22h35

Il est tard, je suis dans le bus. Je regarde en face de moi, affalée sur son siège, Papillon dort. Un soudain frisson me parcoure l'échine.

• Milia, murmurais-je.
• Oui ?
• J'ai un mauvais présentiment.
• Moi aussi, rajoute Vous.
• C'est normal...

Je relève la tête. Une ombre terrifiante se tient devant moi. Sa voix semblent buguer, à la manière d'une vieille télévision.

• Qui es-tu ?
• Exactement...
• Je ne comprends pas...
• Je suis Tu. Vous est tout ce qui te plaît et je suis tes peurs. Bien que les deux peuvent être liés...

Je me force à ne pas briser le contact visuel.

• Tu cherches à résister ?
• Que me veux-tu ?
• T'embêter, te faire peur, gagner sur ta confiance.
• Et que comptes-tu faire face à ça ?

Il sourit. Je n'aime pas son sourire. Son apparence change, il prend une forme humanoïde, semblable à un jeune homme. Je le reconnais dès que ses yeux glaces me fixent.

• Retires immédiatement cette apparence.
• Uhm... Non.
• Ce n'est pas une question.
• Non quand même.
• Tu n'es pas lui.
• Mais je peux faire tout ce qu'il ne te fera jamais.
• Non.

Il s'approche de moi. Je fais de mon mieux pour ne pas trembler. Il me relève le menton.

• Je pourrais t'offrir l'amour, la facilité...
• Tu n'es pas lui.

Son sourire disparaît.

• Et pourquoi ?
• Ses yeux fondent, les tiens restent de glace. Relâche moi.

Il semble énerver et me serre plus fort. Mais il l'a retire vite, avec douleur.

• Merci Milia, dis-je. J'ai appris à utiliser mes pouvoirs. Ses pouvoirs.
• Espèce de garce.
• Tu vas la laisser en paix !

Vous se tient devant moi.

• C'est mon ami, connard !

Tu capitule. Il commence à redevenir fumer et disparaître.

• On se reverra, M...

Un moment de silence. Je me tourne vers Papillon :

• Réveilles-toi, c'est notre arrêt.