Oyez du bateau

Nagez dans les eaux rouges du fleuve anaconda. Le bras long en dépit de la fatigue. L'oeil écarlate surveille les enfants dans la mue du temps. Abracadabra !

S'il meurt de lenteur, l'homme au chapeau ne manque pas de fruits interdits. Il les garde sous son lit pour les distribuer à qui mieux mieux. Dans les champs, les oreilles de pissenlits font grise mine. L'air de la montagne forestière emplit nos narines du sel des regrets. La goutte perle du bout du nez et les yeux piquent parfois à l'évocation des néons ombragés des ciels d'été.

Le vert de la cantine n'est jamais bien loin, quand sonne Bécassine qui fuit le tocsin. L'aile du ramage pousse le vent dans les cordes et leur vibration de violon restent à jamais suspendue dans nos âmes.

Les langueurs nous assaillent et nous privent de cachalots. Les queues des oraisons funestes quittent la rive comme les aiguilles le fil de la costumière. Les rayons bleux se voilent et l'automne chante à tue-tête que bientôt le jour de fête renaîtra.

Qui peut s'y méprendre ? Pas le chat, qui dormira toute la saison à califourchon sur le matelas de soie. Ni le héron en cendre, car lui n'a d'yeux que pour la casserole des cailloux.

Aussi fuyez, pauvres fous !

Sinon loup irrité pourrait vouloir assouvir son envie de folâtrer gaiement dans les champs de peurs.

Il y a bien longtemps, pour ma part, que j'ai cessé les pleurs. Les anguilles sont parties depuis trop longtemps. Elles se sont faucillées dans la tanière du petit. Et ce loup-là, je l'aime.

Demeure seulement l'ivoire de nos sentiments.