Le démon des abysses

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Une jeune fille arriva devant un bac. Ce bac était rempli d'eau. Avec une énorme appréhension elle arriva devant. Mon dieu que c'était répugnant ! Elle prit une paire de gants noirs et s'en vêtit. Son cœur s'était accéléré à la vue de la tâche à relever. Le défi était de taille pour la jeune fille. Qu'allait-elle trouver au fond de ce précipice aqueux ?

Le cœur battant à tout rompre, elle plongea ses mains avec dégoût dans l'eau souillée par les saletés. Qui a eu l'idée ignoble de la contraindre à cette tâche ?! Si elle l'attrapait elle n'allait pas mettre longtemps à lui faire regretter son ordre !

Ses yeux déambulaient avec horreur sur cette scène de crime. Des corps stagnaient à la surface du liquide autrefois cristallin. Au fond de ce bac, elle agrippa fébrilement une masse gluante imbibée d'eau. Qu'était-ce ? Elle-même n'essayait pas de l'imaginer. Elle leva au-dessus de la surface cette petite masse rectangulaire. Mais... A quoi cela pouvait-il ressembler ?

Une autre femme arriva, un air sévère sur le visage. Elle désigna un flacon sur le rebord du bac en acier inoxydable. Un liquide orange vif prônait à l'intérieur. Du poison ? Elle regarda de nouveau l'aîné qui était à ses côtés et qui lui crachait de commencer sa tâche si elle voulait devenir une humaine accomplie. Elle déglutit et se mit donc à son travail.

Elle agrippa d'une main ferme le flacon semblable à une mixture gluante et en déversa un épais filet sur la masse précédemment prélevée de cette eau répugnante.

Elle contracta cette gluante chose de plusieurs frictions et de la mousse commençait à jaillit. Elle le savait ! C'était un violent poison ou peut-être même de l'acide qui allait lui dévorer la chair de ses mains ! Avec angoisse, elle les observaient sans savoir comment réagir mais rien ne se passa. Une simple brûlure se fit sentir à la proximité d'une plaie à vif qu'elle s'était faite une heure plus tôt mais rien de plus.

Elle était de plus en plus intriguée par l'affaire. Un léger fumet provenait à présent jusqu'à son nez. Son odorat détectait un filet d'orange ou d'agrumes de toutes sortes. Cette odeur provenait-elle du produit gluant qu'elle avait appliqué un peu plus tôt ? Elle n'en savait fichtrement rien. Elle prit un des objets qui gisaient dans le bac et appliqua la masse dessus. La mousse se propageait comme une traînée de poudre. La scène semblait terrifiante. Le plus effrayante était le sourire sur les lèvres de la petite fille. Elle prenait un plaisir sadique à voir la mousse dévorer les résidus.

Elle répétait plusieurs fois son projet. Multipliant la mousse propagatrice et enlevant les résidus au fur et à mesure de l'eau. Peu à peu les corps étaient étalés sur le rebord du bac comme s’ils reprenaient leurs souffles. La vielle dame venue plus tôt les agrippaient avec une férocité extravagante. Dans une de ses mains elle avait un épais tissu qu'elle leur appliquaient dessus. Que faisait-elle ? Elle les frottaient avec agressivité et les plaquaient avec violence dans les placards. La jeune fille était complètement sous le choc. Comment arrêter cela ? Elle plaça son regard partout autour d'elle, elle ne savait pas quoi faire mais nom d'un chien elle ne pouvait rester passive à regarder cette horreur se faire ! Soudainement elle posa son regard sur le téléphone portable de la dame. Il fallait qu'il sonne ! Elle s'excusa et prétexta une envie pressante. Elle s'éclipsa et prit le téléphone fixe discrètement dans sa main et elle le serra très fort contre elle pour qu’il ne tombe pas pendant sa fuite. Une fois dans une cachette sûre elle le sortie et composa le numéro souhaité. Une goutte de sueur perla sur son front et s'arrêta sur sa lèvre tremblante. Les sonneries stridentes faisaient manquer des battements à son propre cœur. Il fallait que ça fonctionne, il fallait qu'elle arrive à les sauver coûte que coûte !

Elle sursauta en entendant la vielle voix stridente mais elle ne répondit pas. Elle lâcha furtivement le combiné et partit au pas de course vers le chiffon qu'elle agrippa de toutes ses forces. La petite fille commença à éponger les corps mais avec plus de délicatesse. La femme revint et voulut lui prendre le chiffon mais c'était peine perdue. Si elle s'acharnait à vouloir lui reprendre ça deviendrait un combat sans merci et du sang coulerait de nouveau. Elle laissa donc le bout de tissu et s'en alla à d'autres occupations, la fillette soupira d'aise. Enfin elle allait pouvoir finir sa tâche qui ne la dégoutait plus autant. C'est même avec plaisir qu'elle replongea ses mains dans l'eau, sans gants, pour jouer avec la mousse.

L'opinion de la petite sur la corvée de la vaisselle changea radicalement à partir de ce jour.

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