Chapitre 1

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Dans une salle d’interrogatoire étroite, baignée d’une lumière blafarde, Monsieur Williams est assis sur une chaise inconfortable. Ses mains tremblent légèrement face à l’inspecteur Rodriguez, qui le fixe intensément, cherchant à déceler la moindre trace de culpabilité. Il prend donc une profonde inspiration puis déclare d’une voix ferme :

- Je vous assure, monsieur l’inspecteur, je n’ai rien à voir avec ce meurtre.

- Nous voudrions avoir confiance en vous, Monsieur Williams, mais il est difficile de ne pas trouver votre version des faits peu crédible.

- Écoutez, dit-il d’une voix entrecoupée, c’est un complot, une machination. Tout a été orchestré pour me piéger. Je suis victime d’une injustice flagrante !

- Vous prétendez être la cible d’un coup monté ? Vous affirmez être la victime ?

- Je suis une victime mais pas autant..

- Pas autant que qui ? Pas autant qu’elle peut-être … ? Dit-il en lui présentant la photo du cadavre.

- Je vous en supplie… Croyez-moi. Elle était la meilleure amie de ma fille. Nous l’adorions tous. Je n’aurais jamais pu lui faire du mal.

L’inspecteur Rodriguez le fixe d’un regard intense et froid . D’une voix calme mais accusatrice, il énonce les faits troublants qui pèsent contre lui.

- La meilleure amie de votre fille, avec qui vous avez des relations intimes. De plus, nous avons découvert des empreintes de pas de vos chaussures ensanglantées dans la chambre, ainsi que votre arme à feu.

- Je vous en supplie, assurez-moi que ma femme et ma fille ne seront pas mises au courant. Je ne veux pas qu’elles en subissent les conséquences.

- S’il vous plaît, Monsieur William, envisagez de faire des aveux. Cela vous permettra d’économiser du temps et des frais juridiques. Pourriez-vous me raconter ce qui s’est passé cette nuit-là ?

- Encore ?

- Oui, encore Mr Williams ! Par exemple, pourriez-vous me dire où vous étiez le 28 septembre pendant la journée ?

- Je vous l’ai déjà répété mille fois. Le 28 septembre, j’étais au travail toute la journée.

- Et votre femme ?

- Cathy était à l’hôpital. Elle est médecin.

- Évidemment. Monsieur Williams, une nouvelle pour vous : votre femme et vos enfants sont en route. Elle a également quelques questions à vous poser. À quelle heure votre téléphone a-t-il sonné ?

- Vers 15h environ, la femme de ménage m’a prévenu en état de panique et m’a demandé de me rendre immédiatement à la villa.

- Et pourquoi ?

- Il y avait eu une intrusion .

                               **************

Le 28 septembre 2011, en début d’après-midi, Madame Spencer, la gouvernante de la Villa Williams, rentrait des courses. En s’approchant de la porte d’entrée, elle remarqua qu’elle était légèrement entrebâillée. Prise de panique, elle s’interrompit, se demandant si elle avait bien fermé la porte en partant, bien qu’elle fût convaincue de l’avoir fait. Son cœur battait fort, redoutant l’inconnu.

Elle alerta aussitôt Monsieur Williams, le propriétaire de la villa, de l’incident.

- Bonsoir, Monsieur Hector. Je m’excuse de vous déranger, mais en rentrant des courses, j’ai constaté que la porte principale de la villa était ouverte. Cela m’effraie vraiment, car je la ferme toujours d’habitude. Devrais-je appeler la police ou vous attendre avant d’agir ?

- Madame Spencer, je vous en prie, restez calme. Inutile d’appeler la police. Je serai là tout de suite !

- S’il vous plaît, dépêchez-vous, Monsieur ! Je vous en prie, ne tardez pas !

- Rentrez chez vous, madame. Je suis en route !

Effrayée, Madame Spencer s’éloigna rapidement de la Villa. Peu de temps après, Hector rentra chez lui et pénétra prudemment dans la maison. Tout semblait étrange, comme s’il y avait réellement eu une intrusion. Par réflexe, il dégaina son arme, monta à l’étage, et découvrit la porte de sa chambre grande ouverte. En y entrant, l’horreur le saisit, et son arme glissa de ses mains. Sur le lit gisait le corps sans vie de Nathalie Parker, la meilleure amie de sa fille.

- Non, non, non, c’est un cauchemar, je vais me réveiller. Je n’arrive pas à y croire ! Oh non ! Qu’est-ce qui s’est passé ?

S’approchant du corps, il remarqua des traces de sang au sol, laissant involontairement ses empreintes de chaussures. Pris de panique, il n’eut pas le courage de toucher le corps. S’asseyant au bord du lit, il prit son téléphone et appela son ami, Tony Hope.

- Tony ! Où es-tu ? S’il te plaît, dépêche-toi de venir ! J’ai besoin de toi ! C’est une affaire de vie ou de mort.

- Quoi ? Calme-toi, j’arrive !

20 minutes après…

Tony pénétra dans la chambre et découvrit son meilleur ami assis en pleurs, les vêtements en désordre, visiblement paniqué. Les traces de sang au sol ne lui échappèrent pas, mais il les évita habilement. Alors qu’il s’apprêtait à poser des questions, son ami le dirigea silencieusement vers le lit. La scène qui se dévoila lui serra le cœur, mêlant choc, tristesse, et panique. Il balbutia :

- Mais… mais… Mais non ! Qu’est-ce qui s’est passé ici ? Tu la connais, cette fille ?

- Nathalie, la meilleure amie de ma fille Emma, c’est elle…

- Comment se fait-il qu’elle soit morte dans ta chambre ?

- Tony, je ne sais pas ce qui s’est passé. Je suis arrivé récemment et je l’ai trouvée morte dans ma chambre. J’ai besoin de ton aide. Ma femme travaille et mes enfants sont au lycée , dit-il au bord des larmes.

- Prends une grande respiration et dis-moi quel lien tu avais avec cette fille !

- Ce n’était rien de sérieux… Elle était amie avec ma fille, tu comprends ? Elle m’a fait des avances, mais je n’ai jamais cédé jusqu’à ce qu’on couche ensemble une seule fois. Quelqu’un est entré dans la maison et l’a tuée ! Il faut absolument appeler la police !

- Tu es malade ou quoi ? La police pourrait te soupçonner. Elle avait une relation avec toi et meurt étranglée dans ta chambre. Et tu es celui qui découvre le corps. Ça ne s’annonce pas bien pour toi, mon ami !

- Je n’ai absolument rien fait. Je refuse d’être impliqué dans ce meurtre.

- Écoute, reste calme. Nous allons découvrir la vérité sur ce qui s’est passé et trouver une solution.

                         ********************

L’inspecteur Rodriguez pénètre dans le poste de police avec une détermination marquée sur son visage , son regard perçant annonçant l’interrogatoire à venir. Le bruit de son entrée soudaine fait sursauter Tony Hope, qui se retourne brusquement. Son visage se fige instantanément, trahissant une profonde inquiétude. Après un bref moment de silence, l’inspecteur s’installe et entame son interrogatoire.

- Vous êtes Tony Hope, l’ami le plus proche de monsieur Hector Williams, n’est-ce pas ?

- Oui, en effet. Hector est comme un frère pour moi. Nous avons grandi ensemble, et je le connais mieux que quiconque. À mon avis, il n’est pas capable de commettre un tel acte.

- C’est à nous de juger, monsieur. Connaissez-vous la femme assassinée ?

- Pas du tout. Hector m’a simplement dit qu’elle était la meilleure amie de sa fille Emma.

- Vous ne l’avez jamais vue lors de vos visites chez la famille, même une seule fois ?

- Peut-être, mais je ne m’en souviens pas du tout. Euh non. Son visage ne me dit rien du tout .

- Bien. Où étiez-vous le 28 septembre ?

- J’assistais au cours de danse classique de ma fille. Elle avait un test à passer, et elle m'en aurait voulu si je n’y étais pas allé. Depuis mon divorce, j’essaie de consacrer plus de temps à ma fille. Les enfants en ont vraiment besoin.

- Je m’en doute. Depuis combien de temps êtes-vous divorcé ?

- Cela fait un bon moment, six mois ou deux. Cependant, je doute que ce soit le sujet pour lequel vous m’avez fait déplacer. Puis-je retourner à mon travail maintenant ?

- Oui, bien sûr. J’ai terminé avec vous, monsieur Hope. Au fait, qu’avez-vous à la figure ? Vous vous êtes battu ?

- Non, je me suis maladroitement cogné contre une porte. J’avais beaucoup bu ce jour-là.

- Je vois. Faites attention à l’alcool, dans ce cas.

- J’en tiendrai compte. Au revoir, Inspecteur Rodriguez.




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