D'hier à aujourd'hui, pour toujours Halloween
Le soir de la Samain, méfie-toi de ton prochain,
Car sous leur déguisement,
Ne se trouve pas que des enfants.
Laissez-moi vous compter, l'histoire tragique de la jeune fille au navet hanté.
Nolwen, jeune Celte et toute fière,
Creusa la dernière dent à son gros légume blanc.
Prise d'un sourire narquois,
Elle trouva au brassicacée,
Un air simplet voire un peu cinglé.
Qu'importe ! Se dit-elle,
Pour cette nuit,
Il fera bien l'affaire !
Celui d'Enid l'année dernière,
Ressemblait bien à une grosse pomme de terre !
La jeune fille renifla,
Pris un charbon incandescent dans l'âtre,
Le plaça dans le crucifère,
Dont le visage s'éclaira d'un peu d'enfer.
Nolwen sortit de la chaumière,
Et s'engagea sur le petit chemin de terre.
Sur la place publique,
Les druides mèneraient leur cérémonie magique.
La nuit était sombre et seul le navet,
Pouvait, en maitre, créer les ombres de la plaine.
C'est qu'en cette fête si particulière,
Le temps n'est plus qu'un intervalle de non-temps.
Méfiance ! Se dit la jeune paysanne,
Il ne faut point tomber dans le passage du Sidh !
Elle craignait les Dieux, elle craignait les morts,
Et pour les faire fuir,
Elle s'était recouvert le visage de charbon noir et de farine blanche,
Mimant ainsi non sans talent,
Quelque squelette titubant.
Nolwen portant son légume à bout de bras,
Tentait de progresser rapidement.
Au loin, la musique et les rires des villageois,
Faisaient partout résonner la lande.
Mais soudain ne voilà t-il pas !
Que la flamme dans le navet s'étouffa !
La jeune fille prise d'épouvante,
Dans la pénombre ainsi plongée,
Laissa échapper un cri affolé.
Quelle ne fut pas son effroi,
Quand elle entendit son légume à son tour hurler !
Nolwen tremblante, précipitamment le jeta,
Et l'entendit rouler, bouler, se coincer.
Puis,
Il y eu un silence à déterrer les morts.
Quand tout à coup, l'étrange légume perdu s'embrasa !
Et de son rire diabolique la terre vibra !
Sous les pieds de Nolwen, s'ouvrit une faille,
D'où par centaines sortirent vacillants les spectres.
On raconte qu'au village, cette nuit là,
La cervoise manqua !
Annotations
Versions