Brigitte
Souviens-toi, tu marchais à mes côtés en récitant un poème de Lamartine, tu avais attaché tes longs cheveux dorés pour ne pas les voir voler devant tes yeux clairs, à peine plissés par la lumière du jour mourant. Tu étais magnifique avec ta chevelure ébouriffée.
Les pieds nus dans les vaguelettes, tu frissonnas. Tu recouvris tes épaules graciles de mon blouson de cuir. Enfin, sur la plage abandonnée, tu te mis à courir. Connaissais-tu le but de cette course effrénée ?
Tu choisis une table, dans une de ces paillotes de bord de mer, tu commandas du vin blanc, quelques coquillages et crustacés, puis tu m’embrassas tendrement comme pour une première fois, enfin sauvagement comme pour une dernière fois.
Puis tu me quittas.
Ce soir-là mon amour, tu m’as appris le désespoir.
Depuis, toi le sable qui brûle mes genoux, tu bois mes larmes, indifférent à ma peine, insensible à ma prière.
Au jour déclinant, sur la plage ensoleillée, Brigitte mon amour, tu laisses encore courir ton ombre orpheline, me laissant seul, contempler tes gracieuses envolées.
Reviendras-tu un jour, avec moi sur la plage abandonnée faire la fête aux crustacés ?
Annotations
Versions