LE TIREUR
Couché à terre, casqué et tenue camouflage
J’ai un œil bien fermé et l’autre dans le viseur
Je suis très en colère et me rêve égorgeur
Deux cents mètres plus loin, l’ombre me dévisage.
Quiconque est désigné, cible à effacer !
La cible dessinée ? Un pur immaculé !
Que m’avait-il donc fait ? Un danseur, un croiseur…
C’est une ombre portée où se dit mon malheur.
Un permis de tuer ? Mais pour qui ? Et pourquoi ?
J’ai quitté le champ de tir : la cible anonyme
A éteint sans retour le hasard du crime…
Ma cible a disparu où réside ma foi !
Le tueur est en moi, le tué est en moi :
C’est entre moi et moi que se rejoue le crime !
L’extérieur s’est éteint aux tréfonds de l’intime :
Le tueur est en moi ! Le tué ? Autrefois…
Le noir fusil d’assaut abattra d’autres « moi »
Ce sera hors-la-Loi, je ne veux que la paix,
La pure création sans abandon au sommet
La balle sifflera mais manquera sa proie.
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