La faiblesse des pauvres

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Une journée difficile commence pour Souleymane. Encore Aujourd’hui, il doit aller à l’école sans rien manger. Il avait bien fouillé toutes les marmites et casseroles de la cuisine. Plus rien, ils avaient sans doute tout mangé la nuit dernière. Mais à qui peut-il bien en vouloir ? Sa mère ? Elle se débats tous les jours pour que sa petite famille ne passe pas la nuit le ventre vide. Son père ? Il passe plus de temps à l’usine qu’à la maison pour un revenu mensuel merdique de cinquante mille franc. Dans ce pays, l’avidité de l’argent a supplanté l’empathie et la reconnaissance du travail bien fait. Les pauvres sont obligés de travailler pour des miettes. D’aucuns diront qu’ils ne sont pas obligés mais lorsque le travail ne court pas les rues et que tu as des bouches à nourrir, tu dois faire ce qu’il faut quitte à y laisser ton honneur. Souleymane savait que chaque matin lorsque son père quittait la maison familiale pour l’usine, il faisait ce qu’il fallait. Quoiqu’il en soit, il faut toujours garder espoir. L’espoir c’est ce qui nous reste lorsqu’on est dans le trou le plus profond. Ce n’est surtout pas une farce quand on dit que l’espoir fait vivre.

Ç’est donc le ventre vide que Souleymane prit la route de l’école. Il devait accélérer le pas, il avait cinq kilomètres de marche devant lui. Sur les routes arides d’une Afrique en agonie, le jeune homme marchait. Grand rêveur, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer un avenir prometteur. Un avenir où il construirait une villa de sept pièces pour ces parents. Sa mère n’aurait plus besoin de se plier en quatre pour trouver de quoi à cuisiner le soir et son père ne serait plus obligé de vivre dans une usine. Dans cette vie, lorsque tu nais dans la pauvreté, tu dois travailler et rêver deux fois plus car l’espoir s’estompe là où le rêve s’évanouit. Et sans espoir, pourquoi travailler ? Souleymane savait qu’il devait toujours rêver afin de garder l’espoir d’un lendemain meilleur.

Il arriva à l’école, fatigué et affamé, après une heure de marche environ. Sa tenue était trempée de sueur et ses pieds était couverts de poussière qu’il avait ramassée le long de la route. Chaque jour lorsqu’il arrivait à l’école, il se lavait les pied à l’une des pompes de l’école avant de se rendre en classe. Les professeurs se succédaient dans la classe de troisième trois. Il faut dire que Souleymane était un élève brillant. Depuis son entrée en classe de sixième dans ce lycée, il était toujours parmi les meilleurs de sa classe. L’année dernière d’ailleurs il a été le premier dans toutes les matières sauf en EPS. Plus qu’un cours et c’était la fin de la journée, le cours de mathématiques. Souleymane adorait les mathématiques. D’ailleurs il aimerait faire la seconde C l’année prochaine. Le professeur arriva et commença son cours. A la fin il divisa la classe en groupe de deux. Chaque groupe devait faire la fiche de TD sur le développement et la factorisation. Le rendu serait alors corrigé par le professeur et constituerait une note.

- Et pour le dernier groupe, Souleymane tu te mettra avec Isaac. Lança le professeur.

Le jeune écolier n’était pas content car il n’aimait pas particulièrement Isaac. Il le trouvait Arrogant et irrespectueux. Sans doute parce qu’il venait d’une famille riche. Il venait à moto à l’école et était toujours tiré à quatre épingles. Il se permettait même de répondre aux professeurs lorsque ceux-ci parlaient. L’argent fait pousser des ailes se disait Souleymane. Mais bon, ils sont dans le même binôme et il faut faire avec. De toute les façons, on ne choisit pas avec qui travailler dans le monde professionnel. Vaux mieux apprendre maintenant à gérer une telle situation que dans une dizaine d’année.

Après le cours, le binôme se rencontra devant la classe pour définir la manière de travailler. Finalement, il fut convenu de se retrouver à l’école le weekend pour travailler. Isaac avait assuré qu’il sera là mais Souleymane ne le croyait pas une seconde. Il se disait qu’il se taperait tout le devoir tout seul parce que ce garçon en face de lui n’était pas le genre à se poser une seconde pour réviser. Au moment de se séparer, Isaac lui demanda où il habitait.

- Dans le quartier Ago, non loin du grand marché. Répondu Souleymane de manière désintéressée.

- Mais je n’habite pas loin de là ! s’étonna Isaac.

- Je te dépose ? poursuivit-il.

Souleymane hésitait un peu. Il n’avait pas envie qu’on sache où il habitait pour ne pas avoir à subir les railleries des gens car sa maison n’était pas des plus belles. De plus les personnes comme lui ne fréquentait pas les gens comme Isaac. Ils n’ont rien en commun. Mais il finit par céder face à la persévérance de celui-ci. Il s’est même laissé convaincre de faire le devoir de maison chez son binôme. C’était ça ou le faire chez lui, autant dire que le choix était simple.

Une fois dans le quartier Ago, Souleymane demanda à continuer à pied. Il expliqua que sa maison n’était plus loin. Isaac qui avait prévu déposer son binôme jusque chez lui ne comprenait pas cette demande. Ils se séparèrent et chacun continua son chemin.

Le samedi arriva et Souleymane avait rendez-vous chez Isaac pour leur devoir de maison. Il était prévu qu’il se retrouve à dix heures devant l’église évangélique non loin du grand marché. Isaac était en retard d’une bonne demi-heure.

- Désolé pour le retard. J’ai dormi tard hier, j’ai eu des difficultés à me réveiller ce matin.

- Pas de soucis, répliqua Souleymane.

Après quelques minutes de marches dans les ruelles du quartier Ago, ils se retrouvèrent devant le portail d’Isaac. Le regard de Souleymane s’émerveillait devant la splendeur de cette cour commune. C'était une cour commune mais pas comme on en trouve dans les quartiers précaires. Les murs extérieurs de la clôture étaient d’une couleur jaune or. Sans doute pour qu’on puisse la contempler même de loin. À l’intérieur, on apercevait plusieurs maisons. Chaque maison avait sa propre clôture pour préserver son intimité. Il y en avait de toutes les dimensions, des petites et des grandes maisons. On en déduisait par la longueur de leurs clôtures.

Isaac vivait dans une maison pas très grande mais forte luxueuse. C’était une maison à deux pièces, un salon et une chambre. Les murs du salon étaient peints en blanc. Dès qu’on franchit la porte, on pouvait apercevoir un grand écran plat fixé au mur à sa gauche. Un canapé et une table basse occupait le cœur de la pièce. Derrière le canapé était installée une table à manger.

- Installe-toi sur la table là-bas, je vais chercher mes affaires, lui proposa son hôte.

Souleymane était émerveillé face à la beauté d’une telle maison. Ça n’avait rien avoir avec chez lui.

- Vous possédez une belle maison dis donc ! Et tes parents, ils sont sortis ? lança-t-il à Isaac qui était revenu avec ses livres et ses cahiers.

- Mes parents ? je vis seul ici. Répond Isaac tout en esquissant un petit sourire.

- Tout seul dans une telle maison ? Tu es le fils du président de la République ou quoi ?

Les deux garçons éclatèrent de rire.

- Allez, on travaille ? J’aurai certainement une bonne note grâce à toi Souleymane.

Ils se mirent à étudier pendant deux heures environs. Souleymane était agréablement surpris par son binôme. Il ne s’imaginait pas qu’il serait aussi impliqué dans le travail. Certes il n’avait pas un bon niveau en mathématiques mais avait l’air de vouloir comprendre l’exercice. Il n’était pas le Isaac malpoli qu’il voyait en classe. Il semblait fort aimable et respectueux. Une fois leurs exercices, Souleymane pris congé d’Isaac. Il devait aller aider sa mère à tenir son stand de vente au marché.

Le vendredi matin, les deux garçons se retrouvent en classe. C’était le dernier jour ouvré de la semaine et on ressentait cela grâce à l’ambiance joyeuse de l’école. La journée du vendredi est très souvent synonyme de distraction pour les élèves. Souvent, Ceux-ci vont même jusqu’à négocier avec les enseignants pour finir plus tôt. Certains enseignants comme monsieur Tanoh ne se laissait pas embobiner par les élèves. Il lui arrive même de grignoter quelques minutes lorsque sa séance de cours était terminée au grand mécontentement de ces élèves. Il tenta le coup ce vendredi là mais s’est heurté sur un Isaac mécontent qui n’a pas manqué de lui rappeler qu’il était l’heure.

- Tu ferais mieux de te concentrer sur le cours au lieu de l’heure, répondit le professeur, furieux.

Le jeune garçon éclata de rage et se mit à crier sur son professeur comme une mère gronde son enfant. Il lui fait savoir que son cours n’a aucune importance et qu’il ne l’intimidait pas. Après un échange de quelques propos injurieux entre enseignant et élève dans la classe qui restait toute calme, monsieur Tanoh encore plus furieux, se leva, ramassa ses affaires et sorti tout en disant qu’il ne voulait plus voir Isaac à l’un de ses cours. Souleymane ne comprenait pas comment le garçon qui avait l’air si aimable et respectueux la veille pouvait se comporter ainsi. Ce n’est pas une manière de parler à son enseignant peu importe la situation. Dès la sortie du professeur de Français, tous les élèves se précipitaient vers la sortie. Souleymane, se rapprocha de Isaac afin de lui demander des comptes.

- Pourquoi tu lui à parler ainsi ? c’est le professeur après tout.

- Qu’il se comporte comme tel alors, répondu calmement Isaac.

Il poursuivit :

- Tu sais Souleymane, les gens comme M. Tanoh se servent de leurs statuts pour piétiner les gens comme toi et moi. Et il ne faut pas se laisser faire.

- Toi et moi ? demanda Souleymane avec un petit sourire désapprobateur.

- Oui

- Toi tu peux te permettre de lui parler ainsi, pas moi. On n’a pas la même situation financière. Moi je ne peux pas me permettre de me faire renvoyer. Toi tes parents te trouveront une école privée très chic si tu te faisais renvoyer.

- Toi et moi on se ressemble plus que tu ne le crois. Je connais ton histoire tu sais.

- Ah bon ?

- Hier, j’ai fait tes éloges à un ami, Zoumana. Et il se trouve qu’il te connait. Ses parents habitent non loin de ta maison. Tu devrais le connaitre, il se fait appeler « Zoum le milliardaire ».

- Oui je le connais, tu traines avec ce gars-là ? Il a une réputation de voleur. S’étonna Souleymane.

« Zoum le milliardaire » était un garçon que Souleymane connaissait. Plus jeune, il jouait ensemble. Mais peu de temps après leur entrée au collège, Zoumana avait commencé à avoir un comportement étrange. Il tenait tête à ses pauvres parents lorsque ceux-ci lui parlaient. La situation ne s’arrangeait pas avec le temps, on le surprenait souvent avec des sommes d’argent colossale que les enfants de son âge ne pourraient jamais avoir, que même ses parents ne sauraient avoir après un an de travail. C’est ainsi que les parents de Souleymane lui interdit de trainer avec Zoumana. Ils ne voulaient pas que leur enfant ait un voleur pour modèle. Zoumana finit par quitter la maison familiale et plus personne ne sait ce qu’il était devenu. Même ces parents étaient dans l’ignorance.

- Peu importe sa réputation, le plus important c’est ce qu’il m’a dit sur toi. Il m’a dit que tes parents étaient très pauvres. Souvent il arrive que vous n’ayez rien à manger à la maison. Je savais que tu ne venais pas d’une famille aisée et que tu marchais des kilomètres pour venir à l’école tous les jours mais je ne pensais pas que c’était jusqu’à ce point.

Souleymane restait planté là sans rien dire. Il était animé par un sentiment de tristesse mais en même temps de honte. Mais Isaac poursuivit.

- Comme je te l’ai dit, on se ressemble plus que tu ne le crois. Passe me voir demain à la maison, je te raconterais mon histoire et peut-être je pourrai t’aider.

- Je ne crois pas que tu puisses m’aider. Faut que j’y aille. Répondit Souleymane

Isaac proposa de le déposer mais le jeune homme refusa et préférait rentrer à pied. Durant le trajet retourne, il ne cessait de repenser à la conversation qu’il avait eu avec Isaac. Que pouvaient-ils bien avoir en communs ? Lui il vivait dans une maison à une chambre et un salon. Disons même qu’il vivait dans un salon parce que lorsqu’il rentrait dans la chambre, c’était pour s’habiller et ressortir car c’était la chambre de ses parents. Que pouvait-il avoir en commun avec quelqu’un qui possédait une maison semblable à la sienne avec même une douche et une cuisine à l’intérieure. Lui sa cuisine et sa douche est à l’extérieure, et Dieu seul sait comment prendre une douche est pénible pendant l’harmattan. Souleymane était perplexe. Il arriva à la maison après cinq kilomètres de monologue et d’introspection qui ont débouché sur la décision selon laquelle il devait rester loin d’Isaac. Ce jeune homme n’est pas fréquentable ce disait -il. D’ailleurs, personne ne saurait trainer avec Zoumana et être fréquentable. Aussitôt qu’il franchit le pas de la porte de la maison qu’il entendit des sanglots provenant de la chambre, c’était sa mère. Il se précipita vers elle.

- Qu’est qu’il y a maman ? demanda-t-il tout paniqué.

C’était la première fois qu’il voyait sa mère dans un tel état.

- C’est toi Souley ? ce n’est rien mon fils … ce n’est rien.

- Ce n’est rien et tu pleures ? Dis-moi maman, un malheur est arrivé ?

- Je pense à la situation dans laquelle nous somme. Penses-tu que c’est une vie que nous menons ? Manger à peine tous les jours, pas d’électricité, pas d’argent, rien… Elle éclata en sanglots.

- Nous sortirons de cette situation par la grâce de Dieu.

- Dieu… Crois-tu vraiment qu’il existe ? Moi je pense que s’il existe, nous devons être ennemies.

Le regard dans le vide, comme s’il faisait un duel de regard avec les esprits ancestraux, elle poursuivit.

- Tu sais Souley, Hier, avec ton père nous avons discuté et nous pensons que tu devrais arrêter les études cette année après le brevet. Tu pourrais passer le concours de la police ou devenir instituteur par exemple ?

Le garçon restait muet. Mine de rien il comprenait. Ses parents se pliaient en quatre pour payer ses cours depuis sa classe du CP1. Et Dieu seul sait ce que cela leur coutait. Après le BEPC, les frais d’inscriptions deviendront plus chers. Souleymane sorti de la pièce sans dire le moindre mot ou même laisser transparaitre le moindre sentiment. Il pensa à Isaac et la discussion qu’ils avaient eu. Il avait bien envie de connaitre l’histoire de celui-ci. Cela l’aiderait sans doute à savoir en quoi ils se ressembles et s’il y avait une issue à cette vie.

Le lendemain matin, Souleymane alla voir son ami. Il avait besoin de réponses. Ce jour-là lorsqu’il arriva, Isaac était en compagnie d’une ravissante jeune fille. Elle semblait un peu plus âgée que lui. Lorsque celui-ci le reçu et lui donna place, il demanda à la jeune fille de rentrer chez elle. Elle obéit avec un air un peu agacé. Souleymane se demandait était-ce mais ne broncha pas. Après tout il n’était pas là pour ça. Après les salutations et les civilités. Souleymane pris la parole et demanda :

- Hier tu m’as dit qu’on se ressemblait. Toi et moi connaissons apparemment ma situation de vie. Ton affirmation me laisse perplexe.

Isaac se leva, se dirigea vers le réfrigérateur pour se servir un jus de fruit et revint s’asseoir. Le ton de sa voix devient tout à coup mélancolique.

- Ton histoire m’a touché. Je suis d’une famille pauvre, aussi pauvre que la tienne. Mon père est un alcoolique, il dépense tout ce qu’il gagne en alcool. Il bat ma mère et lui prend tout son argent. Avec ma mère on passait des nuits dans la faim parce qu’on n’avait rien à manger. La vie étant ce qu’elle est, un soir alors que mon père rentra ivre à la maison, il tabassa ma mère jusqu’à ce qu’elle perdre connaissance. En rentra de l’école, je trouvai ma mère dans une marre de sang avec mon père ivre mort dans la chambre. C’était trop tard, elle n’a pas survécu. Je me suis alors retrouvé dans la rue. J’ai été recueilli par Zoumana qui m’a pris sous son aile et qui m’a hébergé et nourri jusqu’à ce que je puisse me prendre en charge.

- Vraiment désolé pour tout ça. Aucun enfant ne mérite de vivre ce que tu as vécu. Répondu Souleymane, compatissant.

- Mais comment a tu fais pour te prendre en charge, jusqu’à vivre dans une telle maison ? poursuit-il.

- Tu sais quand la vie est pingre avec toi comme elle l’a été avec nous, tu n’as pas le choix. Tu te dois de survivre par tous les moyens. Zoumana m’a acheté un téléphone dans lequel il a installé le logiciel Facebook. C’est comme ça je me fais de l’argent.

Souleymane était perplexe. Il demanda à Isaac de lui en dire plus. Celui-ci lui expliqua que le but était de se créer un compte et de se faire passer sur une fille mais pas n’importe laquelle. Il fallait se faire passer pour une fille très belle. La plus belle qu’on puisse trouver. On postait de très belles photos. Une fille très belle attire forcément de riche courtisant et un homme amoureux est un homme faible. Isaac expliqua qu’il fallait avoir le verbe pour discuter avec ces hommes et leurs soutirer de l’argent.

- Mais c’est de la cybercriminalité ! s’exclama Souleymane.

- Non ça s’appelle survivre.

- Ecoute, sans ça je serai encore dans la rue, en prison ou six pieds sous terre. Comme je te l’ai dit, j’ai appris ton histoire, elle m’a touché, du coup j’ai voulu te venir en aide.

- Mais c’est du broutage Isaac, je ne pourrai pas faire ça.

- Je te tends une perche, le jour tu voudra survivre ma porte te reste toujours ouverte.

Souleymane était sous le choc, il n’en croyait pas ses oreilles. Il partit sans même demander la route. Isaac tenta de lui donner de l’argent qu’il refusa de prendre.

Les jours se succédaient et la situation de Souleymane n’allait pas en s’améliorant. Un soir, alors qu’il rentrait de l’école, il trouva son père juste devant la porte de la maison. Celui-ci était en larme avec un bout de papier à la main. Son père lui expliqua que ce matin-là, peu de temps après qu’il avait été parti à l’école, sa mère avec avait été évacuée d’urgence à l’hôpital générale de la ville. Elle avait eu un malaise lorsqu’elle s’apprêtait à aller au marché. Selon le diagnostic du médecin, elle avait urgemment besoin d’une opération chirurgicale dans les plus brefs délais qui s’élevait à huit-cent-cinquante-sept mille franc. En plus de cela, il avait presque des médicaments qu’il fallait acheter pour procéder au traitement en attendant l’opération. Le père de Souleymane éclata en sanglot.

- Cinquante mille franc, c’est ce que je gagne par mois. Comment je peux payer une opération à huit-cent-cinquante-sept mille franc ? ou même cette ordonnance de soixante-quinze mille franc ?

Souleymane éclata en sanglot. Il ne comprenait pas pourquoi le ciel s’acharnait sur lui. Il faillait que sa mère survive. Il repensa à l’offre que Isaac lui avait faite. Faillait il renoncer à ses principes et devenir un arnaqueur pour sauver la vie de sa mère ou s’accrocher à une vie qui jusque là se rit de lui ? Souleymane abandonna son père là et se mit à courir dans les rues du quartier Ago. Il se dirigeait vers la maison d’Isaac le cœur plein de chagrin et la tête pleine d’interrogations. A quelques mètres de la cour d’Isaac, il s'arrêta au milieu de la route, regardant les lumières de la maison d'Isaac scintiller au loin. Il pensait à tout ce que l'avenir pourrait lui offrir, tout ce qu'il pourrait perdre. Il inspira profondément, ferma les yeux, et fit son choix.

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