IV. La rose déchue
Il y avait ici bas dans la cour d'école
une rose fuyant le protocole.
Quelle était belle, mais pas d'apparence non,
plutôt hideuse au contraire ce petit tourbillon.
Quoi ? Cette laide rose couverte d'épines,
sous ses pétales difformes cachait un coeur d'or,
attiré je suis parti la cueillir sans amertumes.
Que ma joie se fit grande à ses côtés,
cette rose alors à mes yeux d'enfant était merveilleuse .
Unis il n'y avait ni vent ni tempête, seulement un ciel bleuté.
Seulement, trop de paix amena la brume.
Un matin, ou peut-être une nuit
les pétales flétris par l'abime de ses ennuis,
elle vint me souffler un adieu.
C'était l'hivers en été,
ma joie et le peu de bohneur que j'aspirais
furent tels des éclats de miroirs en mille éclatés.
Et elle partie, emportant mon souvenir effacé.
Voilà bien des années que la rose a fânée
laissant dans son sillage un abîme puissant en mon être.
Mignonne vais-je un jour moi aussi pouvoir t'oublier ?
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