La nuit noire glacée règne en maître et sans vie…

La lune à demi morte est de cendres.

Aucune étoile n’est invitée à ce sinistre décor.

Fin d’une nuit sans âme…

L’Aube, déjà moribonde, crache quelques lueurs bleutées, de sa plume au sang d’encre.

Paradis noir condamné pour les exilés, tempêtes et vents pestilentiels sont annoncés…

Les ombres des trépassés ondulent au loin, lugubres, découpant l’horizon,

d’une danse macabre prisonniers de leurs tourments, leurs âmes perdues et damnées dans la Géhenne, du feu qui ne s’éteint jamais…

Le royaume est silencieux, des volutes de fumée épaisses et sombres arrivent de la tour d’un château presque en ruine se profilant à l’horizon où un groupe de sordides créatures a élu domicile… L’air est lourd d’arbres morts brulés par l’acide et le souffre.

L’ange noir est penché dominant de sa hauteur les sept royaumes qui s’étendent à perte de vue ou il règne en maitre…

Ses immenses ailes dressées et majestueuses encerclent son corps puissant et fier.

Son regard d’ébène est fixé sur le royaume des morts.

Son âme, un diamant noir aux couleurs des ténèbres,

S’échappe et revient prisonnière sans fin du prince des enfers,

brille de ses rayons mauvais sous la lune et l’aube effrayées

qui préfèrent fermer les yeux que d’assister,

terrifiées, à cette vérité…

O jamais pourtant ! l’espoir d’une vie meilleure ne vient hanter

l’armée de ces anges rebelles et guerriers,

qu’un mauvais choix a condamnés pour l’éternité.

L’ange s’envole et déploie dans la nuit, grise couleur de boue, sa funeste présence accompagnée de la mort fidèle à ses côtés, vers les enfers ou l’on peut

maintenant entendre les cris et les plaintes des suppliciés.

La lune, la demi-morte s’est tout à coup cachée derrière un petit nuage blême.

Elle attend le crépuscule qui lui tend la main pour ouvrir avec elle le bal de la nuit sans fin…

On devine plus loin, venant des marais et des chemins sinueux et ayant traversé les sept murailles aux portes successives du monde des morts, une armée de guerriers ailée, terrible, infernale, et bruyante

qui avance en ligne droite et serrée vers le cœur des enfers, traversant les brumes profondes et pénétrantes de cet endroit maudit.

La nuit au sang noir, qui toujours présente s’est renforcée… envahie lentement de présences fantomatiques, de démons et de bêtes monstrueuses et difformes peinant à marcher, s’ouvre vers un ciel de soufre et de feu ou trône l’ange déchu royal et malveillant sous une pluie de cendres.

Des enfers brulants aux enfers glacés, s’avance Ereshkigal, Déesse des ténèbres et Reine des morts, venue du bas-astral assister à la damnation des réprouvés…

Des sorcières aux sortilèges maléfiques déchainées sortant des limbes complètent ce terrifiant cortège…