Marie
de
Dorian Bilquart
J'ai fait la queue, laissant mon nom,
Ça a pris environ six heures.
L'mec a souri, l'air un peu con,
Il a dit m'rapp'ler tout à l'heure.
J’bossais dans une ligne de train,
Pratiquement tous les matins.
C'est sous l'pont que j'dormais la nuit,
Et puis, j'ai rencontré Marie.
J'ai dû quitter la ligne de train,
Viré, parce que j'ai passé l'âge.
Un gars m'a dit chercher quelqu'un,
Pour bosser dans une décharge.
Il faudrait qu'j'aille avec Marie,
Parce que l'on peut s'y installer.
Mais j'n’ai pas d'bagnole pour y'aller,
Puis le boulot est sans doute pris.
Marie commence à avoir froid,
Car l'hiver n'est plus très très tard.
Alors, je jouais un peu d'guitare,
Pour pouvoir vivre quelques mois.
Y'a deux mois on m'a tout volé,
Ma guitare et puis tous mes sous.
C'est ma faute j'avais picolé,
Oui mais je n'ai plus rien du tout.
Marie ne peut plus voyager,
Je crois que j'ai une intuition.
J'sais pas encore quel s'ra son nom,
Mais ce s'ra un petit garçon.
Mais c'matin lors de mon réveil,
Marie ne s'est pas réveillée.
Et maint'nant elle est dans le ciel,
Dans le ventre mon p'tit bébé.
Je sais que Marie et mon p'tit,
On rejoint le grand paradis.
Ils sont à l'abri pour toujours,
Je les reverrai un d'ces jours.
©Dorian Bilquart
29/07/2022
(Libre adaptation de "Marie" - 1991 - de Townes Van Zandt)
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