Mémoire de Solitude

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(J'ai écrit ce texte, il y a de cela 10 ans, j'avais 16 ans. Ce texte sera forcément un peu décousu. Merci à ceux qui le liront)

La solitude, celle qui t'empoisonne, s'infiltre dans tes veines, jusqu'aux artères de ton cœur, et compresse les valves de ton palpitant. C'est simple, elle te nargue à chaque fois qu'elle en a l'occasion. Elle se caractérise par un intolérable gouffre, démarrant seulement par un trou, aussi petit soit-il au sein de tes entrailles. Il est minuscule au début, comme si on avait percé ton enveloppe cardiaque avec une fine aiguille. C'est bref. Une seconde pas plus. La douleur est vive sur le moment. Les tranquillisants sont, à cet instant-là le remède de cette souffrance superficielle, reflet évident de ton narcissisme gonflé qui refuse de tolérer l'absence. Celui-ci, alors disparaît aussi vite qu'il est apparu. La vie quotidienne reprend là ou elle s'était arrêtée. Seulement la mémoire du cœur, est celle qui te rappelle que tu es malade, malade d'amour, malade de vivre, malade d'être. Cette fois ci, c'est un poignard qui transperce ton palpitant et agrandit la plaie. Ceci n'est que le commencement. Ce minuscule trou s'écarte à en devenir une crevasse. La douleur s'intensifie, en partant du haut de ta poitrine jusqu'à se creuser dans ton estomac, et elle est constante, sans interruption. Effroyable. C'est comme si un homme retenait dans sa pleine main à la fois, ton cœur, tes poumons et ton estomac, serrant de toutes ses forces, les tordant et près à te les arracher à tout moment. C'est atroce et bien trop dur à supporter. Quel soin est alors envisageable à propos de ce mal qui déferle ton âme ?

Néant. Tristesse. Amertume. Blessure. Peur. Tourment. Déchirure.

Vous savez la vie commence assez bien au début, on naît, on s'éveille, on n'a conscience d'aucune difficulté quelle qu'elle soit, on profite juste un maximum du moment présent, on rit, enthousiaste à l'idée de découvrir ce que celle ci peut nous apporter. La famille est là, nous protège de tout, nous offre de l'amour à en perdre haleine, on se sent bien.

Puis, on grandit

et tout s'écroule.

On nous ne sensibilise jamais sur ce que la vie peut nous faire perdre douloureusement, seulement sur ce qu'elle peut nous faire gagner en espoir. C'est évident, pourquoi nous sensibiliser aux bons côtés de ce que nous vivrons et pas le contraire ? Les humains sont lâches. Ils n'expriment que ce qu'ils sont heureux de confier, de nous transmettre, pour le reste, le silence est notre plus grand confident. Parce que la souffrance ne se dit pas, ne s'explique pas, elle se vit et c'est là, à ce moment précis qu'on comprend. Peu importe l'âge que nous avons, peu importe l'impact de la douleur. Chaque vécu compte, aucun n'est laissé pour compte. La douleur de l'absence se préoccuppe de chaque être avec la promesse de noiricir notre âme avec le plus de précisions possible.

Dans ma famille nous étions tous très nombreux et surtout très unis. Je me souviens de ces nombreux rassemblements au sein de la demeure de mon oncle. Le rire cristallin de ma grand mère, les discussions houleuses de mes grandes tantes, la chaleur du barbecue, le craquèlement du charbon sous la voûte en pierre, les interminables conversations sur le sport et la politique de mes cousins, puis enfin l'immense jardin fleuri dont couvrait au font un potager. Nous adorions ma sœur et moi nous divertir avec la complicité de mes tantes et ma mère.
Mon grand-père, figure emblématique et autoritaire de la famille était l'essence même de l'équilibre famillaile, équilibre finalement précaire parce qu'elle dépendait d'une seule et unique personne. Un pilier soutenant l'intégralité de la bâtisse dont l'effondrement paraissait inévitable lorsque celui-ci disparût

C'est arrivé, comme on embrasse la mort sans la reconnaître, comme quand l'oiseau funeste dépose ses œufs devant votre porte, une cadeau empoisonné dont il faut gérer les dommages engendrés.

Le désastre.

Grandir est bien trop dur. Mûrir est bien trop compliqué, surtout lorsque qu'aucun moyen ne nous a été communiqué à propos de la manière d'agir et de l'être. Celui qui s'est élevé trop rapidement par la force de la vie en paye forcément le prix à un moment donné. Un prix se nommant Absence et naissance de Solitude.

La violence, la terreur, l'ignominie absence de tous m'ont profondément bouleversée et changée à jamais. Dans ce tourbillon anesthsiant toutes émotions positives, je me suis relevée et j'ai appris. Elles m'ont enseignées à essuyer les chocs de la vie avec rage et espoir.

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