Je suis sous le choc. Je ne sais plus qui je suis. Ce que je suis. Je me découvre et je me perds à la fois. Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?!

Les corbeaux se sont envolés et mon espoir de réponses avec eux. Ne reste plus qu’Antoine qui me dévisage dans une incompréhension totale.

Si l’expérience de Subterror nous a rapproché, ce nouvel événement ne nous rassemble pas… Il me demande, soucieux :

« Tu ne t’en étais pas aperçu avant ?

_ Non, je t’en aurais informé sinon. Je suis autant retournée que toi tu sais… »

Il me regarde encore un instant avant de détourner le regard :

« Tu penses qu’il faudrait le dire aux gars ?

_ Je ne sais pas si c’est une bonne idée, ils nous ont envoyé là-bas parce que le problème nous concernait nous, de près ou de loin…

_ Oui, on va essayer de gérer ça seuls. On avisera sinon.

_ Comme d’habitude… »

L’après-midi continue son avancée, et alors que la lumière commence à décliner, je décide de rentrer chez moi. Antoine comprend ma décision. J’espère juste qu’il ne va pas me tenir à l’écart dans les moments à venir…

Je rentre seule. J’ai besoin de réfléchir à ce qui arrive. À ce qu’il m’arrive. Je suis en train de me transformer ? En quoi ? En corbeau ? Pourtant je n’ai pas noté de plumes sur mon corps, et mes cheveux ne sont pas noirs de jais…

Je n’y comprends rien du tout. Tout comme je ne comprends pas ce qu’il se déroule devant mes yeux. Entre hurlements ou hululements et danse bizarre, une silhouette s’approche de moi. Elle pue d’ici. De l’encens. C’est mon cuisinier cleptomane. Gabriel. Je crois qu’il tente de m’exorciser :

« Je ne suis pas un mauvais esprit tu sais ? »

Il m’observe un moment en continuant de psalmodier. Puis il s’arrête. Me regarde encore et dit :

« Pourquoi tu as l’allure d’une charogne alors ? »

Je serais donc la proie et non la chasseuse…

« Tu ranges ton attirail ou tu comptes dormir sur place ?

_ Ouais. Je peux dormir chez toi ?

_ Pourquoi ? Tu as tout fait cramer et ta chambre ne s’aère pas ?

_ Plus ou moins…

_ Allez, viens. »

À force de faire toutes ses conneries, il y a toujours des affaires à lui chez moi « au cas-où ». Au cas-où sa chambre prend feu, au cas-où il s’asphyxie dans la nuit, au cas-où ses parents le mettent à la porte, et j’en passe…

Une fois arrivés chez moi, je prends soin de donner à manger à Kat et je vais prendre une bonne douche. L’eau chaude coule le long de tout mon corps et aère mon esprit. Mes pensées semblent couler au fil des gouttes qui dégoulinent. Un moment de calme intense me saisit et j’en suis plus que ravie.

Ma journée a encore été compliquée… quand est-ce que mon quotidien va reprendre son cours ? J’en viens même à espérer une semaine de partiels pour changer de ce qu’il m’arrive…

La journée se termine. Demain sera peut-être un meilleur jour…

Ce que je n’ai pas vu avant de m’endormir, ce sont les yeux luisants des corbeaux à ma fenêtre.

***

Salut !

Voici un court chapitre avant d'entâmer les péripéties suivantes...

J'espère que l'histoire vous plaît toujours, n'hésitez pas à commenter pour me donner votre avis !

On se retrouve très bientôt (promis) pour un nouveau chapitre !

Des bisous :3

BNT