Essayons

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  • Est-ce que tu arrives à te rappeler de qui tu étais avant qu’on te dise qui être ? Me demanda-t-il
  • Moi ? Oh moi… dis-je avec un grand sourire, moi j’aimais l’odeur de la terre après la pluie, j’aimais les arbres oranges, jaunes, rouges, marrons, verts, les arbres velus et les arbres nus. J’aimais leurs danses et j’aimais leurs chants. J’aimais quand le vents me caressait les joues, lorsqu’il ébouriffait mes cheveux et soulevait ma jupe. J’aimais les couchers de soleil qui embrasaient mes pupilles bas dans le ciel chaque soir. .J’aimais l’humidité du matin et le froid qui me glaçait les mains et les poumons. J’aimais le silence et le vacarme de la nature. J’aimais le poil doux des chats et le réconfort quand ils se blottissaient contre moi. J’aimais quand tout était plus simple. J’aimais les mains rugueuses de mes ainées, j’aimais leurs vieilles robes de chambre aux odeurs de lavandes. J’aimais quand les seuls choix que j’avais c’était de rire ou de pleurer. J’aimais ma vie d’enfant. Ah si j’avais pu, si j’avais su… Si vous saviez combien j’aurais aimé sentir la terre humide sur mon visage, enseveli sous elle et proche de toute cette nature que j’aime tant. Être au plus près de celle qui m’a blotti toute mon innocente jeunesse. Finir en elle, ne faire qu’un avec elle, pour enfin me reposer, dans un long sommeil qui me laisserait échapper à ce monde certes si beau, mais si périlleux. C’est ça que je voudrais, disparaitre en elle. Disparaitre. Car rien ne me ressemble plus que l’absence et le silence. Finis-je les yeux pétillants, pleins d’étoiles.
  • C'est triste ce que tu dis là.
  • Ca ne l'est que parce qu'on t'a appris à l'être finalement. La fin ne signifie pas le drame, ça peut être le rideau qui se ferme sur une belle scène. Même le nouveau né ne veut pas sortir du ventre de sa mère, lorsqu'il sort, respirer lui fait mal, ouvrir les yeux lui prend quelques jours, et s'habituer aux bruits aux alentours met plusieurs mois. En grandissant il continue d'avoir peur, même adulte l'humain continue de craindre et continu à s'adapter. Il grandit, puis il vieillit. La vie c'est évoluer, puis mourir. Rien de plus, rien de moins. C'est ce qui nous attend tous.
  • Alors autant vivre comme tu as envie de l'être, continue d'être cette enfant, et finis ta vie après avoir vieilli. Finissons ça ensemble, on le mérite bien non, après tout ? On résiste aux vents et marées, on peut bien survivre.
  • Survivre ?
  • Si tu ne veux pas vivre essais de survivre.
  • Essayons de survivre, puis de vivre alors.
  • Essayons, conclu-il

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