Abordage
de
Bouvaise
La langue telle une vague submergea le petit rocher de chair et s’échoua sur le sable blanc, puis s’en allant elle évita le récif pour laisser déferler une nouvelle vague plus forte qui le recouvrit entièrement. Les rouleaux qui se succédaient en frottant l’un contre l’autre ces deux éléments de jouissance annonçaient la marée montante.
Plus bas au niveau de la mer, la chaloupe percée en son centre cherchait un mat ou s’accrocher pour ne pas sombrer. Elle se remplissait progressivement de ce liquide, prête à se laisser dériver, espérant que les vagues près du rocher viendraient la soulever et l’emmener sur les rivages du plaisir. On entendit comme seules les sirènes savent le faire, les sons enchanteurs sortant de sa bouche. Ils se faisaient de plus en plus courts, de plus en plus nombreux, transportant la promesse d’un orage de feu. Ils se faisaient cris à mesure que les vagues œuvraient sur les petites tours pointées vers le ciel.
Les yeux fermés, elle se laissait emporter par les divines sonorités qui caressaient ses oreilles. Les donjons, portes d’entrée de sa citadelle blanche, restaient droits et ferme sous l’attaque de la langue, donnant tout, avant de succomber à l’envahisseur. Derrière, les champs couverts de fleurs blanches, partagés entre désirs et impatience attendaient la pluie déferlante qui inonderait de plaisir ces plaines fertiles à l’amour. La bataille était rude entre les deux corps, chacun voulant profiter de l’autre le plus longtemps, savourer ce moment. Cette langue montait sans cesse au combat, s’accrochant aux parois escarpées des tourelles, pour y voler les trésors qui combleraient son appétit de soldat.
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