Chapitre 4 (4/5)
Le Guerrier du Désert chargea les deux derniers gobelins. Le premier armé d’une hache de bonne facture tenta de lui faucher la jambe. L’Épéiste se déroba au dernier moment avant de transpercer le crâne de son assaillant de son sabre. Le suivant voulut percer le flanc du guerrier d’un coup de lance, mais ce dernier bloqua le coup à l’aide de son bouclier puis trancha le gobelin de l’épaule au bassin d’un seul coup bien placé.
Le sang coula à flot alors que les runes du cimeterre absorbaient chaque goutte du liquide vital, faisant disparaître les ébréchures de la lame. Sans souffler, le Guerrier du Désert se pressa de porter assistance à la Paladin et au Berserker aux prises avec les deux Hobs.
Le jeune homme fondit sur le Hob faisant face au Berserker, sabre au clair. Attaquant le monstre dans un angle mort de son champ de vision, il lui transperça le genou en plein dans l’articulation. Le sang gicla comme un geyser de la jambe lacérée, le Hob à la hache perdit son appui et tomba à genou. Le Nain n’hésita pas et décapita son ennemi d’un puissant coup de sabre, la tête verte roula sur les dalles crasseuses du souterrain.
Le Guerrier du Désert se jeta alors sur le second Hob toujours aux prises avec la Paladin. Le peau-verte tenait toujours son bouclier de planches en piteux état tout en maniant un tranchoir grossier.
Le Hob, contrairement à son confrère, était plus musclé et moins gras. Il esquiva les coups de la Paladin et répliqua d’un coup de taille. La guerrière sacrée bloqua la lame du tranchoir à l’aide du manche de sa masse d’arme, avant d’effectuer une puissante frappe latérale. Le Hob se baissa, le fer de la masse lui siffla au-dessus de la tête. Il se releva alors d’un bond et s’engouffra dans la garde grande ouverte de la Paladin, son tranchoir levé bien haut, prêt à fendre en deux le crâne de l’aventurière.
L’Épéiste se rua alors entre le gobelin et sa cible en poussant un cri bestial avant de bloquer le tranchoir de son bouclier puis il trancha le bras armé du Hob d’un coup de sabre. Le monstre hurla de douleur, mais son cri ne dura guère longtemps. La Paladin revint à la charge, et d’une puissante frappe descendante enfonça la tête du Hob entre ses épaules. Les yeux et la cervelle giclèrent du crâne broyé avant de se répandre sur le sol.
Alors que les aventuriers pensaient pouvoir souffler, le Guerrier du Désert se campa devant l’entrée du tunnel et cria :
-Ce n’est pas terminé ! »
À ces mots, un hurlement strident monta des profondeurs enténébrées de la crypte. Le groupe se mit à nouveau en mouvement, un silence de plomb s’installa. Postés en arc de cercle devant le souterrain, la pression était telle que les aventuriers croyaient être broyés par un rocher. Un courant d’air glacé, porteur d’une puanteur sépulcrale montait des entrailles de la terre. C’est alors qu’ils entendirent des pas feutrés et vifs sur le sol de pierre, et virent dans la pénombre la pâle lueur d’yeux globuleux.
Une forme sombre et élancée jaillit du tunnel comme un diable de sa boîte et percuta le Nain de plein fouet, l’envoyant s’écraser contre le mur du fond ! Le Guerrier du Désert vit quatre membres longs et musclés munis de longues griffes.
Face aux six aventuriers, au centre de la plateforme se dressait une créature à la forme grotesque vaguement anthropoïde. Son visage, du moins ce qui s’en rapprochait, était en partie dissimulé par une capuche en haillons qui semblait avoir fusionné avec la peau de cuir noir du monstre. Le Guerrier du Désert distinguait plusieurs yeux briller dans l’ombre de la capuche. L’ombre avait une queue nue à mi-chemin entre le lézard et le rongeur. Ses membres antérieurs et postérieurs étaient munis de puissantes griffes semblables à des serres. Sur ses épaules et avant-bras, des ergots d’os sortaient de sa chair, tels des dards. Chaque fibre de son cuir était tendue,
révélant une musculature de prédateur.
« C’est quoi ça ? S’exclama l’Amazone.
-En tout cas ce n’est pas un gobelin, ironisa l’Elfe.
La Paladin confirma :
-C’est une Nécro-Ombre, un démon des cryptes ! Dit-elle.
Comme en réponse, le démon se ramassa sur lui-même et bondit sur le groupe comme un fauve sur sa proie en poussant un hurlement. L’Amazone se jeta sur le côté en criant :
-On se déploie !
Ses coéquipiers et le Guerrier du Désert se mirent aussitôt en action juste avant que le monstre ne soit sur eux. Les griffes acérées de la Nécro-Ombre fendirent les dalles de pierres comme si elles étaient en porcelaine.
La Forestière tenta d’embrocher le monstre d’un estoc de sa hallebarde, mais vif comme un fauve ce dernier se dégagea d’un salto pour atterrir avec la légèreté d’une plume quelques mètres en arrière.
Tentant sa chance, le Guerrier du Désert lança son Katar. L’arme s’envola une fois de plus dans un arc de plongeant droit vers le crâne de la Nécro-Ombre. Cette fois encore avec une vivacité surnaturelle il repoussa le Katar d’un revers de ses griffes acérées. Entre temps, le Nain s’était relevé, fidèle à sa profession de Berserker il saisit ses lames et se jeta sur le monstre en poussant un rugissement bestial.
Le guerrier barbu abattit ses sabres dans un ouragan d’acier sur la créature sépulcrale. La Nécro-Ombre, sembla surprise et plutôt que d’esquiver à nouveau, s’engagea au corps-à-corps avec le Nain. Les griffes de la créature et les sabres de l’aventurier s’affrontèrent dans un fracas qui se répercuta dans toute la crypte. Des étincelles jaillissaient entres les deux adversaires sous la puissance des coups échangés. Le Berserker maniait ses lames avec une fureur aveugle en apparence, mais le Guerrier du Désert y décelait une maîtrise et une pratique de l’art du combat évidente. Chaque coup était puissant, vif et précis, visant les points vitaux de la Nécro-Ombre.
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