MIRAGE
Le vent de la folie est rentré dans sa fosse :
Le ravage a cessé, il fait à nouveau frais.
C’est la fin espérée de la dispute atroce :
Le ciel s’est dévoilé, il fait bon être vrai…
Je suis seul caressant le vent léger du soir,
Je suis seul murmurant le chant doux en présence,
Je suis seul consumant l’impossible au revoir,
Je suis seul exhalant les vapeurs du silence.
Je suis content soudain d’avoir tout résilié,
Des sommeils horrifiés aux songeries futiles…
L’absence est résorbée au sein d'un cœur délié,
Un instant éternel où l’espace est gracile.
L’être émerge à nouveau acquittant mes faillites :
Il n’était pas perdu, je l'avais hachuré.
L’existence a gagné en désertant la fuite,
Ce profil contrefait, cette ombre abandonnée.
Il est si bon de voir que tout n’est qu’un mirage :
Apparaissant pour rien, disparaissant sans traces.
Il est si doux d’aimer quand c’est sur un rivage
Que la mer couvrira afin que tout s’efface.
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