un incipit
Petit aparté : J'étais tellement enthousiaste à l'idée de relever le défi que j'ai voulu tenter ma chance. Néanmoins, je crois que j'ai finalement échoué (une fois encore mon imagination s'est beaucoup trop emballée)
Plutôt que de jeter le texte à la poubelle, j'ai quand même voulu vous le partager
(Oui je sais que la consigne était "incipit insipide" et oui je sais on était censé écrire une seule phrase, mais comme vous pouvez le voir, les règles ne sont pas faites pour moi :) )
***
Eléonore claquait ses petits talons noirs dans la Rue Principale. Elle marchait depuis suffisamment longtemps pour presque regretter d'avoir mis des talons, mais pas assez pour s’en plaindre. Elle aimait la stature gracile que lui octroyait la robe de chez Chanel, le seul habit potable de sa penderie. En général, lorsqu'elle souhaitait se rendre à l’extérieur et qu’il faisait soleil, il fallait qu’elle tire ce délicieux tissu hors du placard. Son abdomen en frétillait à chaque fois. Voilà, pour quelle raison elle avait enfilé des talons ce matin-là, de 8 centimètres exactement. Ainsi, Eléonore pouvait atteindre les 175 centimètres qu’elle désirait tant. En passant devant les vitres des boutiques, elle contemplait sa silhouette élégante, presque irréelle mais tellement satisfaisante. Soudain, une goutte d'eau chuta sur son bras, puis une deuxième. Sourcils froncés, elle fixa le ciel désormais empli de nuages. Elle se mordit la lèvre, frustrée par le changement météorologique brutal, chose qui n’était pas prévue. Eléonore détestait ce qui n’était pas prévu, et la pluie s’intensifiait. Vite, vite, vite, il ne fallait pas qu’elle trempe sa robe. Le premier refuge qu'elle aperçut était un abribus. Elle fut forcée de s'en contenter. Tendu comme un pic, mains croisées sur le jupon, elle attendait que la pluie cesse. Elle attendrait au moins trois heures et la foule de vie avait déjà étiré les parapluies ou s'était abritée à l'intérieur des voitures. Dans ce genre de moment, la véritable condition d’Eléonore apparaissait comme une évidence : elle n’avait même pas assez de monnaie pour se payer un ticket de bus.
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