L'homme courrait à en perdre haleine. Nu comme un ver, ses parties génitales se frottaient aux longues herbes de la savane, lui procurrant démangeaisonts et chatouilles. Mais la mort aux trousses, il ne pouvait en rire.

Son assaillant, un lion fort et rugueux dans la fleur de l'âge, coursait l'humain avec désinvolture. Il voulait que la plaisir de la chasse dure, et courir à grande vitesse nuirait à cela.

Après une bonne demi-heure du jeu du chat et de la souris, le lion décida d'enfin sauter sur l'homme pour y planter ses crocs. Une fois que sa proie eu rendu l'âme, le félin s'exclama :

- Et pan ! V'là la prise du jour ! Marcel va pas en reven'nir. J'suis bien content d'pas avoir oublié de payer ma cotisation au club de chasse ! C'mois si c'est moi qui gagnerait l'trophée d'la meilleure prise. Dédé, roi d'la jungle !

À l'aide de sa puissante machoire, le dénommé Dédé traina sa proie en direction de la grotte faisant office pour lui et ses amis de club de chasse. Après une longue distance parcourue, il tomba nez à nez avec une bande de lionnes mannifestantes, vraisemblablement outrées et en colère. Ces dernières ne manquèrent de faire comprendre au lion leur profond mécontentement :

- Vous autres braconniers êtes de vrais monstres ! Rugit celle qui devait être leur porte parole, vous tuez pour le plaisir de pauvres humains déjà bien trop nombreux en abattoirs! Quand allez vous enfin arrêter de vous comporter en meurtrier et vous mettre à brouter ?!

Le lion, exaspéré par tant d'accusation , ne se fit pas tarder pour répondre :

- Ho, vous les écolos bobo vegan ultra minoritaires vous devriez fermez vos grandes gueules, si dieu nous a donné des crocs c'est pas pour brouter d'l'herbe de merde ! Vous me rendez malade avec vos conneries libérales ! Notre président vous vomirait dessus si il vous entendait !

L'échange verbal continua pendant plusieurs minutes, au bout desquelles Dédé repris son chemin. L'une des lionnes, regardant le lion s'éloigner, questionna la porte parole de leur groupe :

- Quand comprendront-ils, Janette ?

La questionnée soupira profondément avant de dire à son amie :

- Je l'ignore, Laure, je l'ignore. C'est bien la folie des lions...