Césars
Divin nectar embrase l'esprit solitaire
Vain temps qui passe sur le flot du quotidien
Paupière bleutées lassées de teintes ordinaires
Pierre ornée de précieuseté sur tes doigts fins
Césars ! Vos lots au faîte de vos gloires, de
Chars en joutes goûtant aux banquets raffinés
Nomme qui dînera dans l'or, patriciens de
Rome aux coiffures ceintes, couronnes tressées
Cieux étoilés recouvrez en cape de dama beige
Mystérieux qui veillez prenez garde de mon maître
Rêverie et chimères sont à l’affût, perce-neige
Fleurie à l'aube d'un fragile printemps à naître
Oubli vaporeux tel les seins aux formes des statues
De Tivoli, j'embarque les souvenirs du royaume
Dans les vallées du palais doré aux collines drues
Mêlées de fleurs et de bergères grèges ouvrent leurs paumes
Cachés retiennent quelques preux galants ardant
Penchés sur l'écritoire la plume noire cherche
Nombre de ces beaux mots mielleux qui empêchent
L'ombre de ternir la fin d'un jour finissant
Joyeux le temps passé près de mon doux prince aux
Yeux sombres des abysses de l'âme déçue
Celle qui ne croit qu'en la géhenne, des eaux
Qui découvrent la soif du peuple abattu
Chevelus hirsutes débauchés sont les héritiers
De Gallus, appauvris qui tinrent front à Gergovie
Pure joie au cœur double jolie folie à l'esprit
Nature généreuse des forts soldats cuirassés
D'une voix unie fantassins hastats chantant la nation
Bois cette coupe ami et guerroyons de concert
Car étroite est la voie sinueuse de la passion
Qui miroite en tous cœurs valeureux, centurions, ouverts
Rougeur aux joues ils marchent pieds sous la neige
Voyageur tenace se veut le soldat romain
Verte est la prairie du beau temps où siège
Ouverte et amène la tente, et le pain
Charmants le temps de repos en doux farniente
Rayonnement sublime vient de notre roi
Pervenche écru et lilas est sa robe de soie
Aux branches brodées dorées si accueillantes
Hasardeux oiseaux merles moqueurs ou pie curieuse
Deux ou quatre contraires guillerets masquent cette
Solitude que pleurent mélancoliques poètes
L'attitude infernale âmes déjà oublieuses
Noueux portant le feu et le fer les bras séculiers
De ses sous-hommes sales et nus monstrueux esclaves
Cytise et lilas douces senteurs sucrées entravent
Et attisent la paix tant recherchée de l'ouvrier
Chansons merveilles telles des odes vermeilles
Buissons fournis rampant, gardenia blanc veille
À la dérobée sur la sieste impériale
Alphésibée n'en sera que plus loyale
tiré du poême "A Virgile" http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/a_virgile.html
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