Scène 26
Scène 26
MARIANNE, JULIETTE
Juliette profite de la brise fraiche du soir, assise sur le perron de leur maison. La Jeunesse sort et se tourne vers la forêt.
JULIETTE - Tu t'en vas de nouveau voir ton humain ? Tu y vas de plus en plus souvent. Je vais finir par croire que tu ne peux plus te passer de lui.
MARIANNE - Ta jalousie empeste Juliette.
JULIETTE - Je préfère ma solitude que de perdre quelque chose.
MARIANNE contrariée - Qu'entends-tu par-là ?
JULIETTE - Comme nous en avons discuté la dernière fois, je ne gagne rien à te dénoncer à Neo. Je ne serais donc pas liée à ton malheur.
MARIANNE - Tu sous-entends que je vais le perdre ?
JULIETTE - C'est une certitude. Il y a plusieurs possibilités. Neo peut très bien aller le voir pour le faire disparaître. Mieux, ton humain découvre qui tu es réellement et se met à te détester. Les deux options me plaisent.
MARIANNE - Impossible ! Il est hors de question que je laisse Neo lui faire quoi que ce soit. Et même s'il découvrait mon identité, Eloi me sera toujours fidèle ! Je suis la Jeunesse après tout, il n'y a aucune raison pour que ça soit le contraire.
JULIETTE - Tu sembles oublier un détail assez important.
MARIANNE grogne - J'en ai assez entendu.
JULIETTE - Nous sommes là pour les étudier de près.
MARIANNE - Suffit Juliette.
JULIETTE - Je te l'accorde nous apprenons leur comportement, leur quotidien, leurs rêves...
MARIANNE - Vas-tu enfin te taire ?
JULIETTE d'une voix plus forte - Mais tu ne deviendras jamais humaine Marianne.
La Jeunesse pousse un cri de colère et se jette sur Juliette. Elles tombent toute les deux des marches du perron et se retrouvent sur le sol. Marianne est à califourchon sur elle.
MARIANNE - Scelle ta bouche et retiens ta langue. Je ne vais pas supporter plus longtemps ta condescendance.
JULIETTE - On dirait que la vérité ne sort pas que de la bouche des enfants.
Marianne la gifle sans prévenir.
MARIANNE - Cela fait un bien fou ! Je comprends mieux la violence des hommes.
JULIETTE hilare - Tu en es arrivée à ce niveau. Tu devrais pourtant savoir que si j'utilise mes pouvoirs, ton geste ne m'atteint pas. Pauvre Jeunesse qui s'est laissée entraîner dans ce genre de choses.
MARIANNE se relève - Pour l'instant c'est moi qui connais le bonheur.
JULIETTE - Oui ma chère, précipite-toi vers ton bonheur !
MARIANNE - Reste dans ton amertume, sorcière.
Marianne l'abandonne pour aller rejoindre Eloi.
JULIETTE sourire en coin - Vas-y, j'ai hâte que tu connaisses le bonheur que je te réserve.
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