Chapitre 19 :
Il leur avait fallu deux jours pour arriver jusqu’au bout de la partie Nord d’Opartisk. Deux semaines pour traverser l’océan du grand froid, et quatre jours pour atteindre le quartier général installé en Thuath. Les riches n’avaient même pas fait attention à leur voiture, qui, pourtant, différait des leurs. Ce qui les avait le plus marqué, c’était le fleuve de la distinction. Un endroit naturel, censé être magnifique, et qui en soi l’était mais devenait horrible au fil du temps. Un pont autoroute reliait les deux parties du pays. Le fait d’industrialiser l’environnement en mettant un pont aussi moderne gâchait le paysage malgré son utilité pour les deux parties de l’Opartisk. La partie riche avait longtemps réfléchi à la destruction de l’infrastructure, pour ne pas s’endetter avec la partie des pauvres. Mais ce que les conseillers de l’époque avaient compris, c’est que cela donnerait raison à la partie pauvre du pays qui manifestait son vœu d’indépendance. Finalement, ils avaient gardé le pont, mais il avait été rénové très récemment, pour éviter un éventuel effondrement. Sauf que la différence entre les deux côtés rendait l’endroit parfaitement horrible.
Dans le territoire des riches, la ville remplissait l’entièreté de l’espace, et ce, dès le fleuve. Comme si cela ne suffisait pas, les riches faisaient de la partie pauvre une partie à ne pas voir absolument. Comme si c’était un peuple à part. Les conseillers avaient beau appartenir à la communauté riche, ils n’adhéraient pas à la demande incessante des riches : c’est-à-dire de se séparer de la partie pauvre. La plupart des bourgeois, pensaient que les pauvres et la classe moyenne ne leur apportaient que des problèmes, qu’ils menaient le pays vers le bas, qu’ils étaient la cause de tous les problèmes du moment. C’était simple pour eux de les accuser. Ce n’était pas eux qui avaient leurs luxueuses maisons, ou luxueux appartements détruits. Jusqu’alors, les bombardements avaient toujours touché la partie la plus démunie à leur grand désespoir. Des pauvres se retrouvaient sans abris, et l’État faisait construire de grands foyers qui peinaient à se bâtir, si bien que certains mouraient de faim ou de froid. Les riches se plaignaient, alors que les classes sociales inférieures restaient en colère. Tout avait dégénéré puisque les personnes habitants dans la partie Sud s’étaient mises à se révolter. Ils en avaient plus qu’assez d’être pris pour des incapables sans cerveaux qui acquiesçaient à tout et se laissaient.
La partie en mer n’avait pas été désagréable. Sauf que ce n’était définitivement pas la meilleure partie de leur voyage. Plus ils allaient dans le nord, plus il faisait froid. L’océan s’était mis à s’agiter énormément. Le bateau avait dû avancer plus lentement que prévu pour assurer la protection des rares passagers. C’est-à-dire, Lilian et Sandra. Les deux surdoués avaient voyagé seuls contrairement à leurs amis partis pour la Dheas. La personne qui les avait conduits jusqu’au nord de l’Opartisk ne les accompagnait pas, ils retournaient directement au point de départ : le quartier général principal. C’était Amanda qui avait pris le relais. Personne ne souhaitait aller en mission en Thuath. Du moins, très peu de gens l’acceptaient. Amanda faisait partie de ces rares agents. Puisque aucun des membres encore disponibles ne voulait prendre le risque d’aller en Thuath comme certains courageux, la jeune femme s’était proposée pour revenir au moment où Sandra et Lilian allaient embarquer afin de ne pas les laisser seuls. Heureusement qu’il n’était pas trop compliqué de se mettre d’accord avec les membres des transports illégaux. Malgré une peur très présente, aucun Thuathin n’avait remarqué qu’ils venaient d’un autre continent, et le trajet s’était déroulé sans imprévu et sans encombre.
Les deux surdoués se retrouvèrent donc dans le QG de l’association en Thuath, le clan le plus touché par la maladie. Ce serait mentir, de dire qu’ils n’avaient pas peur, mais pas au point de songer à stopper la mission. Les deux amis se retrouvaient dans la chambre de Sandra, la jolie surdouée à la peau mâte se trouvait allongée sur le lit alors que Lilian restait accroupi. Si un jour, on leur avait dit qu’ils seraient dans un autre pays que l’Opartisk, ils auraient rétorqué que c’était absolument impossible. Et ils étaient en Thuath. Rien ne les prédestinait à devoir s’y rendre, mais depuis le début de la guerre, tout avait changé. C’était effrayant. Les deux surdoués se retrouvaient donc à réfléchir, attendant qu’Amanda ait fini sa journée au centre médical de recherche contre la maladie.
— Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai comme l’impression que les journées ici, vont paraître vraiment trop longues, soupira Lilian en faisant tourner ses pouces.
Sandra cligna des yeux puis se redressa pour se positionner en face de Lilian. Finalement, ce lit qui lui avait paru confortable ne l’était pas autant que cela. Le matelas lui semblait même, plus dur que mou.
— Je ne pense pas que cela va nous paraître long. Peut-être que certains moments oui, mais pas toujours. Déjà on doit s’habituer au décalage horaire, il doit bien y avoir trois voire quatre heures de plus en Thuath par rapport à l’Opatisk, puis, on doit se reposer du voyage. On n’a même pas encore reçu notre mission en détail. Elle accaparera notre temps, j’en suis certaine, rétorqua Sandra.
— Ouais… Si tu le dis, souffla son interlocuteur.
Lilian espérait que Sandra avait bel et bien raison, car pour le moment, même s’il était éprouvé par le voyage, l’adolescent s’ennuyait terriblement dans ce nouvel environnement qui divergeait de l’Opartisk. En Thuath, il faisait froid et il n’y avait pas un semblant de paysage exotique au Sud comme en Opartisk. Dans le clan du milieu, les plages du Nord et du littoral Est n’étaient fréquentées que par les gens habitants à proximité, alors que les touristes se dirigeaient plus volontiers vers celles de Sud, qui bordaient le désert car elles étaient plus lumineuses, plus fruitières, et l’eau plus chaude, même si rien ne rivalisait avec les plages de Dheas. Celles de Thuath étaient abandonnées. Personne ne s’y trouvait. Le sable était aussi dur que de la terre, la mer agitée au point que la baignade serait interdite si l’eau n’avait pas été trop froide pour pouvoir rentrer dedans. Il n’y avait aucun arbre fruitier, et le premier paysage que l’on pouvait observer dès son arrivée en Thuath était des bâtiments en ruines pendant que d’autres restaient difficilement ancrés au sol. Le pays était malheureusement en faillite. Sa population baissait de jour en jour, des enfants atteints de la maladie mouraient tous les jours et les mendiants et sans domicile s’entretuaient presque pour obtenir de la nourriture des quelques rares bénévoles riches qui essayaient de faire ce qu’ils pouvaient.
— De toute manière, nous verrons bien… On a choisi d’être ici, enfin, on a choisi d’aider l’association, et si elle veut que l’on soit, là où nous sommes maintenant, c’est que notre mission est quand même importante. Je ne sais pas vraiment ce que nous allons faire, mais cela à sûrement une importance pour la suite, même si, je l’avoue sans problème, j’aurais préféré libérer Maryline et Kendra avant de se lancer dans une expédition à l’autre bout du monde. Est-ce… Tu crois que les jumeaux vont bien ? Je suis contente qu’ils restent en Opartisk, mais en même temps, je n’aime pas trop les laisser vraiment tout seuls, ils ne connaissent personne à part nous.
— Je trouve, que c’était la meilleure chose à faire. Certes, ils ne sont que tous les deux, sauf que cela ne les dérangent pas. S’ils étaient séparés, cela aurait été pire. Tu vois ce que je veux dire ? Les petits n’ont jamais été extrêmement bavards, je dirais même qu’ils l’étaient très peu. Ce n’est pas pour être méchant, mais je ne sais pas si je me souviendrais de leur voix. Ils n’ont jamais été totalement en confiance avec qui que ce soit, même si ce sont nos amis, ils préfèrent rester ensemble. Ils sont encore très jeunes. Je ne sais pas ce que Mme. Keys veut qu’ils fassent, mais ce n’est pas si grave que cela. Ils iront bien, conclut Lilian.
— Je l’espère. Ils sont si jeunes… Bon, tu sais quoi ? Moi, je vais essayer de dormir. Le voyage m’a épuisée, et ce n’est pas encore l’heure d’aller se coucher. Mais je suis trop claquée, je vais faire une sieste, termina Sandra.
Lilian savait d’avance qu’il n’y arriverait pas. Qu’allait-il faire pendant que son amie se reposait ? Il n’y avait aucun livre, aucun jeu vidéo, aucun appareil pour communiquer avec Iris et Samuel ou pour se distraire. Ils venaient d’arriver et ne connaissaient qu’Amanda qui était partie et qui ne les avait présentés à personne. Mais avant que Lilian puisse sortir de la chambre de la surdouée, une femme à la peau très claire et aux cheveux bruns qui viraient au noir depuis qu’elle avait débarqué en Thuath apparut : Amanda. L’infiltrée la plus précieuse de l’association s’était très vite habituée à la Thuath, même si le froid permanent l’avait rendu malade pendant un moment.
— Je suis désolée pour toi Sandra, mais je crois bien que tu dormiras plus tard, pouffa Lilian en laissant rentrer Amanda qui tenait un bout de pain dans sa main.
Cela rappela immédiatement aux adolescents qu’ils n’avaient pas mangé depuis un moment. Sandra grogna et sauta de son lit alors que Lilian exécuta l’ordre qu’Amanda lui avait adressé : c’est-à-dire fermer la porte. Les deux adolescents échangèrent un regard avant de s’appuyer côte à côte contre un mur, en face de l’adulte qui, pour le moment, se concentrait sur le morceau de pain qu’elle mangeait. La jeune femme venait encore de voir des enfants mourir, des enfants en piteux état tout en traversant une rue où des humains vivaient et réclamaient de l’argent mais surtout à manger. Voir un bébé pleurer dans les bras de sa maman qui agonisait. La scientifique en avait vraiment marre de voir tant de malheurs. Cela, la déprimait de plus en plus. L’atmosphère de la pièce était assez étrange, et ils restèrent tous silencieux. Amanda qui était exténuée semblait avoir oublié que les deux surdoués étaient présents, ces derniers ne savaient pas vraiment quoi faire pour capter l’attention de l’aînée. Elle se laissa tomber sur le lit, prête à dormir. Lilian allait prendre la parole pour l’appeler lorsque Sandra se racla la gorge comme si elle s’apprêtait à parler. Amanda se redressa et releva aussitôt la tête, confuse de s’être laissée aller devant les deux adolescents. La jeune femme soupira puis se passa les mains sur le visage.
— Vous avez peut-être des questions ? admit-elle.
— Pourquoi on est là ? Qu’est-ce qu’on doit faire exactement ? annonça d’emblée Lilian.
Amanda posa son bout de pain sur la table de chevet et se décala contre le mur sur le lit en demandant aux deux adolescents de s’asseoir face à elle. Les trois se retrouvaient assis en tailleur. Amanda, fatiguée, essayait tout de même de ne pas le laisser paraître et de rester bien droite.
— Si tu demandes pourquoi c’est vous qui êtes allés en Thuath, je ne sais pas. C’est Madame Keys qui a choisi, et c’est ainsi.
— Au début, j’ai bien cru qu’Iris allait répliquer. Je la sentais furax, elle tenait tellement à te revoir. Pour une fois, j’ai bien cru qu’elle allait contredire Mme. Keys. Finalement, elle ne l’a pas fait. Elle était quand même très déçue, elle s’est isolée dans sa chambre un moment avant que Samuel vienne la chercher.
— Je vois… Mme. Keys ne m’en avait pas parlée, sûrement pour ne pas me perturber. Si vous réussissez à l’avoir vous me laisserez quelques minutes avec elle ? S’il-vous-plaît. Vous êtes ici pour… Comment dire… Vous baladerez auprès des riches. Cela peut paraître étrange dit comme cela, mais le directeur vous expliquera mieux que moi, suivez-moi !
La scientifique se leva et les entraîna avec elle dans le labyrinthe que formaient les couloirs du bâtiment souterrain. Les pièces du bâtiment, étaient, pour la plupart, très sombres. Comme la Thuath elle-même finalement. Ils arrivèrent devant une porte à laquelle Amanda toqua avant d’entrer. Un homme assez corpulent demeurait assit sur son siège. Il était brun aux yeux marron, avec un double menton, mais il paraissait extrêmement strict, tendu et sérieux. Amanda avança la première et Sandra referma la porte derrière eux. Le directeur leur fit signe de s’asseoir. Leur visite était sûrement prévue puisque trois fauteuils avaient été placés en face du bureau.
— Bonjour M. Moll. Je vous présente Lilian Kiner et Sandra Mladenico, les surdoués qui ont été envoyés en mission ici. Si je me souviens bien, vous vouliez leur expliquer leur mission vous-même. Je vous les ai amenés.
— Je vous en remercie Agent Klimb. Vous faites vraiment un travail formidable bien qu’aucun des QG installés à l’étranger n’ait donné de résultats concluants. Je vous vois bien fatiguée ma chère amie. Je vous prie de rentrer dans votre chambre, nous avons laissé la tablette, Mme. Keys aimerait que vous l’appeliez, avant de vous coucher de préférence. Allez-y, vos petits protégés sont en sécurité ici, vous n’avez pas besoin de perdre votre temps à m’écouter expliquer leur mission alors que vous la connaissez déjà.
Amanda fit un sourire et le remercia avant de se lever et de quitter la pièce, sous les regards anxieux des deux amis. Ils se retrouvèrent donc seuls avec le directeur du quartier général de Thuath. Monsieur Moll était le directeur de ce quartier général depuis qu’il avait été mis en place. Son poste consistait surtout à créer un lien de communication avec les autres quartiers généraux et celui d’Opartisk où résidait Mme. Keys et à faire des rapports des missions de temps à autre. Certains le faisaient directement en discutant avec Mme. Keys comme Amanda, d’autre lui laissait faire ce travail. L’homme se réinstalla bien dans sa chaise avant de poser son regard sur les adolescents.
— Est-ce que vous savez ce que vous devez faire ces prochains jours ?
— Amanda nous a juste dit qu’on allait nous balader tout autour des riches. Mais elle ne nous a rien dit d’autre, et cela ne nous explique pas grand-chose.
Le directeur réprima un rire et entrelaça ses doigts ensemble.
— Bien… Il est vrai que ce n’est pas très parlant. En gros, vous êtes ici, pour observer les gens, et repérer tous les enfants qui ne sont pas contaminés afin de les emmener avec nous. Nous cherchons des riches qui seraient proches du roi, pour savoir ce qu’il pense. Nous avons déjà réussi à infiltrer un des plus grands laboratoires de la région qui fait partie des principaux de ce pays. Il y en très peu. Mais apparemment, le roi Fabrice II mise sur la qualité et non la quantité. Mais même avec la qualité, je ne sais pas si cela pourra fonctionner.
— On ne connaît pas le coin ! objecta Sandra. Comment voulez-vous qu’on ne se perde pas ou qu’on ne se fasse pas prendre ? Il y a forcément des policiers qui font des rondes ou qui maintiennent la population énervée en place !
Le directeur fit un sourire qui fit ressortir encore plus son double menton.
— Remarque pertinente, jeune fille. Vous auriez été ici une semaine plus tôt, il n’y aurait pas eu de policier. Mais le roi a déclaré qu’à partir de demain, toutes les villes et tous les villages seront occupés par des policiers qui vont faire des rondes. Cela ne sera pas trop embêtant, si vous vous déguisez en mendiant. En revanche, pour vous aider à vous repérer et à vous déplacer efficacement, je vous présenterai demain, deux adolescents de Thuath que nous avons recueillis. Leur famille a disparu et ils ne sont pas contaminés. Nous les hébergeons et ils essayent de récupérer toutes les informations possibles, mais jusque-là, ils n’ont rien obtenu. Si vous êtes là, c’est pour renforcer tout cela, faites ce que vous pouvez. Mais vous devez absolument trouver un enfant de riches pour le ramener ici. Et… Je ne pense pas que vous pourrez utiliser la méthode douce, et j’espère que votre intelligence pourra vous aider.
Les deux adolescents fixèrent le sol sans rien dire. Que pouvaient-ils répondre de toute manière ? Ils ne voyaient rien pour le moment. Leur mission ne les réjouissait pas plus que cela, et la perspective de rencontrer de nouvelles personnes encore moins. Les deux jeunes gens ignoraient si les deux Tuathiens étaient des personnes gentilles ou froides. Ils auraient plutôt aimé les rencontrer le soir même, pour se faire à l’idée de devoir travailler en quatuor et non en binôme. Sandra et Lilian fonctionnaient beaucoup en binôme, même au sein du groupe de surdoués. De toute manière, le quatuor et leurs amis n’étaient absolument pas la même chose. Pour eux, c’était sûr, cela allait être un vrai désastre et Mme. Keys les appellerait dans la minute de leur échec pour les faire ramener au bercail.
— Peut-être, pourrions-nous les rencontrer ce soir ? proposa Lilian en relevant la tête.
— Non ! déclara le directeur en se levant, les mains sur la table. Ils dorment, et pour vous aussi c’est l’heure de dormir. Votre mission commence dès demain matin. C’est clair ? Filez au lit, maintenant !
Les deux surdoués ne se firent pas prier. Ils saluèrent poliment le directeur du QG avant de sortir rapidement. Ils marchèrent d’un pas vif et silencieux. Dans quoi s’étaient-ils donc fourrés ? Sandra comprenait le but de l’association, mais elle était en colère car beaucoup de personnes étaient déjà sur la mission de la maladie. Combien y en avait qui travaillait sur l’évasion de Maryline et Kendra ? Personne, et la surdouée le savait très bien. Savoir ses amies emprisonnées, tout en ne faisant rien pour les libérer et en effectuant autre chose estimée plus importante, énervait beaucoup Sandra, qui n’avait pas de peine à le cacher. Arrivée devant la porte de sa chambre, elle salua Lilian avant de rester immobile devant la porte alors que le garçon ouvrait la sienne.
— Tu peux venir ? voulut-elle savoir en pivotant brusquement.
Le jeune homme qui allait refermer sa porte entre-ouvrit la bouche, surpris. Sandra se sentit gênée et espéra ne pas rougir devant Lilian qui allait chercher son matelas.
— Pas de problème, mais ça serait cool d’ouvrir la porte, fit-il sur un ton de rigolade remettant la jeune fille à l’aise.
La surdouée l’ouvrit et s’engouffra dans sa chambre et se précipita sur son lit. La jeune fille enleva ses chaussures et partit dans la petite salle de bain alors que Lilian déposa son matelas, au côté du lit de son amie. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent sur leurs matelas respectifs, dans le noir. C’était leur première nuit en Thuath, et cela les perturbait un peu.
— Bon… Qu’est-ce qui ne va pas Sandra ?
— C’est juste que cela m’énerve d’être ici alors que Kendra et Maryline sont emprisonnées auprès des conseillers. On ne fait rien pour elle, ça m’énerve. Ce n’est pas que je m’en fiche de la maladie, mais elles sont plus importantes à mes yeux. Je n’aime pas les laisser tomber comme cela. Elles comptent sur nous, je suis sûre. En ce moment même, elles doivent encore espérer qu’on vienne, dans une petite pièce sombre qui leur sert de prison.
— Je comprends Sandra. Moi aussi j’ai envie de les libérer. Mais le moment, on ne sait absolument rien de l’endroit où elles sont détenues. Ne t’inquiètes pas, elles vont tenir le coup. Même Kendra qui est avec Maryline. Tout ne va peut-être pas se passer comme prévu, mais je ne pense pas que cela se passera mal. Du moins je l’espère.
Les deux adolescents continuèrent à parler pendant un moment jusqu’à ce que l’un d’eux s’endorme. Puis, ils sombrèrent dans le sommeil pour être prêt à attaquer une nouvelle journée, leur première entière, en Thuath. Et découvrir le pays n’allait pas être de tout repos.
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