AZUR
Une minute de lecture
C’est un rêve cruel que de croire à demain ;
C’est un rêve mortel de figurer hier.
Les meilleurs cauchemars sont des glaces sans tain:
On y lit son destin à rebours et amer.
J’ai rêvé et j’ai cru qu’un jour serait la fin;
J’ai rêvé puis j’ai su que demain est hier…
Le réveil est brutal, c’est l’arrêt des refrains :
La mélodie s’enfouit dans un écho de l’air.
D’où viens-tu, toi si vieux, pour te jeter devant ?
N’as-tu pas donc compris que ta fuite est le temps ?
Où iras-tu jamais si tu vis quand tu cours ?
Reste-là et repose au sein du grand séjour !
Tu vois bien qu’il est tard: la lune a disparu...
Rejoins le grand soleil que l’azur met à nu.
Annotations