DE PLEIN FOUET
La fureur dévoyée s’évapore en nuées…
La cible était faussée, je n’ai plus qu’à souffler
La cendre et le mépris étaient donc hors sujet
C’est l’éveil avisé de l’œil devant l’objet.
Le bruit et la noirceur étaient de tous côtés
Comment se repérer, comment donc ajuster
Quand le prétexte est là, quand l’objet disparaît
Le réveil est cruel quand l’angoisse renaît.
Le venin est la mort qui infuse en secret
Dans un corps sidéré, dans un cœur à l’arrêt…
Je ne vivrai jamais : je suis un souvenir nié.
Je ne mourrai jamais : je suis assermenté.
L’amortie se répond dans des échos non nés :
C’est le silence hurlant des cris non proférés !
C’est un métal gisant sans force à son sommet !
Mon râle est éclatant mais il est sans effet.
Je module à l’arrêt des soupirs trop épais
Tout mon sang est vicié, il n’attend que le fouet
De rubis, de saphir, la svastika sacrée :
La Dame au croc unique et mon cœur à vider.
Je m’étends face au vide où siège mon portrait
Je ne respire plus, mon souffle est à l’arrêt…
Je m’étends pour mourir mais je suis empêché,
Mon sang est trop glacé, mes yeux sont condamnés.
Où est ce temps précieux où l’on est enchanté ?
Existe-t-il vraiment ou est-ce fausseté ?
L’enfance est l’hérésie : c’est la vie du jouet.
L’enfance est tromperie : c’est la mort du sujet.
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