, me regardait d’un air étonné mais après un bref moment se replongea dans son travail. Je décidai de m’asseoir à une table proche d’une fenêtre pour pouvoir contempler le paysage. C’est alors que des cri se firent entendre et mon regard se posa sur le terrain de football. Des terminales – je suppose à leur carrure – participaient à un match. Apparemment, c’était l’attraction du lycée car une horde de filles pouffait les unes plus fort que les autres sur le côté du terrain. Sans m’attarder dessus, je repris mon activité du jour : la contemplation du ciel. La sonnerie me sortit de ma rêverie et j’attrapai mon sac pour regagner ma classe. En sortant de la bibliothèque, je conclus que j’avais trouvé mon sanctuaire – peu d’élèves aiment venir ici de toute façon–.
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16H – Les cours des premières se finissaient plus tôt que ceux des terminales. Ainsi, je me dirigeai vers mon antre secret et m’affalai sur une table – J’avoue n’avoir pas beaucoup dormi la nuit dernière –.
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17H – Les cris des terminales et la sonnerie me firent sursauter. Je regardai par la fenêtre et vis deux garçons attendre au centre de la cour tandis que les autres partaient à toute allure. L’un avait les cheveux châtains – et je dois avouer qu’il resplendissait par rapport à son ami –. Ils furent rejoint quelques minutes plus tard par trois garçons que je reconnus sans trop de mal, c’était les joueurs de basket de ce matin, tellement ils avaient été bruyants. Aussi, leur entrée ne se fit pas dans le calme et je m’amusai de voir le châtain exaspéré. Une fois que je les avais perdus de vue, je me replongeai de suite dans mes bras espérant que le temps s’arrête pour que je puisse profiter de ce calme un peu plus longtemps.
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18H – La bibliothécaire ferma ce lieu enchanté et je me retrouvai devant le lycée. Je soupirai et pris le chemin de chez moi, la boule au ventre. Le lycée était une escapade pour moi et celle-ci ne se prolongeait pas autant que je le désirais.
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19H– J’arrivai chez moi. Je croisais les doigts pour que mon père soit de bonne humeur ou soit absent. Je montai difficilement les marches qui donnaient à notre appartement et lorsque la serrure se crocheta suite à mon intervention, mon coeur commença à battre à tout rompe – il n’est pas tout le temps énervé et je prie pour que ce soit le cas –. La porte grinça et j’entrai dans l’appartement. Les chaussures rangées dans le meuble me confirmaient qu’il était déjà rentré de son boulot. Infirmier, ses horaires n’étaient jamais fixes pourtant, il ne se donnait pas la peine de me les partager. Je pris une grande inspiration et me décidai à aller le saluer. Il était à la cuisine et était en train de préparer le repas du soir.
« Je suis rentré, dis-je d’une voix tremblante.
Il se retourna et me regarda de la tête aux pieds.
— Va vite poser tes affaires on va passer à table » répondit-il d’une voix calme.
Ouf, il n’était pas fâché. Soulagé, j’exécutai sa demande et gagnai ma chambre. Après avoir vérifié mes blessures de la veille, je descendis rapidement afin de ne pas le faire attendre. Je me promis de ne pas l’énerver ce soir et entrai dans la cuisine pour dîner.
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