L'INCESTE EST LA PESTE
Le monde a émergé des vapeurs oubliées.
Après avoir flotté de remords en regrets,
Le monde est souvenir longtemps imaginé :
Écrasant, écrasé, tout en lui est concret.
L’espace a déserté un azur alourdi :
Les fumées et leur plomb encombrent l’horizon ;
L’espace est un grand vide absorbant l’infini,
Ne laissant à nos vies que leurs tristes brandons.
Scintillante émeraude où naissaient tous les airs,
L’élément le plus vert est aujourd’hui amer,
Une absinthe effrontée sans son ombre sucrée,
Flacon d’insanités où le rêve est violé.
Quand la pluie est venue, sa nacre était grisée.
C’est la fin du soleil, des reflets irisés ;
C’est la fin du grand blanc, des reflets argentés ;
Quand la pluie est venue, le sol était cendré.
Les flammes déchaînées incendient le sacré :
Notre Dame est vendue aux marchands éhontés.
La peste se répand sans Œdipe aveuglé :
Les flammes sont souillées, comme putains fardées.
Quant à l’or le plus pur, ce soleil inversé,
Il sert à dévorer les serviteurs du temps,
Cloportes asservis, parés de faux diamants,
Suppliant les augures quand leur temps a passé.
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