C’est une histoire comme ça…

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Partie 1 :



Par ces temps infinis où ne sommes que de simples poussières d’étoiles, on essaye en vain de joindre un passé révolu.

De nos poèmes ou chansons préférées à des paroles futiles.

De ces illusions à ces propos incongrus. L’avenir a pourtant foi en nous.

A tous ces horizons passés, des rêves plus ou moins brisés, à ces absences incessantes qui nous disent prudence. Des vérités à atteindre afin de vivre avec ce qui nous est le plus cher. De deux visions naîtra le commencement et la fin du jour.


C’est la fin de l’été, le jour s’enfuit.

Petite fille au regard bleu, si triste… Cette rose perd ses pétales unes à unes, elle ne semble pas souffrir, une petite brise les dépose à ses pieds. Un papillon impatient vole de fleurs en fleurs, à la recherche de celle qui sera parfaite. Elle lève alors la tête pour profiter du spectacle qui s’offre à ses yeux. Le ciel est parsemé d’indéfinissables couleurs, par une longue traînée d’éclats rouge, où le soleil s’enfonce sans peine au milieu des arbres des champs.

Des images lui reviennent; ces prairies immenses bordées de verdure, l’odeur des vergers et des buissons en fleurs mêlant gaieté et insouciance. De ses bouquets de marguerites qu’elle aime cueillir et dévêtir de ses pétales à ses chemins hasardeux. Sa course à travers les champs comme une course à travers le temps. Des plaisirs aux allures d’infini qui s’immiscent sans cesse dans ce paysage. Lui-même est si calme que même la transparence de l’air ne le brouille pas.

Elle attend la nuit et par ce reste de lumière qui s’atténue progressivement, la vision demeure parfaite. Un bourdonnement indique le passage d’un avion dans ce qui semble être un monde si lointain. Il se perd alors dans ce bloc rose et la ligne qu’il a tracé derrière lui se dissipe peu à peu. Puis deux oiseaux se fondent à leur tour dans cet univers sans jamais se séparer.

Tout semble si magique et elle s’évade dans des rêves multiples. C’est comme un feu brûlant qui crépite aux songes d’un être perdu. Perdu dans son espérance à ne plus vouloir croire ni en elle-même, ni en l’amour. Elle perd confiance à travers les mots les plus simples.

Puis, c’est par enchantement qu’elle les entend, ces fées magiciennes dans leur habit de lumière, si belles, si bouleversantes. Où alors se sont peut-être des anges. Parce que dans chaque petite chose ils sont là. Et ses petites choses n’ont l’air de rien mais elles donnent la paix. Cependant, elle sait pertinemment que ce ne sont que des histoires.

Seulement, elle ne peut renoncer au jour qui ne sera plus et n’aura plus l’éclat de cette fusion de couleurs ouvertes à ses yeux.

Elle n’arrive pas à arracher l’or qu’elle détient au plus profond de son âme et conscience. Elle voudrait réussir à briser le vide qui s’installe malgré elle par ce sentiment de mélancolie. Elle se dit qu ‘elle n’est rien, rien que celle qui rêve de l’instant d’une vie qui possède toute la richesse d’une pensée.

L’odeur de la nuit apparaît. Sa chance est-elle unique ? La lune est là, prête à se dévoiler. Il n’y a qu’une étoile qu’elle perçoit. Est-ce une illustre étoile oubliée ? Celle ci est si brillante et inaccessible. Tout cet univers la trouble, cette immensité lui rappelle combien le moindre petit émoi est futile.

Elle a froid. Le vent dépose son souffle comme une caresse sur ces épaules nues. Dans un silence si doux, ces yeux d’océan se ferment. Elle songe alors à celui qu’elle ne connaît pas, lui ce petit garçon qui hante ses rêves même éveillés. Celui dont elle sait qu’au plus fort des mots elle ne l’atteindra jamais.

Existe-t-il ? Est-ce le fruit de son imagination ? Est-ce un ange ?

Elle le rêve et l’espère si souvent qu’il serait là, à ses côtés.


« J’ai des ailes … je veux les garder.

Afin de m’envoler.

C’est si magique d‘aimer quand on ne sait pas voler. »


Puis dans un bercement, elle se laisse tomber doucement, si doucement…

Le jour s’en va petit à petit.



« Je m’impatiente et j’attends.

Je prends le temps d’apprendre, de conquérir mon destin, d’aimer ceux qui me sourient, d’aider ceux qui se soucient et faire rêver ceux qui se tourmentent. »

« Je parcours l’origine de chaque instant.»

« J’aime à réfléchir au véritable sens de la vie. »

« Les yeux fermés, j’essaye de croire…qu’il est possible de voler. »


Le jour s’ouvre, c’est le début de l’hiver, là où ce qui semble être le commencement du monde, sur les landes où la forêt ruisselle de ses trésors d’écrin.

Par ces languissantes sonorités monotones, le vent envoie à pleins poumons l’odeur, la fraîcheur de ce matin d’hiver. A l’heure où l’aube aborde sa somptueuse prestance par son arrivée de lumière d’où de puissants arômes s’échappent de cette nature encore endormie.

Le jour s’annonce pourtant devant ce petit garçon au regard cristallin ébloui par tant de vitalité.

L’horizon embellit par cette ligne diffusant une lueur rose dans un bouquet de couleurs qui s’immortalisera à tout jamais dans ses pensées.

Tandis que le balancement du temps met tout son énergie à rester impassible mais conscient de la vie. Par ce néant gagnera t-il à rester ?

Les senteurs de pins, d’aubépine, la magie du noisetier lui revint alors ; ce sont des odeurs, des sensations et une tranquillité suprême qui ne changeront jamais. Les eaux des rivières vertes et profondes coulent sur les roches dans un son d’une volupté parfaite.

Au-delà des montagnes, des cris, des échos s’élancent. « Ecoutes » .

La brume épaisse semble s’évaporer en de millions d’éclats funestes.

Des oiseaux s’enfuient alors sans aucun regret et des airs emplissent son esprit. Il voudrait pouvoir s’envoler avec eux. Là en cet instant et au-dessus de tout ce qui est possible cela restera à jamais inscrit.

Il n’oubli pas, la volonté de perdurer, d’attendre cette saison qui partira elle-aussi.

Il est à la recherche de la chance de sa vie. Il attend l’inconnu, l’évasion, la magie d’une nouvelle contrée d’où reflètera peut-être ce ciel. La profondeur de ces vallées ne sera jamais atteinte parce qu’elle est si changeante en ces moments de quiétude. Et cette terre si puissante, ces arbres si robustes renferment avec eux un pouvoir impossible à briser parce qu’ils sont le support du ciel.

Ces cinq visions sont parfaites: le ciel, le soleil, l’air, la terre et lui-même. Lui ce petit garçon fasciné par tant de beauté et de clarté.

C’est comme cette planète où l’essentiel de la nuit semble n’appartenir qu’à elle. Parce que bien qu’elle soit cette étoile du matin ou cette étoile du soir ; Vénus est là. Elle attend le signe d’une union.

Dans un murmure, ces paroles lui viennent à l’esprit : « Ne cherche pas à oublier parce que les souvenirs feront toujours partis de ta vie. Il faut juste accepter pour avancer. Alors avances et chaque pas que tu feras t’aideras et sera une avancée vers ton avenir. Le soleil arrive. Attrape-le. Il est à toi. »



Partie 2 :


C’est l’histoire de deux vies.



Celle de deux personnages bercés d’illusions. Leur rencontre reste imaginaire et lointaine. Elle est créée par une perfection inutile.


Le soleil est à son plus haut point. La chaleur qu’il dégage fait fondre les idéaux. Il envoie ses rayons par une emprise perpétuelle.

Et tout autour de cette apparition, le monde bouge a en perdre la raison.

Un jeune homme est admiratif devant cette plage, c’est son enfance et ses espérances. Il ne semble pas seul mais son esprit est si loin, partagé entre une solitude immuable et un désir de partage. Une jeune fille en retrait derrière lui s’avance lentement vers cet inconnu. Elle se retrouve face à lui, c’est ce regard qu’elle espérait depuis si longtemps. Il ne la voit pas et continu sa marche vers l’océan, si fier, si heureux. La mer brille, ses vagues défilent dans un calme absolu et une sérénité telle que le vent du large rafraîchit tout leur être.

« Regardes-moi » Elle le pense si fort. C’est lui, elle le sait, elle se retrouve en lui. Il se rapproche de la mer, l’écume se plie et se replie.

Elle le précède, désireuse de le rejoindre, seulement c’est si dur et il est trop loin. Ces vagues, cette brise est si forte. « Ne pars pas. » Il est si près. Mais le sable, les algues délaissées et les coquillages brisés ralentissent ses efforts. Il n’est plus là; il est parti si vite. Etait-il réellement ici ? Elle a si mal de cette solitude qui la rattrape sans cesse.

Un sursaut l’emplit de peur puis de surprise, une main lui frôle le bras d’une douceur extrême qui la fait trembler et reculer précipitamment. C’est lui, il lui prend sa main et la retient contre la sienne. C’est un bonheur inattendu qui fait tant de bien. Elle ferme les yeux, c’est si intense. Ce silence entre eux deux avec juste le son du large, l’ondulation des lames qui inonde leurs pensées. Les flots dansent sur ce chant frénétique. C’est si mystérieux ce monde qui les maintient, c’est étrange cette lumière, c’est inexprimable cette sensation de chaleur. Est-ce bien réel? Est-ce un rêve?

Ses yeux s’ouvrent, tout est si sombre, si noir. Il n’y a que la lune qui se reflète majestueusement dans l’océan. Il fait si froid et ce vent est si violent. Il n’y a plus ce soleil et cette chaleur. Elle l’a perdu et elle sait que jamais elle ne le retrouvera. Elle vacille et s’oubli, ce n’était que son imagination encore une fois.


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