Cathy Williams entre précipitamment dans le poste de police, tenant fermement la main de sa fille Emma. Son visage est marqué par le stress et l'inquiétude, tandis qu'Emma, les yeux rougis, semble complètement effondrée. À peine franchissent-elles le seuil, que l'inspecteur Rodriguez, chargé de l'affaire, vient à leur rencontre, prêt à les guider vers le bureau d'interrogatoire.

— Mesdames, soyez les bienvenues. J'attendais avec impatience votre arrivée afin de vous entretenir au sujet du tragique décès de Nathalie.

— Pourquoi mon mari est-il arrêté ? Qu'a-t-il avoir avec le meurtre de cette fille ? Je vous demande de le lâcher tout de suite. Menaça Cathy d'un ton agressif.

— Mais maman, tu parles de Nathalie ! Elle n'était pas une simple fille ! répliqua Emma avec émotion.

— Peu importe qu'elle soit une fille quelconque ou pas, vous n'avez pas le droit de traiter mon mari comme un vulgaire criminel en l'arrêtant de cette manière !!, s'exclama-t-elle avec colère et indignation.

— Mesdames, je vous prie de respecter le silence, déclara fermement l'inspecteur. Rappelez-vous que vous êtes dans un poste de police. Madame Williams, veuillez m'accompagner pour l'interrogatoire. Quant à vous, Emma, veuillez patienter votre tour. Nous nous engageons à élucider toute cette situation.

Un officier accompagne Emma jusqu'à la salle d'attente, pendant que l'inspecteur Rodriguez entre avec Cathy dans la salle d'interrogatoire.

— Veuillez prendre place, Madame Williams, dit-il courtoisement en lui indiquant le siège. Tel que je vous l'ai annoncé plus tôt, nous avons juste quelques questions à vous poser. Soit vous coopérez bien et on relâche votre mari, soit vous nous rendez la tâche plus accrue et il passera encore plus de temps derrière les barreaux. À vous de voir .

— Je vous prête une oreille attentive, répliqua-t-elle, soutenant son regard avec détermination et une pointe d’agressivité.

— Quel lien entretenez-vous avec la victime ?


— Nathalie était l’amie la meilleure amie de ma fille, une information qui ne vous a certainement pas échappé, monsieur l’inspecteur. Ainsi, je ne vous apprends rien de nouveau.

— Madame, je vous en prie, soyez plus coopérative. Il me semble que vous êtes insensible à la nouvelle du décès d’une personne qui vous est proche. Auriez-vous un lien avec son meurtre ?


— Comment osez-vous m’accuser de la mort de cette fille ? s’exclama-t-elle, surprise.

— Je vous serais gré de bien vouloir répondre à la question qui vous est posée.


— Je vous assure, de tout mon cœur, que ni moi ni ma famille ne sommes impliqués dans cette tragique perte.

— Et comment se fait-il que son corps a été retrouvé dans votre villa ? Voyons, ne me prenez pas pour un imbécile.


— Comment voulez-vous que je sache ? C’est vous l’enquêteur. C’est à vous de répondre à cette question. Elle avait libre accès à notre humble demeure, et nous lui avons accordé notre confiance sans réserve. Pourquoi la tuer ensuite ? Cependant, je dois insister sur le fait que je ne peux plus fournir de détails sans l’intervention de mon avocat. Je vous implore de libérer ma fille ainsi que mon mari, car notre famille a assez souffert de…

— De quoi, madame Williams ?

— Enfin, je… je… voulais dire que ma famille souffre assez de cette tragédie. Elle était une part intégrante de notre cercle familial, et c’est pourquoi nous sommes dévastés par ce qui s’est passé. Maintenant ça suffit. J’exige un avocat !


— Madame, vous avez le droit de faire comme bon vous semble. Cependant, permettez-moi de vous conseiller d’être honnête et de nous dire tout ce que vous savez pour faciliter l’enquête. Plus vous parlerez rapidement, plus votre famille pourra vous retrouver et faire son deuil sereinement, à condition bien sûr que vous n’ayez rien à vous reprocher et que vous soyez totalement innocente. Vous êtes libre de partir, mais sachez que je n’ai pas fini avec vous, déclara-t-il d’un regard déterminé.

— Au plaisir de ne pas vous revoir, Monsieur l’inspecteur.

Cathy s’éclipse de la pièce, son téléphone à la main, prête à composer un numéro. Pendant ce temps, l’inspecteur fait un geste discret à l’un des policiers, lui indiquant d’amener Emma Williams dans la salle. D’un pas incertain, Emma avance, ses mains tremblantes, les yeux empreints de rougeurs et un mouchoir délicatement serré entre ses doigts.

— Hey Emma, prends place, je t’en prie.

— Salut…, dit-elle en obéissant.

— J’aimerais te poser quelques questions au sujet du décès de ton amie. Je comprends que tu traverses une période difficile, mais il est de notre devoir de rendre justice à ton amie. Je sais que c’est aussi ce que tu souhaites, donc n’hésite pas à tout me dire.

— Bien sûr… Je ferai de mon possible pour vous aider, monsieur l’inspecteur.

— Est-ce que tu connais quelqu’un qui pourrait avoir des raisons d’en vouloir à Nathalie ?
— Je pense pas. Nathalie était une personne bien. Elle était gentille avec tout le monde, protectrice. C’était ma meilleure amie. Elle était forte et voulait juste réussir pour honorer la mémoire de ses parents. Honnêtement, je ne vois pas qui aurait pu lui en vouloir.

— Honorer la mémoire de ses parents dis-tu ?

— Oui, Nath avait perdu ses parents lorsqu’elle avait 15 ans... je crois lors d’un accident, et ça vous le savez déjà, n’est-ce pas ?

— N’aurait-elle pas évoqué une âme bienveillante, en qui elle pouvait déposer sa confiance ?

— Oui, son grand frère. Ethan… Ethan Parker.

— Et sais-tu où on peut le trouver ?

— Il est dans l’armée et n’est pas présent ici. Ils s’étaient vus il y a longtemps, je crois. Nathalie ne mentionnait que rarement son nom, mais il était évident qu’elle l’aimait énormément.

— D’accord Emma. Où étais-tu...

La porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer Julie Grant, une avocate élégante et déterminée, escortée par un policier, interrompant ainsi l'interrogatoire en cours.

— Ma cliente n’a plus rien à vous dire, monsieur l’inspecteur. Désormais, adressez-moi vos questions. Enfin, il est temps pour nous de quitter cet endroit.

— Très bien !, acquiesça l’inspecteur.

— Pro... promettez-moi que vous trouverez celui qui est responsable de cela, je vous en prie, monsieur l’inspecteur.

— Je te le promets, Emma.

Julie prit doucement le bras d'Emma.

— Viens avec moi, Emma. Je suis là, tout ira bien maintenant.

Elles quittèrent la pièce, laissant place à l'inspecteur Jake, coéquipier de l’inspecteur Rodriguez.

— La pauvre petite, je la trouve si fragile. Famille étrange, n’est-ce pas?, commenta-t-il en tendant une tasse de café à son collègue.

— C’est clair comme de l’eau de roche. Merci!

— Que penses-tu de cette affaire?

— Un mystère voile les actions de ce couple. Selon moi, la femme, en apprenant l’infidélité de son époux, aurait ôté la vie de sa rivale. Mais cela ne suffit pas à expliquer la présence des empreintes ensanglantées d’Hector Williams dans la chambre, ni la découverte de son arme à feu. Les pièces du puzzle restent énigmatiques, attendant d’être assemblées avec soin.

— Le meurtre a eu lieu dans la chambre?

— En effet, les analyses ont confirmé qu’elle avait été assassinée dans la chambre, victime de deux balles en plein cœur. Son corps a ensuite été précipité du balcon de la résidence des époux Williams.

— Tu penses qu’ils sont complices?

— Jake, c’est ce que nous découvrirons. Entreprends tes recherches et dépêche-toi de trouver des informations sur le prétendu frère de Nathalie Parker, cet Ethan Parker. Il n’est probablement pas au courant du meurtre de sa sœur. Nous avons besoin de plus de détails sur cette jeune femme et son passé. Je veux tout savoir. Également tout sur le lien qu’elle entretenait véritablement avec Hector Williams. On a peut-être affaire à un crime passionnel.

— Je m’en occupe immédiatement!