Chapitre 4 - La désillusion
Nous étions en classe et elle se trouvait assise juste derrière moi. J'étais en train d'écrire sur mon cahier lorsque je venais de sentir quelque chose heurter ma tête. Posant ma main là où ça m'avait touché, j'avais vu un stylo tomber sur le sol et je m'étais retourné vers elle en ne comprenant pas ce qui s'était passé. Je la voyais sourire et regarder ses potes au loin. Fière d'elle, elle se mettait à rigoler en me demandant ce que je lui voulais.
Je ne comprenais pas pourquoi elle agissait comme ça avec moi. Toute ma vie, j'avais toujours été gentille avec les autres. Visiblement, je l'avais trop été...
Je perdais mes moyens face à elle. À cause d'elle, le stress, l'angoisse et la peur ne me quittaient plus. Je la regardais du coin de l'oeil partout où elle se trouvait, que ce soit dans la cour, les couloirs, le réfectoire ou dans la classe pour la surveiller et me préparer au cas où elle viendrait vers moi.
Sur le chemin de la salle de sport, elle m'avait pris ma bouteille d'eau sans me le demander pour boire un peu et en avait même passé à certaines de ses amies. En arrivant, on allait dans les vestiaires pour se changer et je n'étais jamais à l'aise de le faire devant les autres. Comme technique, je mettais d'abord mon jogging sur mes genoux le temps que j'enlève mon jean pour me cacher et je faisais l'inverse pour enfiler ma tenue de sport.
À l'école, j'aimais bien faire du sport, mais je n'aimais pas les personnes avec qui je le faisais. Ayant une grosse poitrine, je détestais courir. Je savais que certaines filles me regarderaient et se moqueraient de la façon dont elle bougeait sous mon pull. Je ne me sentais jamais à ma place, j'avais toujours l'impression que tout le monde me jugeait.
Lors de la fin du cours de sport, je remettais mon jean et mon manteau avant de quitter les lieux pour rejoindre mon bus. J'avais pris l'habitude de prendre mon mp3 pour écouter ma musique durant le trajet et m'évader un peu, mais cette fois-ci, quelque chose m'en avait empêché.
Il n'était plus dans ma poche, quelqu'un me l'avait volé. J'étais sûre que c'était elle. Le lendemain, j'avais été voir les surveillants pour leur dire. Malheureusement, ils m'avaient répondu que c'était de ma faute et que je n'avais pas à ramener ce genre de choses avec moi à l'école...
Que ce soit eux ou la principale, personne n'était venu à mon aide. Toujours à penser que j'exagérais, qu'elle plaisantait seulement avec moi... Si seulement...
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