Scène 6

NEO, MARIANNE, JULIETTE

La nuit est tombée sur la petite maison de campagne. Marianne s'était précipitée dans sa chambre, se disant qu'elle allait enfin pouvoir profiter de la fameuse "nuit de sommeil" des humains. Elle se tourne dans un premier sens dans son lit, puis dans l'autre. Elle ne sait pas qu'il faut fermer les yeux pour "dormir". Elle attend, souffle au bout de quelques secondes d'attente puis se lève de son lit et ouvre la chambre de Neo.

MARIANNE - Neo ! Je n'arrive pas à "dormir" !

NEO souffle - Je t'ai déjà dit ce qu'il fallait que tu fasses.

MARIANNE ronchonne - Mais ça ne marche pas ! Je me suis mise dans mon lit, j'attends, je me tourne, rien ne fonctionne !

NEO - Tu vas retourner dans ton lit et attendre plus que ça. Ne viens plus me déranger.

MARIANNE d'une voix plaintive - Neeeooo.

Neo ne prend pas la peine de lui répondre et montre la sortie du doigt. La Jeunesse ressort de la chambre en trainant des pieds, les joues gonflées d'air. Elle est sur le point de retourner vers son lit, mais décide d'essayer chez Juliette, peut-être que la Vieillesse avait trouvé un bon moyen pour s'endormir. Juliette est installée dans son lit quand Marianne rentre.

MARIANNE rentre sans toquer - Toi, tu arrives à dormir ?

JULIETTE - Si tu prenais la peine de ne pas venir me déranger, il se pourrait que j'y arrive.

MARIANNE - Je ne sais pas comment faire.

JULIETTE - Et ?

MARIANNE - Tu ne peux pas m'aider ?

JULIETTE lève un sourcil - Moi ? T'aider ? Tu as déjà oublié que je ne sers à rien ?

La Jeunesse rougit, déjà sur le point de regretter ses mots du passé.

MARIANNE - Bon...J'ai été méchante, pardon. Tu es sûre que tu ne peux pas me dire comment tu fais ? J'ai vraiment envie d'essayer.

JULIETTE sourit - C'est simple pourtant. Rapproche-toi, je vais te le murmurer à l'oreille.

Marianne s'approche, tout excitée d'avoir le secret du sommeil des mortels. La Vieillesse approche son visage d'elle puit lui hurle de sortir de sa chambre. La plus jeune, surprise par cette soudaine férocité, tombe en arrière. Juliette se moque ouvertement d'elle et lui tourne le dos pour se recoucher.

MARIANNE grogne - Tu te crois drôle en plus...

Elle se relève et retourne dans sa chambre, d'autant plus frustrée qu'auparavant. Après s'être replacée dans son lit, elle fixe le plafond de sa chambre et écoute le silence de la maison. Du bout des lèvres elle chantonne une chanson pour passer le temps. Tout lui semble plus fade quand elle n'arrive pas quelque chose.

MARIANNE - Si seulement c'était simple.

Un rayon de lumière attire son attention, le soleil est en train de se lever, le sommeil ne s'étant jamais posé sur elle.

MARIANNE dégoûtée - C'est nul de dormir.