Depuis peu, j'aime une inconnue. C'est une femme que je crois connaître, qui ne me connait pas. Elle existe, cela est sûr, il serait grave que je me trompe là-dessus. Mais c'est au sujet de mon verbe « aimer » que je me pose des questions.

Elle existe cette femme. Je l'ai vue souvent, l'ai touchée quelques fois. Je lui parle quand je veux, car elle ne m'est pas inaccessible.

Quand je la vois, quand je lui parle, je ressens cette chose. Ce sentiment confortable qui entoure mon cœur de coussins chauds, et endorphine chacun de mes membres. Mais pourquoi ?

Jamais je n'ai eu de conversation sérieuse avec elle. En aucun cas, elle et moi avons des vies compatibles. Mais son visage me hante. Je le vois, son minois, sans cesse, dans mes rêves, et ces derniers ne cessent de me narguer, en me montrant une vie où elle est dans mes bras, où je pose des mots sur le confort qu'elle me donne ; je t'aime.

Aujourd'hui, je suis mal. Mal car je sais que tout cela n'est que folie. Elle ne me connait qu'à peine, et c'est idem. Elle agit en femme forte, battante, et tout cela elle le montre très vite par sa voix. Mais je crois qu'au fond de moi, mes sens ne veulent croire à cette personnalité. Mon âme me guide vers cette femme en petite fille, plus accessible, moins fermée, et avec ses fragilités avouées. Est-ce cela qui m'attire ? Si c'est le cas, je ne me trouve pas sain d'esprit.

Autre chose entre en jeu, j'ai l'impression qu'elle m'aime sans me connaitre également. Quand nous nous regardons, une espèce de magie opère, et c'est comme si quelque chose était à faire.

Un jour peut-être, ces pensées aboutiront à quelque chose de palpable. En attendant, j'attends. J'attends je ne sais quoi, rien sûrement. Un jour peut-être, elle sera accessible. Un jour peut-être, nous tenterons le diable, et notre union. En attendant, j'essaie de connaître la femme que j'aime, mais que je ne connais pas, qui ne me connait pas. En attendant, je la porte dans mes rêves, car c'est ce que j'ai de plus concret. En attendant, je l'attends.