XII
La Primevère a poussé.
Ses cloches sur les météores
Dansaient, comme une averse d’or
Constelles sur ces cieux carmins.
Il s’est tracé comme un chemin
Suivant l’éclipse dans son cours
M’était-il adressé ? aux jours
Fondus que Songe emporte ? À Lune
Qu’y sème ses océans dunes ?
Je ne sais. Que pourrait savoir
Un mireur de printemps, si noires
Fussent ses pupilles creusets ?
En élisant la destinée
D’emprunter la route du ciel
J’ai glissé sur les douces nielles
Les voiles hespériens d’écume
Que tisse aux Empyrées la brume.
Entre les liserés d’arias
Les filaments d’azur ; l’éclat
Des comètes ambre-filant
Le pourpre d’un rêve vibrant…
Un fil a semblé se scinder
Entre les célestes idées
Et mes paupïères sereines.
J’ai souri. Au couchant, ses laines
À cet ordre qui me sait prendre.
Je garde à l’encrier les cendres
Du feu que donne l’Univers.
Enceint de nouveau de l’hiver
De la bonace après le rêve
J’ai cru bon de goûter la sève
De murmurer un adieu grand
Mais silent, Sélène approchant
Au mât, ses trois perles ocrées,
Ça.
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