Chapitre 2 - Retour

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Cette fois je ne perds pas conscience, j'atterris sur une surface à la fois chaude et molle. Je m'y enfonce légèrement. Le contact est plutôt agréable.

Puis soudain, une violente odeur agresse mes narines. J'en ai la nausée ! Je regarde autour de moi, je mets quelques instants à reconnaître la caverne... de Nova. Aussitôt un souffle chaud envahit la grotte et un assourdissant roucouronronnement se répercute sur les parois.

— HUGO REVENU ! MOI SENTI ARRIVÉE ! HEUREUSE !!

Une énorme tête rouge et écailleuse vient se frotter à moi. Contre toute attente le contact est délicat et la peau soyeuse. Je m'éloigne et reconnaît avec peine Météora. Elle est presque aussi grande que sa mère ! Quand je l'ai quittée il y a trois jours, je pouvais la prendre dans mes bras ! Pourtant, il n'y a aucun doute possible, seul mon dragon offre un dégradé de couleurs chaudes : d'un rouge profond sur la tête, sa couleur passe par toutes les nuances d'orange sur son corps pour finir par un jaune doré sur le bout de la queue. Elle est tellement belle ! Je suis si impressionné par sa beauté et ému de la retrouver, que je reste paralysé. On dirait que mon cerveau ne sait plus quoi faire.

Et cette odeur qui vient de nouveau me donner envie de vomir.

J'essaie de me lever mais je dérape sur la surface collante.

Météora pouffe de rire.

— POURQUOI ARRIVÉ ICI ? demande-t-elle fort étonnée.

— Je n'ai pas vraiment choisi.

Je regarde alors mes mains recouvertes de cette étrange substance, la puanteur augmente d'intensité. Je réalise alors que je suis arrivé dans de la bouse de dragon. Beurk ! Et double beurk !

— Mais c'est dégoûtant !

— APPELER HUMAINS POUR AIDER TOI !

— Merci Météora.

Je n'ai qu'une envie, me débarrasser au plus vite de mes vêtements et me savonner une bonne dizaine de fois.

— Qu'est-ce qui t'arrive, Météora ? Ce n'est même pas ta caverne.

Je reconnais cette voix. Celle qui m'a donné du courage, qui m'a sauvé plus d'une fois, soutenu et encouragé. J'ai envie de lui sauter dans les bras, je me retiens de justesse. Je crois qu'il serait malvenu de faire un câlin dans mon état.

— T'ziss !

— Hugo ?! Comment ? Tu... Mais, c'est toi qui sens si mauvais ?

Je le vois se pincer le bec.

— Peux-tu m'aider ? Le collier semble m'avoir ramené chez vous mais il a choisi le pire endroit !

Il rigole devant ma mine écœurée.

Je lance, vexé :

— Ce n'est pas drôle !

Il retient tant bien que mal le rire qui cherche encore à sortir de ses tripes. Même si je n'ai pas le cœur à rigoler dans l'immédiat, je suis étonné de voir ce Ïaryss devenu le chef du Peuple des Montagnes, ces hommes-oiseaux fiers et redoutables guerriers, le ventre plié à se retenir de rigoler.

— Excuse-moi, c'est... ce n'est pas contre toi. Mais tu devrais voir ta tête... Suis-moi, on va passer par la rivière pour enlever la plus grosse partie avant de t'offrir un bon bain chaud. La température ne sera pas agréable, je te préviens.

— Merci. Je suis prêt à tout pour me débarrasser de... ça, dis-je en montrant pathétiquement mes jambes et le dessous de mes bras.

— Quand même, tu n'as pas changé, en cinq ans, c'est incroyable ! Vous gardez toujours la même apparence dans votre monde ?

— Non, pas du tout mais ça ne fait que trois jours que je suis parti.

Nous nous regardons ahuris.

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