LA MÈRE MORTE

Une minute de lecture

J’ai plongé dans la mère, un fallacieux miroir,

J’ai plongé dans la mère en sa bauge utérine :

Mon souffle était absent, absorbé par le noir,

Mon souffle incandescent cendré par les urines.

J’ai crevé sa matrice et l’air était brûlant !

Le retour interdit me figeait au néant !

J’ai cassé son miroir : au sol, elle était cent !

Le départ illusoire n’était qu’un faux-semblant !

La mère est toujours morte en l’absence d’enfant !

Il ne vit que par elle, qui se fuit grâce à lui :

C’est l’écho vacillant de ses reflets d’avant,

Piteux espoir d’après… quand s’approche la nuit…

La mère est toujours morte : un amour escarmouche…

La lune et sa marée : abîme d’indécence !

Et ses cheveux pourris étincelant de mouches

Font lever le remugle où vomit l’existence.

J’ai flotté sur des eaux, le regard en plein ciel :

Mon souffle, ce géant, m’envoyait l’infini.

J’ai dérivé confiant sur des courants sans fiel :

Mon souffle, ce géant, décriait le fini.

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