28.     Paroles de père

 

Au petit matin, Christophe se réveilla avant Clémence, elle dormait sur le dos, les bras jetés au-dessus de la tête, le ventre dénudé.

Il la détailla, puis déposa un baiser sur son ventre. Cela eut pour effet de la faire se tourner sur le côté.

Il se perdit dans ses pensées.

Il avait eu à la fois peur et envie de lui expliquer qu’il avait failli s’ôter la vie, peur que cela ne la fasse fuir et envie de lui dire des choses aussi personnelles, pour qu’il soit libéré de ce secret et qu’il le partage avec celle qu’il aimait.

Elle était restée, elle ne l’avait pas jugé, elle l’avait massé juste après ça, cela lui avait fait du bien, il avait ressenti toutes les parties de son corps qu’elle touchait… Elle lui avait fait se sentir agréablement « en vie ».

Il finit par se lever et débarrasser les restes de la veille. Un petit tour dans sa cuisine et il se rendit compte qu’il n’avait plus de lait… Et Clémence prenait du lait dans son thé.

Il descendit dans la cuisine de ses parents pour leur en demander une brique. Il tomba sur son père.

— Salut papa, dis, je peux vous prendre une brique de lait ? Je n’en ai plus et je n’ai pas pensé à en acheter.

— Oui, on en a en stock, prend en même deux, si tu veux.

— Merci ! Clémence met du lait dans son thé, j’ai goûté, c’est bon, en fait.

— Ah, elle te fait découvrir des choses alors ?

— Oui et c’est chouette !

Il souriait en pensant au moment où elle lui avait fait goûter le thé au lait, il était sceptique... Son père le fit revenir au moment présent lorsqu’il lui demanda,

— Et toi fiston, comment ça va pour toi ?

— Bien papa… Et, elle sait.

— Quoi ? Pour la dépression ?

— Oui, et pour le moment où tu m’as trouvé en haut aussi.

— Et ? Elle l’a pris comment ?

— Bien, elle l’a super bien pris… Ça m’a fait du bien de le lui dire, j’avais peur de sa réaction, mais franchement, j’en reviens pas, elle m’a accepté, moi, comme je suis.

— Eh bien, tant mieux Christophe, je suis content pour toi qu’elle l’ait bien pris.

— Tu sais, elle a aussi vécu des choses dures lors d’une relation précédente, et elle m’en a aussi fait part… Je pense qu’il y a une confiance entre nous deux qui s’est installée et qui me plaît.

André lui fit une tape dans le dos puis le prit par les épaules pour lui dire,

— Profites-en, sois heureux mon fils, quand je te vois comme ça, moi aussi, je revis.

— Merci papa… Je me sens vraiment bien et « en vie » depuis que nous sommes ensemble.

— Files la retrouver alors !

Il sourit à son père, embarqua les deux briques de lait et fila rejoindre sa dulcinée.