Chapitre 11

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Vendredi 21 juillet 2037

Cela faisait plusieurs jours que Maxime pensait à tout ce qui s'était passé récemment. Sa confrontation avec Sophie l’avait libéré d’un poids qu’il portait depuis longtemps, et pourtant, il restait ce sentiment de flottement, comme s’il n’était pas tout à fait sûr de ce qu’il devait faire de cette nouvelle liberté. Le mannequinat ? La boulangerie ? Et Antoine, où se plaçait-il dans tout cela ?

Maxime avait accepté l’invitation de Léon pour un déjeuner en tête à tête, curieux de mieux connaître cet homme qui, en surface, semblait incarner tout ce que Maxime n’était pas : à l’aise dans son corps, sûr de lui, et habitué aux projecteurs. Pourtant, il ressentait une connexion avec lui, comme s’ils partageaient des failles similaires, bien que Léon ait appris à les camoufler sous son apparence parfaite.

Ils s’étaient retrouvés dans un petit café à Montmartre, le genre d’endroit discret où Léon aimait passer du temps loin des regards indiscrets.

  • Je dois dire que c’est assez agréable de pouvoir me poser sans avoir l’impression que quelqu’un va me prendre en photo, plaisanta Léon en s'asseyant. Il y a des jours où j’envie ta tranquillité, Maxime."

Maxime sourit, un peu surpris.

  • La tranquillité, tu dis ? C’est pas ce que j’aurais imaginé venant de toi.

Léon le regarda attentivement avant de répondre.

  • On a tous nos propres batailles, Maxime. Ce que tu vois de moi, c’est juste une partie de l’histoire. Il y a des jours où je préférerais être invisible, ne pas devoir me soucier de chaque détail de mon apparence.

Maxime hocha la tête, se sentant de plus en plus à l’aise avec Léon. Il n’avait jamais envisagé que quelqu’un comme lui puisse être aussi vulnérable.

  • Je comprends mieux maintenant. Je crois que c’est ce qui me fait peur avec le mannequinat… L'idée que l'apparence devient la seule chose qui compte.

Léon prit une gorgée de café avant de répondre.

  • Je pense que ça dépend de l’angle avec lequel tu abordes les choses. Tu as eu un regard extérieur jusque-là, mais si tu entres dans ce monde avec ta propre vision, ça peut être différent. Ce n’est pas que l’apparence, c’est aussi ce que tu exprimes. Et ça, tu le fais déjà, même si tu ne le sais pas.

Maxime resta silencieux, réfléchissant aux paroles de Léon. Il avait toujours vu le mannequinat comme un domaine superficiel, mais peut-être qu’il y avait une autre façon de le considérer. Alors qu’ils poursuivaient leur déjeuner, Léon lui confia ses propres doutes, ses moments de faiblesse, et les sacrifices qu’il avait faits pour ce métier. C’était un échange honnête, et pour Maxime, cela résonnait profondément. Ils se comprenaient, chacun à leur manière.

  • Antoine m’a dit que tu voulais retourner à la boulangerie," dit soudain Léon, changeant de sujet. C’est ta vraie passion, non ?"

Maxime sourit, reconnaissant.

  • Oui, c’est ce que je sais faire de mieux. Je me sens… à ma place quand je fais du pain. Mais je me demande si c’est vraiment ce que je dois faire maintenant. J’ai l’impression que je devrais explorer autre chose, comme… le mannequinat, justement. Même si ça me fait peur."

Léon hocha la tête.

  • Je pense que tu devrais suivre ton instinct. Et à propos de la peur… c’est bon signe, tu sais. Ça veut dire que ça te pousse à sortir de ta zone de confort."

Le déjeuner se termina sur cette note positive. Maxime se sentait apaisé, comme s’il avait pris une petite décision intérieure, même si tout n’était pas encore parfaitement clair.

Quelques jours après ce déjeuner, Maxime reçut un appel surprenant. C’était l’agence de mannequinat. Ils avaient reçu des retours positifs sur les photos qu'Antoine avait prises, et ils voulaient lui proposer de participer à une campagne pour une nouvelle marque. Contrairement à ce qu’il avait imaginé, il ne s’agissait pas de représenter une ligne de vêtements de luxe, mais d’être l’un des visages d’une campagne valorisant l'authenticité et la résilience. Le concept était de montrer des gens qui avaient surmonté des épreuves personnelles, des parcours atypiques. Maxime était choqué qu’ils aient pensé à lui pour ça.

Il appela immédiatement Antoine pour lui en parler.

  • Tu ne vas pas croire ça, Antoine. Ils veulent que je participe à une campagne.

Antoine sourit à l'autre bout du fil.

  • Je t’avais dit que tu avais un potentiel incroyable. C’est exactement ce que tu devrais faire. Ce n’est pas juste du mannequinat, c’est aussi raconter ton histoire."

Maxime hésita.

  • Mais je ne suis pas sûr… Me mettre en avant comme ça, partager ce que j’ai vécu. C’est… trop personnel.
  • Je comprends, Maxime. Mais pense à ce que ça pourrait signifier pour toi. C’est l’occasion de montrer ta force, de te réapproprier ton histoire. Ce n’est pas seulement une campagne, c’est une manière de t’exprimer.

Ces paroles restèrent gravées dans l’esprit de Maxime. Il décida finalement d’accepter, malgré ses doutes. Ce serait une nouvelle étape dans son parcours, et même si cela lui faisait peur, il savait que c’était ce qu’il devait faire.

Le jour de la séance photo approchait, et Maxime se sentait plus nerveux qu’il ne l’aurait cru. Antoine l’accompagnait dans chaque étape, depuis le choix des tenues jusqu’au soutien moral. Ils passaient de plus en plus de temps ensemble, et Maxime sentait quelque chose changer en lui. Ce n’était plus seulement de la gratitude, mais un sentiment plus profond, plus intime, qui commençait à naître.

Un soir, après une longue journée de préparation, ils s'étaient retrouvés dans le petit appartement de Maxime. La lumière tamisée de la cuisine créait une atmosphère chaleureuse, propice aux confidences.

  • Tu sais, je n’aurais jamais fait tout ça sans toi," dit Maxime doucement, ses yeux fixés sur Antoine. Tu es toujours là pour moi, même quand je ne sais pas où je vais."

Antoine sourit, un sourire sincère et doux.

  • Je serai toujours là, Maxime. Parce que tu mérites de voir à quel point tu es capable, à quel point tu peux tout accomplir.

Il y eut un silence entre eux, un moment de complicité qui semblait plus intense que d’habitude. Maxime sentit son cœur battre plus fort, incertain de ce qu’il ressentait exactement. Et si c’était plus que de l’amitié ? Et si Antoine partageait ces sentiments ?

Mais Maxime n’osa pas poser la question. Pas encore. Il n’était pas prêt à bouleverser cet équilibre fragile. Pourtant, ce sentiment de connexion, de chaleur entre eux, ne pouvait être nié.

Maxime est désormais à un tournant décisif de sa vie, où il commence à trouver un équilibre entre son passé et son avenir, tout en explorant de nouvelles dimensions de lui-même.

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