32. En attendant leurs compagnes

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32.     En attendant  leurs compagnes

 

De leur côté, André et Madison avaient pris le temps de discuter pendant qu’elle réchauffait la compote et que lui préparait une purée instantanée.

— Alors Madison, Clémence a réussi à te moucher si j’ai bien compris, ça va, tu le supportes ?

— Oui, je le supporte, même si je dois m’habituer ! Elle me fait rire et elle fait rire Christophe !

— Il te semblait bien avec elle ?

— Oui dit ! Vraiment ! Comme je le disais, la tantôt, en le voyant pleurer de rire, je me suis fait la réflexion qu’il était vraiment heureux avec elle. Et complice… Ça… C’était parfois bizarre, tu sais, quand il y en a un qui commence la phrase et l’autre qui la termine, parfois, ils n’avaient qu’à se regarder pour se comprendre… Moi, je rêve d’avoir ça avec un copain.

Madison rêvassa, André l’observait et réfléchissait ; oui, son fils lui semblait heureux, mais, là, il se demandait ce qu’il pouvait bien se dire entre son épouse et la petite amie de son fils.

— Dis, Madison, elle en pense quoi, Clémence, de ta tante ?

— Mais écoute, de ce qu’elle en a dit, je trouve qu’elle l’analyse très bien, tu sais, Christophe voulait parler, lui, à tante Mathilde, mais elle a refusé, en disant qu’elle risquait de la monter encore plus contre elle… Je trouve qu’elle y voit clair, malgré qu’elle ne connaisse pas tante Mathilde depuis longtemps.

Christophe arriva dans la cuisine, avec deux petits pansements sur la figure, André le vit et lui dit,

— Houla ! Tu t’es battu avec ton rasoir ?

— Oui, j’ai bataillé ferme ! Il esquissa un sourire, puis demanda, Clémence et maman ? Elles discutent ?

— Oui, dit Madison, ça fait bien une demi-heure.

Le visage de Christophe s’assombrit.

— Christophe, ne t’inquiète pas, Clémence a de la répartie, on en a eu un échantillon, hein Madison.

— Ouais… Ça va ! On peut passer à autre chose ?

— C'est-à-dire ? Demanda Christophe, à la fois curieux et inquiet.

— Elle a tendrement recadré Madison et sa tendance à ne rien faire en cuisine.

André rigola en voyant la mine renfrognée de Madison, puis repris,

— Et elle a carrément dit à ta mère qu’elle voulait lui parler au sujet de la confiance qu’elle ne semble pas disposée à lui accorder de suite.

— Ah oui… Comme ça ! En fait, cela ne m’étonne pas d’elle, elle est franche. Mais maman, comment elle a réagi ?

— Mais, écoute, elle l’a conduit dans le petit bureau et depuis, on ne les entend pas ! Ta mère était un peu prise de court, elle sera donc sur la défensive, on verra bien si Clémence aura réussi à désamorcer ses défenses.

Christophe soupira,

— Oui, j’espère qu’elle y parviendra, maman peut être butée quand elle le veut !

— Tu es inquiet mon fils ? André fronça les sourcils.

— Oui, un peu, j’ai peur qu’il y ait un clash, tu vois, entre la franchise de Clémence et les certitudes de maman…

— Moi, je crois que Clémence y arrivera sans problème ! Déclara Madison.

— Pourquoi, parce qu’elle sait te retourner comme une crêpe ? Demanda Christophe.

— Probablement, dit André, allez, venez, on passe dans la salle à manger, tant pis si elles arrivent en retard !

 Les trois passèrent en salle à manger et s’attablèrent tout en continuant à rigoler des mésaventures de Madison.

Clémence et Mathilde apparurent et les trois arrêtèrent de parler.

— Vous pouvez continuer à parler, vous savez… Dit Clémence en souriant.

Christophe les scanna toutes les deux et fut rassuré lorsqu’il vit que Clémence avait un vrai sourire sur les lèvres et qu’elle avait un comportement « maternel » avec sa mère en lui posant une main sur l’épaule et en lui glissant un mot qui fit sourire Mathilde. Cela a du bien se passer… Pensa-t-il.

André regarda sa femme et constata qu’elle avait dû pleurer, il la connaissait et avait capté ses yeux encore un peu rouge.

— Alors ma chérie, vient retrouver ton vieux mari, tu vas goûter la purée à ma façon !

— Oh, je peux m’attendre au pire alors…

— Comme elle est ! Madison, dis-lui que j’ai bien suivi les consignes de la boite d’emballage !

— Ah oui, ça, il l’a lu au moins trois fois ! Allez, on mange, j’ai faim.

— T’es vraiment un estomac sur pattes toi, dit Christophe à sa cousine.

— Oui, je dois encore grandir…

Clémence souriait, Christophe prit place à ses côtés et lui caressa l’avant-bras qu’il avait à côté de lui.

— Ça va ? Lui demanda-t-il discrètement.

— Oui, t’inquiète, je te raconterais… Et tu pourras discuter avec elle, comme tu le voulais.

Elle lui serra la main sous la table avant d’entamer le repas. Elle rajouta,

— Et je constate que tu t’es bien battu avec ton rasoir !

Il sourit, la couva du regard puis entama lui aussi la dégustation de l’assiette que lui avait servie son père.

Les compliments fusèrent pour la réussite de la purée et la compote réchauffée, Madison était hilare, le repas se déroula dans une ambiance joyeuse pour chacun des convives.

— Qui vient m’aider pour ramener les mousses au chocolat pour le dessert ? Demanda Mathilde.

— Moi ! Lança rapidement Christophe

Il glissa à l’oreille de Clémence en caressant ses épaules,

— Comme ça, tu pourras goûter sa recette.

Il suivit sa mère dans la cuisine, il comptait en profiter pour lui dire deux mots.

— Ça va maman ?

— Oui Christophe, ça va.

Elle lui souriait. Il la laissa parler.

— J’ai un peu discuté avec Clémence. Tu sais, cela m’a permis de réfléchir à comment je te vois mon fils. Et je crois qu’elle te fait un bien fou. Elle sait ce qu’elle veut… Et elle ne veut que ton bonheur si je l’ai bien comprise.

— Et toi ?

— Moi, je ne veux aussi que ton bonheur Christophe, et pour ça, je voudrais qu’on parle un jour de Sophie.

Christophe s’assombrit

— Pourquoi maman, c’est fini ce temps-là.

— Oui, je le sais, mais j’aimerais te parler de moi, de ce que je ressens encore par rapport à ce moment. Mais retournons à table, on en parlera à un autre moment.

Ils ramenèrent des raviers individuels remplis de mousse au chocolat. Clémence y goûta et la trouva tout à fait correcte, mais elle préférait la sienne. Au vu des clins d’œil et du sourire que lui fit Christophe, elle comprit qu’il maintenait son jugement par rapport à sa recette, lui aussi. Elle sourit.

Ils discutèrent encore un peu, tous ensembles, puis Christophe indiqua qu’il allait remonter à son étage avec Clémence qui devait préparer son retour à Bruxelles.


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