Les vagues venaient dans ce golfe désert se reposer du large et de leurs lointaines errances.

Elles couvraient mollement d'écume blanche, d’entrelacs bien tendres, d'étranges arabesques, une plage de sable roux, où la brise appuyait leurs baisers humides du souffle cadencé d'une mer presque assoupie.

Étrange paysage, aridité splendide où la solitude atteint jusqu'à l'apothéose.

Ce golfe aux falaises mordorées comme la fourrure d'un fauve, sans arbre, sans buisson.

Pas un chant d'oiseau, pas un parfum de fleurs, aucun bruit de ramure.

Pas un souffle de vent ! Rien ! Pas même un frémissement, pas même le trillement d'une cigale, l'adieu d'une hirondelle de mer, la caresse d'une aile !

Mais, parmi ce désert minéral, s'écoule une source cachée, un mince filet d'eau qui, sans murmure aucun, disparaît dans la crevasse ombreuse d'une falaise abrupte.
La nuit était venue, une de ces nuits fortunées où naissent les étoiles.

Où le firmament d'un bleu sombre étincelle en de milliers d'éclats.

Ainsi, la vue s’arrêtait au milieu du golfe, où à quelque encablures... une galère avec sa forme basse, allongée et tendue.

Avec son franc-bord au ras de l’eau, sans aucun mâts ni voiles, ressemblait à quelque monstre ancien sur la mer endormie.

Les quatre vingts dix avirons de quarante pieds de longueur qui, de chaque côté, se déployaient et se soulevaient en cadence, semblaient autant de pattes d'un énorme scolopendre égaré sur l’eau sombre s'en allant rampant vers la berge.

Chaque coup de rames se sillonnaient de lueurs phosphorescentes.

Dans le ciel, dans l'air et sur les flots, régnait ce calme profond qui précède le sommeil.

Durant le jour, c’eût été d'autres bruits, ceux des cris, des coups, des commandements.

Mais à cette heure-ci de la nuit, et pour le repos du Pacha, sur cette mer ainsi tranquille, la cadence des palades (coups de rames) était donc plus lente et le rythme ralenti.

( Bon je pourrai continuer pendant des plombes mais je crois que j'ai fait le taf.

Bordel va falloir que j'ajoute 400 mots pour faire mon quota.)