En tant qu'expatrié, je voyageais quasiment tous les week-ends entre différentes capitales européennes. Mon métro, boulot, dodo aurait pu s'appeller métro, avion, pub irlandais. Ce week-end particulier, j'ai décidé de ne pas retourner à Paris ou d'aller tester d'autres boites de nuit londoniennes mais à la place de suivre mes collègues dans ce qu'ils avaient prévu être une sortie entre potes à Stockholm.

J'ai reservé mon vol Francfort-Stockholm calqué les autres, à sept heures du matin le samedi. Et le vendredi matin, je réalise que je n'ai plus rien à me mettre d'autre qu'un costard-cravatte car j'avais initialement prévu de revenir à Paris. Plutôt que de laver à la main deux sous-vêtements et trois chaussettes, je fonce au lavomatic dès ma sortie du boulot à 21h et j'enfourne toutes affaires hormis le costard. Tout travail bien fait mérite son réconfort, alors je traverse la rue pour rentrer dans le pub irlandais juste en face. Pas mon pub habituel, mais j'y croise des amis d'un collègue et on boit quelques verres en oubliant de manger.

A 22h45, je refuse pour la 4e fois une dernière pinte en expliquant que le lavomatic ferme à 23h, et je sors ravi que cet alibi m'ait permis de m'eclipser aussi facilement. Prestement, je traverse la rue et je me mange la porte fermée... La femme de ménage est surement déjà passée et a tout fermé en avance sur l'heure annoncée. La queue entre les jambes, je retourne et je déclenche un fou rire parmi mes compères. Il deviennent hilares lorsque j'explique que mon vol part le lendemain et que je cherche quelqu'un pour récupérer mes affaires au lavomatic et me les rendre le lundi au travail.

Heureusement, j'ai trouvé une âme charitable et l'affaire ne m'a coûté que trois tournées, un rapide passage dans un supermarché suédois et bien sûr une réputation de français de coureur de jupons. Il faut dire que quand mon collègue m'a demandé si le week-end en valait le coup, en me rendant mon sac de linge devant tout le monde, mes compagnons de virée ont dévoilé qu'on avait participé aux fêtes de rentrées universitaires, sans même parler du marathon féminin.