Paris, 1923

C’est la grande distribution. Après la Croix de Guerre et la Médaille Militaire, on nous offre la Médaille Interalliée de la Victoire pour cette Der des Der qui n’est qu’une Armistice. Mais François n’y a pas droit.. Quand à Vincent et Paul, ils n’ont pas eu le temps de les porter ni d’avoir de descendance pour s’en souvenir.

Sens, 2018

Dans la maison de famille abandonnée, un cambrioleur casse le verre du cadre pour voler les trois médailles à l’intérieur. La Médaille de la Victoire volée porte enfin bien son nom.

Dijon, 2021

Aujourd’hui elle trône dans le salon de son petit fils, le grand-père de notre fille. On lui a offert pour Noël, dans un cadre réparé comme à l’époque avec les trois médailles achetées ici ou là dans les brocantes spécialisées. Il reste d’origine le diplôme sur lequel est agrafée la Médaille Interalliée de la Victoire avec le nom écrit à la plume d’encre qui s’efface comme l’Histoire : Matignon. Son descendant direct encore en vie ne court pourtant pas après les médailles. Il a refusé la légion d’honneur, il n’est pas allé chercher ses palmes académiques mais il revendique l’histoire des ses aïeux plutôt que la sienne, lui qui est passé à côté de son époque car ses parents n’ont pas voulu le faire baptiser et à cause de ses longues études de médecine il a manqué la guerre d’Algérie, pour le meilleur et pour le pire. Le voilà comblé, héritier des honneurs de son grand-père. Et la Diva se mit au piano pour les chants de Noël. Mais ce n’était qu’un Yamaha Clavinova, le piano droit a disparu car il ne plaisait pas au Pater Familias qui ne connaît pas la musique, il n’y aura donc rien à raconter sur ce dernier.