LA MÈRE MORTE
J’ai plongé dans la mère, un fallacieux miroir,
J’ai plongé dans la mère en sa bauge utérine :
Mon souffle était absent, absorbé par le noir,
Mon souffle incandescent cendré par les urines.
J’ai crevé sa matrice et l’air était brûlant !
Le retour interdit me figeait au néant !
J’ai cassé son miroir : au sol, elle était cent !
Le départ illusoire n’était qu’un faux-semblant !
La mère est toujours morte en l’absence d’enfant !
Il ne vit que par elle, qui se fuit grâce à lui :
C’est l’écho vacillant de ses reflets d’avant,
Piteux espoir d’après… quand s’approche la nuit…
La mère est toujours morte : un amour escarmouche…
La lune et sa marée : abîme d’indécence !
Et ses cheveux pourris étincelant de mouches
Font lever le remugle où vomit l’existence.
J’ai flotté sur des eaux, le regard en plein ciel :
Mon souffle, ce géant, m’envoyait l’infini.
J’ai dérivé confiant sur des courants sans fiel :
Mon souffle, ce géant, décriait le fini.
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